Damien (Léon-Maurice-Ed.) NANCEAU – 1911-1981

Années de guerre.
« Brigadier-chef au 402ème R.D.C.A., j’ai été fait prisonnier par les
Allemands à Gray (Haute-Saône) le 15 juin
1940. On m’a interné deux mois à la caserne Turenne de Langres, puis on m’a
transféré à Krems, au stalag XVV B le
17 août 1940. J’ai passé neuf mois à Neumarkt-sur-Ybs
(Nieder Donau). En mai 1941, je suis rattaché au stalag
XVIII A de Wolsberg. Ensuite on m’emmène en Styrie orientale, à Waldbach
d’où je suis parti le 1er avril 1945. A pied, j’ai traversée la Styrie pour
arriver en Carinthie, à Klagenfurt le 18 avril. Je suis affecté dans une
ferme
jusqu’au jour de ma délivrance le 9 mai 1945 par la VIIIème armée anglaise.
A Waidsmannsdorf, j’ai servi d’interprète anglais, afin
d’aider au rapatriement des camarades français du stalag XVIII A. 15.000
sont ainsi libérés. Le 3 juin 1945, c’est à mon tour de gagner la France,
par Udine, Venise, Forli, Ancône, Foggia, Benevento, Naples. Là nous
embarquons sur le croiseur Duguay-Trouin le 7 juillet pour arriver à
Marseille le lendemain 8. Le soir, j’ai la joie profonde de pénétrer dans
les locaux de l’accueil d’Alzon où je suis reçu par Sœur Félicie et le P.
Rémy ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de France. Premiers parcours. Léon-Maurice-Edmond Nanceau est né le 14 avril 1911 à Mons-en-Baroeul (Nord). Après les études primaires à Saint-Jean à La Madeleine, il commence à Tourcoing ses études secondaires (1924-1927) et les termine, après son service militaire, au petit séminaire d’Hazebrouck (1932-1934). Il entre au noviciat des Essarts (Seine-Maritime) le ler octobre 1934, prononce ses premiers vœux le 3 octobre 1935 sous le nom de Frère Damien, et étudie la philosophie au scolasticat de Scy-Chazelles (1935- 1937). Il prononce ses voeux perpétuels à Lormoy (Essonne), le 3 octobre 1938, avec l’agrément du P. Fulbert Cayré, supérieur du scolasticat. Les années de guerre. Mobilisé à la guerre de 1939, le Frère Damien passe toutes les années du conflit mondial dans des camps de prisonniers dont il énumère lui-même toutes les étapes, dans un compte-rendu postérieur récapitulatif. Il n’est libéré qu’en juin 1945. Il est ordonné prêtre par Mgr Pie Neveu, le 9 juin 1946. Ministères. Après avoir été nommé économe à Lormoy (1946- 1952), puis vicaire à Saint-Christophe de Javel à Paris (Seine), il est nommé en 1957 au collège de Perpignan (Pyrénées-Orientales) où il est surveillant pendant un an et préfet de discipline pendant seize ans, supérieur en 1974. Il est rattrapé par une mauvaise affaire financière dans les laboratoires Renaud qui le font priver de voix active et de voix passive par le Conseil généralice en date du 9 mai 1960. Cette sanction pour une affaire. qui remonte à ses années d’économat à Lormoy est levée en 1968, le Père Damien ayant accepté avec humilité et obéissance pendant huit ans la sanction de ses supérieurs. Page : 23/23 C’est à Nîmes (Gard) qu’à partir de 1976, le P. Damien exerce son apostolat. Il est directeur général de Notre-Dame de Salut (1) et assure des prédications. Ainsi, en ses dernières années, lors du pèlerinage national à Lourdes, le Père conduit pèlerins et malades du Languedoc- Roussillon à la Grotte de Massabielle. Cependant, en août 1980, les médecins déconseillent au Père Damien de participer au pèlerinage national. Il s’y rend quand même, sans guère paraître aux manifestations. Le ler septembre, il est hospitalisé à Nîmes et, dans la première quinzaine du mois d’octobre, on craint une issue fatale. Passée l’alerte, des soins attentifs continuent. Décès. 4e 16 juin suivant [1981], le Père est transporté chez l’une de ses soeurs à Nay (Pyrénées- Orientales) et le 18 juillet au centre hospitalier de Lourdes. De nouveau, son état empire brusquement au soir du dimanche 2 août. Son neveu, le Père Leborgne, des religieux de Bétharram, lui donne les derniers sacrements et reste à son chevet. Le Père Damien meurt aux premières heures du 3 août 1981, à l’âge de 71 ans. Ses obsèques sont célébrées le 5 août en l’église paroissiale de Lourdes (Hautes-Pyrénées). Y participent des représentants de la famille de l’Assomption, des religieux de Bétharram, des membres du clergé diocésain, des communautés religieuses locales et de la famille du défunt venus d’un peu toute la France. Le Père Régis Fontenat, son collègue à Perpignan, prononce l’homélie. La communauté reçoit de nombreux témoignages de sympathie dont celui, particulièrement délicat, d’Alain Poher, ancien Président du Sénat, ami d’enfance du Père Damien. (1) Il s’agit d’une direction générale régionale, selon la carte alors en usage de l’Association Notre-Dame de Salut qui quadrille les régions et les diocèses, répartis entre 20 unités. Pour sa part, la région de Nîmes comprend pour l’Association les diocèses de Nîmes, de Rodez, de Mende, de Viviers, de Montpellier, de Carcassonne et de Perpignan. Page : 24/24

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 18-19. A Travers la Province (Paris), août 1981, no 16. Dans un supplément de la Lettre à la Famille (1945, no 6), on trouve le récit par le Frère Damien Nanceau de ses années de guerre (1940-1945). Du P. Damien Nanceau, dans les ACR, une correspondance (1949). Notices Biographiques