Donatien (Hyacinthe) TERRAZ – 1904-1970

Scy-Chazelles, 1954.
« Je suis à la fois confus et
Hyacinthe Terraz est né le 16 août 1904 à Notre- Dame du Pré (Savoie),
dans une famille nombreuse et très chrétienne. Il est le neveu
d’un autre assomptioniste, le P. Marc Terraz (1870-1951) et du P.
Casimir Romanet (18711960). Le jeune Hyacinthe arrive à
Saint-Sigismond (Savoie) à la rentrée de septembre 1918. L’alumnat
vient d’être fondé en janvier de la même année, situation qui
permet de comprendre l’inconfort des débuts. Grâce au P. Girard Girard, le
régime des études prend un bon départ, mais ce religieux est emporté
par une typhoïde en 1922. Brillant élève en français,
Hyacinthe gagne en 1920 l’alumnat de Vinovo dans le Piémont italien pour
ses humanités (1920-1922). L’un de ses professeurs n’est autre que le P.
Bernard Finaert, lui-même fin lettré et parfait humaniste qui
l’initie à la lecture de Virgile. Le 31 octobre 1922, sous le
nom de Frère Donatien, Hyacinthe prend l’habit religieux au
noviciat de Saint-Gérard en Belgique. Il y fait profession le ler
novembre 1923. Suivent une première année de philosophie à
Taintegnies (1923-1924), une seconde à Saint- Gérard
(1924-1925). Après un temps de service militaire à l’Ecole
militaire de Paris (1925-1926), le Frère Donatien entreprend ses études
de théologie à Louvain. Profès perpétuel le 8 décembre 1928, il est ordonné
prêtre à Louvain le 20 avril 1930.

En Bulgarie.

Après son ordination, le P. Donatien est nommé professeur au
collège Saint-Michel à Varna
(Bulgarie), puis, après la fermeture du collège, à Plovdiv
(1934-1948). Pendant ces 18 ans, il se consacre à la formation de
la jeunesse bulgare, comme professeur de littérature française
dans les hautes classes. Son influence y est considérable. Il en
impose par son savoir, se dispensant de manuel, charmant son
auditoire grâce à une facilité d’élocution remarquable et
une mémoire excellente. Avec lui, aucun problème de discipline:
touché de la confiance que vous me témoignez. Je m’en reconnais tout à fait
indigne. Il serait dommage de ne pas recueillir en un seul volume
les méditations du Père Félicien [Vandenkoornhuyse]. Ce sont de vrais
joyaux, une doctrine substantielle, une langue belle et solide, qui placent
le Père dans la lignée des Bossuet. Ce qui me fait fortement hésiter dans
cette entreprise, c’est que mon envergure est bien modeste comparée à la
sienne. Un livre ne vaut guère que par sa simplicité. Les religieuses à
qui je m’adresse n’ont pas reçu de formation théologique bien poussée. Il
m’était donc facile de me mettre à leur niveau. Aussi je ne vise qu’à être
clair. Il n’en va pas de même pour ces méditations, elles sont un condensé
de doctrine théologique et là je me reconnais impuissant à m’élever à leur
hauteur. Je ne voudrais pas mêler mon petit vin clairet à son ‘lacryma
Christi’. ce serait le gâter et ce serait vraiment trop dommage. Je crois
que le P. Ausone
Dampérat serait beaucoup plus qualifié pour ce travail. Il a du fond et de
la forme, sa charge actuelle d’aumônier lui laisse énormément de loisirs.
Il a
plus de temps que moi à sa disposition : tout à y est à gagner… ».

