Edmund DONNELL – 1796-1869

Entrée dans la famille.
« Me voici enfin un de vos enfants. Je suis depuis hier
(fête des Anges gardiens) un simple membre de la communauté de
l’Assomption. Le Père Charles [Laurent] m’a assisté hier au soin de l’habit
religieux et nous a fait une excellente exhortation sur les devoirs et la
sainteté nécessaires pour la vie religieuse. J’aurais été charmé de
recevoir l’habit monastique
(sic) de vos mains et de vous embrasser en cette occasion qui est pour moi
le moment le plus heureux de ma vie. Il y a bien des années que j’y ai
pensé et que je me suis
disposé par la grâce de Dieu et l’intercession toute puissante
de la Vierge Marie, d’adopter ce genre de vie et de me consacrer plus
intimement au service de mon Créateur et de mon Sauveur. Je me recommande
maintenant à vos bonnes prières et à celles de la communauté de Nîmes pour
que Notre-Seigneur daigne m’accorder la grâce et les bénédictions
nécessaires pour ma sanctification dans ce monde et la vie éternelle dans
l’autre. Les prières des bonnes âmes sont toujours très efficaces pour
attirer sur nous la miséricorde divine et nous fortifier contre les
tentations
du monde et du vieux serpent qui cherche à vous détruire ».

Notices Biographiques A.A

Edmund O’DONNELL Religieux irlandais. Une mémoire revisitée. C’est au Père Austin Treamer, en son temps Provincial d’Angleterre, que l’on doit de connaître aujourd’hui de façon plus sûre, grâce à de patientes recherches, la personne de ce religieux, le P. Edmund O’Donnell, premier religieux non-français à embrasser la vie religieuse assomptionniste. Edmund O’Donneil est irlandais, né à l’époque où toute l’île est anglaise, sans doute le jour même de son baptême, seule date consignée et retrouvée à la paroisse de Cashel (comté et diocèse de Cork, district de Cashel et d’Emly), le 7 avril 1796. Il est le fils de John O’Donnell et de Joan Caen qui ont déjà un premier enfant, Jeremy, né et baptisé le 14 février 1794. On ne sait rien d’autre de positif sur le jeune Edmund sinon qu’il devient séminariste et qu’il a fait la connaissance d’un prêtre compatriote, John Mc Enroe, qui est attiré en 1822 par Mgr John England, prêtre lui-aussi de Cork et devenu en 1809 évêque de Charleston -en 1820 aux U.S.A., très actif pour le mouvement d’émancipation des catholiques Irlandais lancé par Daniel O’Connor, se préoccupant d’encadrer pastoralement les nombreux Irlandais migrant aux U.S.A. Edmund part en compagnie de ce prêtre diocésain, Mc Enroe, pour le diocèse de Charleston où les attend Mgr England. Le jeune Edmund est ordonné prêtre à Charleston le 25 avril 1824 (1) dans la cathédrale Saint-Finbar, bâtiment reconstruit en 1842. D’après des sources locales, il est sûr que l’abbé Mc Enroe rentre en Irlande en 1832, mais on ne peut affirmer que cette date est celle du retour en Europe de l’abbé Edmund qui travaille également sur le diocèse de New York. On ne sait rien du futur P. Edmund pour les années 1832-1854. À Paris, ce dernier fait la connaissance, au collège irlandais, d’un certain abbé Machale, professeur de ce collège national dans la capitale française, Page : 85/85 et futur exécuteur testamentaire du P. Edmund. Le collège assomptionniste de Clichy-la- