Edmond-Campion (J.-P.) MAC-DERMOTT – 1905-1989

A la dérive.
« Vous avez peut-être déjà entendu dire que j’ai été démobilisé et que je
suis de retour au collège d’Hitchin. Je regrette de n’avoir pu vous rendre
visite à Rome avant de quitter l’Italie, mais j’ai été victime d’un grave
accident d’automobile qui m’a laissé à moitié mort. Longtemps j’ai été
soigné dans un hôpital à Bari. J’ai quitté cet hôpital directement pour
aller en Angleterre sans m’arrêter à Rome. Après nos conversations, vous ne
serez
pas étonné d’apprendre que ma première tâche va être de
régler mon différend avec le P. Arnaud. J’ai l’intention de lui intenter un
procès à Rome, à
la Congrégation des religieux. Je vous serai très reconnaissant de bien
vouloir m’indiquer un avocat ecclésiastique qui pourrait se charger de mon
dossier. Il vous suffit de m’indiquer son nom et son adresse, je me mettrai
directement en communication avec lui. Comme vous avez sans doute
beaucoup de préoccupations et de travail, le P. Antonino pourrait me
répondre puisqu’il est au courant de mon affaire. Je profite de cette
lettre pour vous remercier de votre gracieuse hospitalité quand j’étais à
Rome ».
P. Compion, Hictchin, 26
février 1946.

Religieux écossais de la Province d’Angleterre.

Un parcours sinueux.

John Patrick Mac-Dermott est né le 14 janvier 1905, à Glasgow en Ecosse. Il suit sa scolarité dans plusieurs établissements religieux de Londres, notamment à Saint-Francis. En septembre 1918 il entre au collège d’Hitchin (1918-1920). D’après sa fiche de renseignements personnels, il travaille durant quatre années comme dessinateur industriel, après avoir suivi une formation appropriée à l’Université de Cambridge. En août 1925, après un séjour de quelques mois comme postulant à Hitchin, il gagne le noviciat de Taintegnies où il est admis à la prise d’habit, le 31 octobre 1925, par le P. Dominique Vitel. Sous le nom de Frère Edmond- Campion, il est reçu à la première profession le 1er novembre 1926. Le P. Savinien Dewaele attribue les variations d’humeur et difficultés rencontrées par ce religieux aux différences de milieu et d’usages qui ont cours sur le continent. « Il y a tout lieu de croire que, replacé dans son milieu naturel, le Frère Campion fera un excellent religieux et rendra de grands services dans l’enseignement pour lequel il semble très capable ». Les études de philosophie et de théologie se déroulent à Louvain, avec satisfaction mutuelle semble-t-il, tant à Saint-Gérard (1926-1928) qu’à Louvain (1929-1933), avec une interruption d’un an, en maison d’œuvre qui lui est très pénible, à Clairmarais (Pas-de-Calais). Le Frère Campion prononce ses vœux perpétuels le 1er novembre 1929 à Louvain. Un certificat dans son dossier personnel atteste qu’il étudie et passe des examens de théologie au grand séminaire de Nîmes (Gard) pour l’année scolaire 1930-1931. En 1932, son supérieur à Louvain, le P. Sidoine Hurtevent note cependant que le Frère Campion se conduit de façon assez autodidacte sur le plan intellectuel et qu’il souffre d’une nervosité excessive qui lui fait rencontrer nombre de tensions avec ses confrères dans la vie commune.

« Cette nervosité excessive s’extériorise parfois par des saillies un peu vives et des jugements sommaires ». Le Frère Mar-Dermott est ordonné prêtre le 26 février 1933, à Louvain. Sa première mission est l’enseignement à Hitchin (1933-1935). Il passe ensuite dans le ministère paroissial à Bethnal Green, à Londres. Homme très tourmenté, insatisfait et instable, de nature soupçonneuse, il n’est pas à l’aise dans la vie communautaire et se croit victime de machinations de la part de ses supérieurs.

Dans la tourmente.

En 1938, le P. Campion se découvre une vocation contemplative et obtient un transfert chez les Bénédictins de Ramsgate, au diocèse de Southwark. Au commencement de la guerre en 1939, malgré de judicieux conseils, il quitte de lui-même le noviciat des Pères Bénédictins, et, sans attendre de directives, il insiste pour rentrer à nouveau dans la communauté assomptionniste de Bethnal Green. Il choisit en fait d’entrer dans l’aumônerie militaire jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale (Afrique du Nord et Italie). En 1946, il est nommé à Bethnal Green où il exerce un ministère indépendant dans des oeuvres sociales et auprès des étudiants étrangers. En désaccord avec tous ses supérieurs passés et présents, notamment les PP. Aidan Kenny et Arnaud, s’estimant injustement traité, il menace de recourir aux tribunaux et d’ouvrir des campagnes de presse qui exaspèrent son Provincial, le P. James Whitworth. Au printemps 1956, le P. Campion décide de quitter la congrégation. Le P. Austin Treamer, alors Provincial, obtient pour lui un poste dans le diocèse de Bretnwood, mais au bout de trois ans, l’évêque, Mgr Wall, refuse de l’incardiner.Le P. Campion est confié au P. Walter Robertson qui l’accueille à Rickmansworth avec bonté et compréhension. Avant de prendre sa retraite, il travaille également à Charlton et à Newhaven, acquérant une certaine renommée connne aumônier de pèlerinages. Le P. Campion meurt à 83 ans, à Herne Bay (Kent), le 12 janvier 1989. Il est inhumé, après la cérémonie religieuse à Bethnal Green, au caveau de l’Assomption de Leystonstone.

Bibliographies

Bibliographie et documentation- Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, P. 46-47. Lettre du P. Mac-Dermott au P. Procureur, Nitchin, 26 février 1946. Dossier personnel ACR. Dans les ACR, du P. Mac-Dermott, correspondances (1936-1969).