Edmond Belluard – 1908-2001

Edmond Belluard » (1908-2001) – France



Joseph est né le 5 mars 1908 à Veigy Foncenex, près de Douvaine (Haute-Savoie), dans une famille de quatre enfants… quatre garçons. Tout jeune, Joseph avait l’intention de devenir prêtre, ce qui permettra au Père Justin Senger de dire dans l’homélie des funérailles : “la vie du Frère fut une question permanente, jamais résolue ; pourquoi ne suis-je que frère convers, alors que j’aurais tant aimé être prêtre ?”
Pour répondre à sa vocation, il entre au petit séminaire de Thonon-les-Bains. Mais les études devenant de plus en plus difficiles et avec des moyens intellectuels limités, ses supérieurs d’alors, son curé aussi, soucieux de lui permettre de réaliser son désir de consacrer sa vie à Dieu, lui conseillèrent d’entrer plutôt dans une congrégation religieuse, et c’est naturellement qu’il fut orienté vers les Assomptionnistes qui tenaient justement l’orphelinat de Douvaine depuis quelques années seulement.
Âgé de 23 ans, Joseph entre au noviciat de Nozeroy (Jura) et prend l’habit sous le nom d’Edmond, le 4 octobre 1931. Il prononce ses premiers vœux le 5 octobre 1932. Il reste deux ans encore au noviciat pour parfaire sa formation et en 1934, il est envoyé à Marseille pour une année. Il revient au noviciat pour sa profession perpétuelle le 5 octobre 1935. Un séjour de trois ans à Lyon-Debrousse (1935-1938) et en 1938, il gagne Lorgues (Var) pour un séjour de 27 ans, jusqu’en 1965.
“Sa vie fut une vie toute simple, dira le Père Joseph Mermoz, le supérieur de Saint-Sigismond, de frère au service des communautés selon les besoins des maisons. Propreté et entretien de la maison, culture des jardins potagers, aide à la cuisine”.
Ceux qui l’ont connu lorsqu’il était dans la pleine force de l’âge ont apprécié ses qualités à leur juste valeur. Un autre témoignage, du Père Rolland Imhoff, qui l’a connu en 1950 :
“Le Frère Edmond s’occupait surtout du jardin, mais il était toujours prêt à rendre service ailleurs… j’ai toujours admiré son ardeur au travail et il aimait l’ouvrage bien fait… Oh ! comme il était fier de ses récoltes !”
Après une année à la paroisse de Carnolès (Alpes-Maritimes) et de nouveau une année à Lorgues, il fut affecté à l’orphelinat de Douvaine, son pays natal. Il y resta neuf ans, travaillant au service des enfants, selon ses moyens, aidant à la cuisine, à l’infirmerie, au ménage ou à la ferme. En 1976, la maison de Douvaine change d’orientation, alors le Frère Edmond est affecté à la maison de Saint-Sigismond (Savoie) où il continue à travailler au jardin aussi longtemps qu’il le peut.
Du séminaire de Thonon, il avait gardé beaucoup de goût pour la lecture : revues, journaux, livres. Mais la surdité ne facilitait pas la conversation et souvent il disait : “Je n’entends pas, mais ça va quand même”. Durant ces semaines de maladie, il continuait à demander des nouvelles de ses frères, de ses frères malades en particulier. La communauté gardera un bon souvenir de ce frère attachant (malgré ses grosses colères quand il était contrarié).
“Consciencieux et courageux dans son travail de jardinier, attentif à ses frères, régulier pour la prière, on le voyait souvent le chapelet à la main dans les couloirs de la maison”. C’est ainsi que le Père Joseph Mermoz résume la vie toute simple du Frère Edmond.
Depuis octobre 2001, le Frère montrait des signes de grande fatigue. Il garda la chambre et finalement il s’éteignit, “rattrapé par son âge” comme on disait familièrement, le 3 décembre 2001. La cérémonie des obsèques eut lieu le 5 décembre. Des religieux étaient venus de Lyon, pour l’accompagner de leur prière, ainsi que des parents, amis de la communauté et son frère. Il repose dans le caveau communautaire du cimetière de Chiriac à Albertville.

Bibliographies