Daniel (Olivier) GUYOT – 1913-1989

Montéchor, 1948.
«La maison de Montéchor ne fait pas beaucoup parler d’elle, et cependant,
contrairement au proverbe, elle écrit chaque
jour une belle histoire qui tourne presque au merveilleux. Ignorés du monde
et plus près de Dieu, ses heureux habitants sont pourtant choyés de bien
des manières par l’intercession du Curé d’Ars qui semble être content de
patronner sa maison. Celle-ci, placée dans un site merveilleux et dans
une région des plus sympathiques, se démène pourtant et devient un centre
de vie et d’activité intense, un pôle d’attraction qui rayonne sur tous.
Une bonne vingtaine d’étudiants s’appliquent aux études classiques avec
entrain, sous la houlette du P. Donat
[Teissier], notre supérieur, un véritable père, lozérien plein d’activité
qui cumule avec l’enseignement du latin en
6ème la lourde charge de l’économat. Le P. Camille Marsin, professeur de
rhétorique, se donne tout entier à sa tâche. Il est aussi prédicateur et
conseiller municipal. Le P. Henri-Joseph Mortier, professeur de
seconde, gérant des Annales et organisateur des kermesses n’arrête pas une
minute. Le P. Daniel Guyot, professeur de
3ème, se montre très bon pour nous. C’est un grand ami des fleurs…».

Daniel (Olivier) GUYOT

1913-1989

Religieux de la Province de France.

Un long chemin vers Lormoy.

Dixième enfant d’une famille de onze, Olivier Guyot naît à Hénin-Liétard (Pas-de-Calais), le 27 avril 1913. Il fait ses études secondaires, de 1924 à 1929, aux alumnats du Bizet (Belgique) et de Clairmarais (Pas- de-Calais). Il étudie ensuite la philosophie au grand séminaire d’Amiens (Somme) où il découvre le scoutisme. En 1932, il s’engage dans l’armée pour trois ans de coopération au Liban. Le Quartier général des Scouts de France le nomme Chef de mission au Levant; Syrie, Liban, Palestine. Il fonde des troupes scoutes à Damas, Beyrouth, Zahalé, Jérusalem, Ismaïlia. Le P. Doncoeur, aumônier des Scouts Routiers de France, lui demande d’organiser pour les jeunes des pèlerinages en Terre Sainte. Sac au dos, Bible en main, il parcourt tout le pays, de l’Hermon à la Mer Rouge et de Palmyre à Hébron. Il en garde des souvenirs inoubliables. Le 3 février 1936, il entre au noviciat des Essarts (Seine-Maritime), sous le nom de Frère Daniel. Il y fait ses premiers vœux le 1er novembre 1937, puis se rend au scolasticat Saint- Augustin à Lormoy (Essonne) pour ses études de théologie.

La drôle de guerre.

En 1939, le Frère Daniel est mobilisé en Alsace. Réformé en mars 1940 pour pieds gelés, il revient à Lormoy. Au moment de l’invasion allemande, il se joint à un groupe de Frères Anglais qui retournent dans leur pays. A Londres, il se présente au général de Gaulle qui lui conseille de terminer sa théologie. Ordonné prêtre à Hitchin le 29 juin 1941, il est nommé aumônier militaire du Quartier général, puis de la 2ème D.B. du général Leclerc. Il participe au débarquement en Normandie et fait toute la campagne de France et d’Allemagne. Il est démobilisé le 15 juillet 1945.

Soisy-sur-Seine et autres lieux.

En 1943-1946, le P. Daniel est professeur à l’alumnat de Soisy-sur-Seine (Essonne). L’année suivante, il fait partie de la communauté de Montmirail et est chargé de la paroisse de Villeneuve-les-Charleville. D’après le P. Rémi Kokel « Le P. Daniel est en fait chargé de -5 paroisses, sans argent, sans fidèles, sans auto. S’il n’avait pas ses parents avec lui, il ne pourrait jamais y tenir. Il a accepté là une charge bien ingrate, peut-être au-dessus de nos forces. En tout cas, c’est un vrai poste de mission ». En 1947, il est affecté à la maison des vocations tardives de Montéchor (Pas-de-Calais), près de Montreuil-sur-Mer. Exclaustré au diocèse de Beauvais en 1949, il le quitte quatre ans plus tard, à la suite de difficultés. En 1961-1962, il est vicaire à Longpont-sur-Orge (Essonne). Il éprouve de nouvelles difficultés qui le mettent en relation avec la justice. Il est d’ailleurs condamné et fait de la prison à Fresnes (Val-de-Marne). Ce sont au total neuf années passées hors communautés, à la suite desquelles il vient résider temporairement à Paris, avenue Denfert-Rochereau (février 1971-septembre 1973). Nommé à la communauté de Lille, il est pendant huit ans aumônier d’une clinique et d’un foyer de personnes âgées. Il guide aussi des pèlerinages de Notre-Dame de Salut à Rome et à Jérusalem. Affecté à la communauté parisienne de la rue de l’amiral d’Estaing en 1981, il est aumônier de deux hôpitaux parisiens. En 1983, il retourne au pays natal pour s’occuper de sa sœur âgée et impotente. Ce travail est trop lourd pour lui, le docteur l’oblige à un repos complet. Il arrive alors à la maison de repos de Lorgues (Var) en 1986. Son état de santé y va déclinant. Il fait trois séjours à l’hôpital entre octobre 1988 et avril 1989. Le 30 juin il entre au Centre hospitalier de Draguignan, tombe en syncope, est admis en réanimation. Il se réveille huit jours plus tard, parle avec le P. Léon Pellicier d’une voix presque inaudible. Il meurt le surlendemain, 12 juillet. Le P. Daniel est inhumé à Lorgues le 15 juillet 1989.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 59-61. Assomption-France, Nécrologie année 1989, p. 161. Chronique de Montéchor clans lettre à la Famille, 1948, n° 52, p. 54. Notices Biographiques