Religieux français. Résumé biographique. Louis-Joseph Thorel est né à Quiestède, près d’Aire- sur-la-Lys, dans le Pas-de-Calais, le 29 janvier 1897. Il suit à l’alumnat du Bizet, situé sur la frontière franco-belge, les cours de grammaire de 1910 à 1913, puis se rend à Ascona en Suisse pour les classes d’humanités, de 1913 à 1915. Il y a chez lui, dit l’un de ses supérieurs, le P. Edouard Bachelier, un véritable esprit surnaturel, un sens pratique très développé, une intelligence assez vive, une disposition à se donner, un cœur délicat sous une écorce un peu rude, avec quelque chose d’enjoué et bon enfant qui le fait aimer de tous. Le 4 juin 1916, au moment où fait rage la guerre sur le front, il reçoit l’habit assomptionniste au noviciat improvisé à Sart-les-Moines (Belgique), des mains du P. Eustache Pruvost et, au mois de septembre, il peut rejoindre la maison de Louvain où sont regroupés quelques novices qui ont évité l’isolement forcé de Limpertsberg (Grand-Duché de Luxembourg), toujours coupé de toute relation avec le reste de la Congrégation du fait de la guerre. Ce n’est que le 18 mai 1918 que Louis-Joseph, devenu Frère Donat, peut prononcer ses premiers vœux annuels. Durant toute cette période, il ne peut avoir de contact avec sa famille et c’est le Père Bachelier, alors en Angleterre, qui en 1917 lui fait part de la nouvelle de la mort de son père. Il commence sur place ses études de philosophie, mais en mars 1919 il est requis pour les obligations militaires, incorporé quelques mois dans un régiment d’infanterie à Lavai (Mayenne). En septembre, il peut rejoindre sa famille religieuse et il est dirigé sur la maison de Taintegnies où il prononce ses vœux perpétuels le 19 novembre 1919. De tempérament robuste, il ne prend pas garde à une certaine lassitude qu’il ressent à partir du Carême 1920. Page : 69/69 Bientôt des symptômes prononcés et alarmants de tuberculose se manifestent, obligeant ses supérieurs à l’envoyer se reposer à Bourville (Seine-Maritime). Malgré l’air salubre de la Normandie et les soins dévoués qui lui sont prodigués, son état ne fait qu’empirer. La famille avisée peut envoyer un de ses frères lui rendre visite du 15 au 18 mai. Il a encore la joie de pouvoir embrasser sa mère et son frère Prudent, amputé de guerre, ex-novice assomptionniste, le 27 mai. Le Frère Donat meurt le 29 mai 1920, à l’âge de 23 ans. Il est inhumé dans le cimetière de Ricarville. Souvenirs fraternels. « Nous qui avons vu mourir le Frère Donat comme un saint, nous ne doutons pas de la grandeur de cette perte. Ceux qui l’ont eu sous leur autorité ou qui furent ses condisciples pourront apporter leur témoignage. J’ai confiance qu’ils confirmeront le nôtre. Pour moi qui l’ai reçu à son arrivée au Bizet en 1910 et qui l’y, ai gardé trois ans, je suis heureux de rendre hommage à l’excellent alumniste qu’il fut toujours. Les photographies que je garde de cette époque montrent notre bon Louis Thorel plein de santé, robuste même, la mine épanouie, semant la joie autour de lui. Je puis dire qu’à part les petites espiègleries communes aux enfants de cet âge, il nous a toujours donné pleine satisfaction. Intelligence solide, jugement droit, piété simple et sincère, dévouement toujours prêt, avec cela un tempérament calme et positif, agrémenté d’une pointe de jovialité parfois un peu maligne jamais méchante, tel est le souvenir que je garde de Louis Thorel au Bizet. Ce n’était peut-être pas le plus brillant de nos sujets d’alors, quoiqu’il fût habituellement des premiers de sa classe, mais c’était assurément l’un des plus solides par l’ensemble de ses qualités. Aussi fondait-on sur lui de très légitimes espérances. Au cours de la maladie qui vient de l’emporter, il s’est montré religieux parfaitement surnaturel et obéissant. Il communiait tous les jours et, dans ce but, il tint jusqu’au bout à rester à jeun malgré une fièvre élevée qui l’altérait toute la nuit .. ». D’après le P. Gustave Ranson. Page : 70/70
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption, 1920, n° 228, p. 205-206. Nouvelles de la Famille, juin 1920, n° 362, p. 210; n° 363, p. 219-220;; n° 365, P. 235- 239; n° 366, p. 241-242. Notice biographique par le.P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du Frère Donat Thorel, Quiestède, 12 février et 2 mars 1919. Du Frère Donat Thorel, dans les ACR, quelques correspondances publiées dans les Nouvelles de la Famille (1919).