Religieux français de la Province de Paris.
Le temps de la formation.
Denis-Germain-Emile naît le 19 décembre 1939 à Ebblinghem (Nord), village de quelque 600 habitants, entre Hazeb’6uick et Saint-Omer. A la fin de ses études primaires à l’école communale, Denis manifeste le désir ‘d’être comme Monsieur le Curé’ dont il est l’enfant de chœur assidu. Ce dernier le confie au P. André Hooghe, supérieur d’alumnat à Clairmarais, village assez proche dans le Pas de Calais. En septembre 1952, il y est admis (1952- 1954), puis rejoint Lambersart pour un an (1954- 1955) avant de rejoindre Clairmarais (1955-1956) pour reprendre les bases d’une classe de septième avec courage. Il demande à devenir religieux frère. En 1956, postulant, il gagne le noviciat des Essarts et jusqu’à fin mai 1957, sous la tutelle du P. Emmanuel Vivien il se prépare à la vie religieuse et s’initie aux travaux de menuiserie, tout en aidant aux travaux d’entretien de la propriété. Fin mai 1957 il est admis au noviciat de Nozeroy dans le Jura. Il y prend l’habit le 6 octobre 1957. Il passe une autre année dans une maison d’œuvres, le collège de l’Assomption de Nîmes (1958-1959) et reprend le noviciat cette fois à Pont-l’Abbé-d’Arnoult (Charente-Maritime) où il prononce ses premiers vœux le 21 novembre 1960. C’est le prix d’une fidélité tenace, malgré tous les obstacles rencontrés.
En service à Lormoy (1960-1970).
Quelques jours après, il arrive à Lormoy, maison d’études, où lui est confiée la buanderie. C’est un lourd travail, car la résidence sert aussi de maison d’accueil. De plus il a l’entretien d’une partie des salles et des chambres mises à la disposition des passagers ou sessionnistes. Il apprécie, dans un langage direct, cette forme de participation à l’apostolat. Il écrit à son Provincial:
Notices Biographiques A.A Page : 59/59 « Lormoy, c’est recevoir, c’est faire beaucoup d’entretien et de travail manuel; c’est ingrat et pas toujours compris, mais c’est indispensable à leglise. Dans la construction d’une maison, il y a l’architecte, les maçons… et aussi le manœuvre qui pousse la brouette et n’est pas le mieux payé… mais il a sa place». Il accomplit son humble besogne avec un soin minutieux, une organisation méthodique et grande endurance dans le travail, savoir-faire et coup de main. Il accueille les hôtes avec serviabilité et prévenance, les sert avec une gentillesse empressée. Aussi dans bien des groupes de clients réguliers a-t-il conquis des sympathies. Certes cet attachement à sa mission n’est pas sans excès parfois: un certain exclusivisme ombrageux tenté de voir en tout concours, directive ou contrôle, une sorte d’intrusion dans son domaine. Si une telle attitude n’a pas toujours favorisé une collaboration pacifique, du moins n’est-elle venue que d’une conscience outrée de sa responsabilité, comme aussi d’un fond de tempérament non encore dominé.
‘Vous ne savez ni le jour ni l’heure…’
Durant dix ans, Frère Denis mène cette vie très occupée et y trouve satisfaction. Mais la fermeture annoncée de Lormoy dans un proche avenir et la perspective d’une nouvelle orientation pour son activité lui sont très pénibles. Cela assombrit cette année 1970 dont personne ne pensait qu’elle allait être la dernière. Le vendredi 30 octobre 1970, après quelques jours de repos en famille, il reprend son service. Le samedi 31, jour de lessive, à 16h30 il cherche le courrier à la poste de Monlhéry et vers 17 heures entreprend un tour de parc. Mais en remontant le raidillon qui aborde le château par le sudest, il titube et s’effondre lourdement sur le soi. Le médecin rapidement alerté ne peut que constater une mort brutale, par embolie. Le Fr. Denis se savait atteint de deux malformations congénitales. Le 3 novembre, les obsèques sont célébrées dans la chapelle de Lormoy. Le corps est inhumé l’après-midi dans le caveau familial à Ebblinghem, selon le souhait de la famille.
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Bibliographies
Bibliographie : B.O.A. mars 1972, pages 181-182. Evocation du Fr. Denis Andries par Manuel Vandepitte, dans Paris-Assomption, n° 124, décembre 1970, 2 pages.