Dominique (Jules-A.-Joseph) VITEL – 1888-1971

Paris, 1967.

« Je reçois à l’instant votre réponse à ma demande dont je vous suis très
reconnaissant [au sujet de sommes d’argent laissées par sa sœur et son
frère chanoine, versées à la Province de Paris]. Après cela, je n’attends
pas d’autre héritage. Dieu soit béni! Je vous remercie de tout cœur des
religieuses condoléances que vous avez bien voulu me transmettre et de vos
suffrages pour mes chers défunts. A Arras, je n’ai entendu que des éloges
au sujet de mon frère Camille et j’ai pu constater lors de ses funérailles
à la cathédrale la place que son zèle apostolique lui avait conquise. Mgr
Huyghe, alors en voyage
au Brésil, m’a fait parvenir une longue lettre, regrettant son absence en
ces circonstances. Tout ceci lui aura valu de nombreuses et ferventes
prières. Avec ma vive reconnaissance,
je vous prie, mon bien cher
Père, d’agréer mes sentiments de très filiale affection ».

P. Dominique.

[La sœur du P. Dominique est décédée en mai 1967 et son frère Camille,
chanoine d’Arras, le 14 septembre de la même année].

Religieux de la Province de Paris. D’une famille chrétienne. Formation et enseignement. Jules-Augustin-Joseph Vitel est né à Frémicourt (Pas-de-Calais) le 18 mars 1888, d’une famille chrétienne qui a donné à l’Eglise trois vocations sacerdotales: Fénelon (1871-1952) et Jules deviennent Assomptionnistes, Camille (1881-1967), prêtre séculier du diocèse d’Arras. De 1901 à 1904, Jules accomplit ses études de grammaire aux alumnats de Sainghin-en-Weppes (Nord) et Courtrai (Belgique), celles d’humanités à Taintegnies en Belgique (1904-1906). Au noviciat de Louvain, Jules prend l’habit religieux le 11 septembre 1906 sous le nom de Frère Dominique, il y prononce ses premiers vœux, le 11 septembre 1907, et ses vœux perpétuels, le 11 septembre 1908. A Rome, de 1908 à 1911, il suit les cours de philosophie à l’Angelicum et y conquiert la licence en philosophie scolastique. Après deux années passées à Elorrio en Espagne comme enseignant (1911-1913), il commence ses études théologiques à Notre-Dame de France à Jérusalem (1913-1914), achevées à Rome (1914-1916). Il est ordonné prêtre à Rome le 14 mai 1916. A Fara Sabina (1), il est supérieur du groupe des étudiants pendant un an (19161917), à Bourville (Seine-Maritime), professeur de lieux théologiques et de chant (1917-1919). Bourville, scolasticat provisoire en temps de guerre, est quitté en 1919. En septembre 1919, le P. Dominique est désigné comme socius du P. Rémi Kokel à Saint- Gérard en Belgique où il est aussi économe (1919- 1924), pourvoyant à l’aménagement des lieux. Il y transforme une prairie en pente qu’il convertit en un potager au prix d’énormes terrassements. Ministères. En 1924, son emploi de formateur se termine. En effet, le P. Dominique est choisi cette même année Page :345/345 pour fonder la communauté de la paroisse Saint-Christophe de javel à Paris, avec les PP. Aymard Faugère, Jean-Baptiste Riotte, René Paris et Lucien Pflug. Son séjour y est de longue durée (1924-1952). De 1949 à 1951, il est supérieur de la communauté, puis, comme rattaché, affecté à l’aumônerie des Petites Sœurs de l’Assomption, rue Violet (1952-1971). Vicaire à javel, il remplit les charges de catéchiste, de permanence, de prédication et d’animateur des offices religieux. Il y est longtemps le liturgiste attitré, chargé des cérémonies, des Enfants de Marie, des pèlerinages à Chartres et des enfants de chœur. Il est aussi l’homme du confessionnal et un directeur spirituel apprécié, orientant de nombreuses vies vers la vocation religieuse. Homme de foi profonde, il respire le surnaturel, égrenant son chapelet durant les temps libres, menant avec profondeur et régularité la vie qu’il propose aux autres. Discret et jovial en communauté, il inspire la compréhension et la confiance. A la mort de son frère, le P. Charles, le P. Dominique le remplace comme aumônier chez les Petites Sœurs, rue Violet, mais aussi à Epinay et à Mérantais, toujours disponible, priant, régulier. Soucieux de célébrer les sacrements dans un indéfectible attachement à l’Eglise, il ne devance pas les changements liturgiques qui ont cours, mais dès qu’un décret entre en vigueur, il obtempère sans retard. Avec l’âge, il souffre de plus en plus de crises d’asthme. En juillet 1971, il est hospitalisé à Saint- Michel. Il y est opéré de la vésicule biliaire le 18 juillet. Le jeudi 22 juillet au matin, il est emporté par une crise d’asthme et une défaillance cardiaque. Les obsèques du P. Dominique sont célébrées dans la chapelle des Sœurs à Grenelle le 24 juillet. Son corps est inhumé au cimetière de Montparnasse. Le P. François Péjac, Provincial de Paris, résume en peu de mots ce qui caractérise la vie de ce religieux, témoin de Dieu parmi les hommes: un homme de fidélité, de loyauté et de simplicité, vivant ce qu’il disait. (1) Fara Sabina est un vieux couvent de Franciscains, restauré par un prêtre français. La position superbe des lieux, au sommet d’une colline dominant la plaine du Tibre, le panorama splendide avec Rome au bout de l’horizon, l’air salubre de la région, sa solitude avantageuse pour les études, ont séduit le P. Emmanuel Bailly. Ce dernier y installe la maison d’études de Rome où le P. Dominique Vitel est nommé supérieur, avec, à ses côtés, les PP. Gabriel Jacquemier et Bertrand comme professeurs. L’esprit procédurier du propriétaire pousse à l’abandon des lieux au bout d’un an. Les théologiens réintègrent Piazza d’Ara Coeli et reprennent le chemin de l’Angélique. Page :346/346

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A., mars 1972, p. 182. Paris-Assomption, le Père Dominique Vitel (1888-1971) par le P. Manuel Vandepitte, 4 pages. Du P. Dominique Vitel, dans les ACR, correspondances (1916-1967). Lettre du P. Dominique Vitel au P. Wilfrid Dufault, Paris, 17 octobre 1967.