Religieux de la Province de Lyon. Premiers départs. Hyacinthe Terraz est né le 16 août 1904 à Notre- Dame du Pré (Savoie), dans une famille nombreuse et très chrétienne. Il est le neveu d’un autre assomptioniste, le P. Marc Terraz (1870-1951) et du P. Casimir Romanet (18711960). Le jeune Hyacinthe arrive à Saint-Sigismond (Savoie) à la rentrée de septembre 1918. L’alumnat vient d’être fondé en janvier de la même année, situation qui permet de comprendre l’inconfort des débuts. Grâce au P. Girard Girard, le régime des études prend un bon départ, mais ce religieux est emporté par une typhoïde en 1922. Brillant élève en français, Hyacinthe gagne en 1920 l’alumnat de Vinovo dans le Piémont italien pour ses humanités (1920-1922). L’un de ses professeurs n’est autre que le P. Bernard Finaert, lui-même fin lettré et parfait humaniste qui l’initie à la lecture de Virgile. Le 31 octobre 1922, sous le nom de Frère Donatien, Hyacinthe prend l’habit religieux au noviciat de Saint-Gérard en Belgique. Il y fait profession le ler novembre 1923. Suivent une première année de philosophie à Taintegnies (1923-1924), une seconde à Saint- Gérard (1924-1925). Après un temps de service militaire à l’Ecole militaire de Paris (1925-1926), le Frère Donatien entreprend ses études de théologie à Louvain. Profès perpétuel le 8 décembre 1928, il est ordonné prêtre à Louvain le 20 avril 1930. En Bulgarie. Après son ordination, le P. Donatien est nommé professeur au collège Saint-Michel à Varna (Bulgarie), puis, après la fermeture du collège, à Plovdiv (1934-1948). Pendant ces 18 ans, il se consacre à la formation de la jeunesse bulgare, comme professeur de littérature française dans les hautes classes. Son influence y est considérable. Il en impose par son savoir, se dispensant de manuel, charmant son auditoire grâce à une facilité d’élocution remarquable et une mémoire excellente. Avec lui, aucun problème de discipline: Page : 35/35 surveillant de récréation, d’études ou de réfectoire, il assure ordre et ambiance de travail sans mesure coercitive, mais avec le ‘sourire’ et beaucoup d’esprit, sachant mettre une note gaie et amusante de temps en temps. Il s’amuse même à ‘versifier’ les élèves un soir et, au sortir de l’étude, il peut donner aux 50 élèves le quatrain composé pendant l’heure et demie de surveillance! Le collège Saint-Augustin comprend à l’époque une centaine de catholiques, mais la majorité des élèves est composée de jeunes orthodoxes, de quelques juifs et musulmans, au total 600 élèves dont 200 internes. Elément dynamique dans la communauté des religieux, il est aussi d’un grand esprit pacificateur, surtout au moment des tensions et des temps d’épreuve. Bien que chargé d’heures de cours et de surveillance, il ne boude pas les réunions et les fêtes récréatives où l’on ressort de vieux airs de chansons, où l’on déclame des poésies originales et spirituelles. Ennemi des cancans, il se délasse en disputant des parties acharnées de cartes. En 1946, le P. Donatien est désigné comme supérieur et directeur du collège, à un moment où la pression communiste, à l’aide de comités et de mouchards, infiltre toutes les institutions, guettant la moindre parole compromettante. Ce sont alors deux années pénibles pour lui et déprimantes. En août 1948, le régime ferme tous les collèges étrangers du pays. Professorat et ministère en France. Dès son retour en France, le P. Donatien est envoyé à Tunis pour s’y occuper de la J.E.C. Il ne reste que deux ans à ce poste. Peu préparé à ce ministère, il redemande un service d’enseignement. De 1950 à 1962, il est tour à tour enseignant dans les alumnats de Vellexon (Haute-Saône) et de Scy-Chazelles (Moselle). Il y est, comme à Plovdiv, un maître excellent, tout en portant un intérêt plus grand à tout ce qui peut aider ses confrères dans le domaine spirituel. Il répond volontiers à leurs demandes de prédication ou de retraites. Il en tire la matière de deux ouvrages dont le premier, Ma vie est une messe, connaît un réel succès. En 1962, il quitte l’enseignement pour une aumônerie auprès des Orantes de Marseille (Bouches- du-Rhône). Ces dernières apprécient sa direction et ses instructions. Elles le voient partir avec regret en mai 1966. Le P. Donatien rejoint la maison de Lorgues (Var), souffrant depuis longtemps de crises d’asthme. Il continue à rendre de menus services auprès des infirmes de la communauté. C’est ainsi qu’il donne la répartie au Frère Hermann Gisler, alors aveugle, et collectionne ses notes dans un recueil intitulé ‘Hermaniana’. Aimable compagnon de jeux, à la pétanque ou aux cartes, il agrémente le quotidien de sa conversation amusante et spirituelle, mais jamais blessante, gardant toujours le souci d’une vraie charité fraternelle, donnant des récollections mensuelles sur les vertus chrétiennes. Le 10 avril 1969, il doit être hospitalisé à Saint-Joseph de Marseille, y fait un nouveau séjour en avril 1970 pour décalcification de la colonne vertébrale qui lui rend toute position douloureuse. Revenu à Lorgues le 26 juin suivant, il connaît à nouveau la vie de l’hôpital à Draguignan (Var) du 13 juillet au 4 août 1970. Il meurt dans la communauté à Lorgues le mardi 18 août suivant. Il est inhumé dans le caveau de la propriété. Page : 36/36

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1972, p. 177. Lyon-Assomption, septembre-octobre 1970, n° 25, p. 19-22. Lettre du P. Donatien Terraz au P. Lefebvre Bornand, Scy-Chazelles, 4 janvier 1954. Dans les ACR, du P. Donatien Terraz, correspondances (1931-1960).