Edern (Alain-Jean-Francois) GRANNEC – 1909-1988

Jubilé d’argent.
« Cette fête jubilaire des 25 ans de sacerdoce du P. Edern a revêtu un
caractère de fraternelle intimité et ce n’est
pas dans l’église de Libos, mais dans la chapelle des Sœurs, à l’Ecole
Ménagère, que le Père a chanté sa messe de jubilaire, entouré du P. Joël Le
Bras qui représentait le Provincial, et des religieux de sa communauté de
Libos-Fumel. Le clergé du diocèse était là aussi, en la personne de l’abbé
Gary, curé de Monsempron qui veillait en liturgiste consommé au bon
déroulement de la cérémonie, et du curé de Sauveterre-La Lémance. Messe
très pieuse et recueillie, à laquelle avaient
tenu à assister, outre la communauté des Sœurs et les jeunes filles de
l’Ecole, plus leurs paroissiens de Libos, autant qu’en pouvait contenir la
chapelle aux modestes dimensions. A l’Evangile, le P. Saillour, curé de
Fumel, ancien condisciple du P. Grannec, se chargea de faire l’éloge du
sacerdoce avec beaucoup de cœur, évoquant entre autres, en termes fleuris,
les débuts du Père à Saint-Maur, berceau de tant de vocations
assomptionnistes et autres. A l’issue de la cérémonie, un vin d’honneur
réunit au parloir
Pères, Sœurs et fidèles et un des laïcs offrit au P. Grannec les
remerciements de la population.

Edern (Alain-Jean-Francois) GRANNEC

1909-1988

Religieux de la Province de France.

Une vie en quelques lignes.

Alain-Jean-François Grannec est né à Ruyen-Edern, à 20 km. de Quimper (Finistère), le 3 mars 1909. il est baptisé le même jour. De l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) où il débute en 1923, il est orienté vers la maison des vocations tardives de Saint-Denis près de Paris, quatre ans plus tard. Il entre au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le 12 octobre 1930, sous le nom de Frère Edern et il fait profession à Nozeroy (Jura) le 13 octobre 1931. Suivent deux années de philosophie à Saint-Gérard en Belgique, une première année de théologie à Louvain. A Lormoy (Essonne), il est profès perpétuel le 21 novembre 1934 et prêtre le 21 février 1937. De 1937 à 1939, le P. Edern est professeur et surveillant à Saint-Maur. Ses anciens élèves gardent de lui le souvenir d’un homme très humble, surnaturel, pacifique. Le reste de sa vie a pour cadre le Lot-et-Garonne. Nommé au secteur paroissial de Fumel en 1939, il y reste jusqu’en 1980, sauf deux brèves interruptions: de 1946 à 1948, puis de 1963 à 1965, il est vicaire à Layrac. Sa résidence est tantôt le presbytère de Fumel (pour trois séjours totalisant 10 ans), tantôt celui, tout proche, de Libos. Il est successivement aumônier de l’hospice de Fumel, chargé de la paroisse de Condat, vicaire et aumônier à Libos. Il pratique en outre, dans tout le Fumélois, l’apostolat par la presse. Ses collègues d’alors affirment qu’il diffuse à une époque plus de 400 exemplaires du Pèlerin par semaine… De la maison de repos de Layrac où il arrive en octobre 1980, il s’adonne à l’apostolat par correspondance. Après une pénible maladie qu’il porte avec beaucoup de foi, il meurt le dimanche 12 juin 1988, à 79 ans. Le mardi suivant, 14 juin, Mgr Saint-Gaudens, évêque d’Agen, préside les obsèques.

Le P. Edern, redevenu Alain, repose au cimetière de Layrac, dans le caveau de l’Assomption.

Un sourire conquérant.

Le P. Edern-Alain est simple et vrai. Sa foi s’exprime en gestes quelquefois audacieux, toujours signifiants: gestes d’un accueil discret, mais cordial. C’est ainsi qu’il est témoin évident d’une vie intérieure qui rayonne de lui et attire à Celui qui l’habite. Ce n’est pas un intellectuel et il le dit, comme pour s’excuser. Mais il donne tout ce qu’il est. Il a trouvé dans la diffusion au Pèlerin un moyen de contact avec les gens, et, d’instinct, il en estime la valeur. Son sourire conquérant exprime l’espérance qui 1.habite jusqu’au dernier souffle. C’est sans doute cette facilité à atteindre l’homme en son cœur et à l’animer d’un regain de confiance qui a provoqué cette énorme correspondance qui, par centaines, est venue remplir son placard. Témoins vivants de ce que peut éveiller en des êtres l’annonce de l’amour de Dieu (1). Le P. Henri Guillemin, lui ayant demandé un témoignage personnel pour une session du 3ème âge à Valpré, le P. Alain écrit: « Vous me demandez mon témoignage du ‘passage à la retraite’ et de le rédiger dans un texte simple et assez court. Parler de moi-même, je ne le puis qu’à contrecœur. Si témoigner est pris dans le sens de servir d’exemple, ce serait contradictoire: je n’exerce pas de réelles activités. Maintenant je suis en relation épistolaire avec diverses personnes diversement situées: désœuvrées, déprimées ou en recherche face à leur vie, à leur avenir, à leur milieu familial ou social, solitude, sectes, religions et toutes sortes de questions. Bien des personnes se soulagent en écrivant, se sachant écoutées, comprises au sujet de l’Église, des prêtres, des chrétiens. Par cette correspondance, il me semble rester dans la note du P. d’Alzon avec toutes ses lettres. D’après le P. Supérieur, il nie faudrait noter l’origine de cette correspondance. Ce fut d’abord la rencontre d’une dame guadeloupéenne à Lourdes, il y a 7 ans; ensuite plusieurs contacts en Bretagne, à Luchon, à Saint-Béat, à Vendôme. Ces correspondants me signalaient ou sollicitaient eux-mêmes un soutien moral… » (2).

(1) Mot d’accueil du P. Jean Pineau, le jour des obsèques. L’homélie est prononcée par le P. Goulven Cam, 14 juin 1988.

(2) Lettre du P. Alain Grannec au P. Henri Guillemin, juillet 1985.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, nécrologe (IV) 1987-1990, p. 28. Assomption France, Nécrologie année 1988, p. 139-141. Voulez-Vous? juillet-septembre 1988, n° 145, p. 15-16. Jubilé d’argent du P. Grannec par le P. Joël Le Bras, dans A Travers la Province (Bordeaux), 1962, n° 105, p. 3. Notices Biographiques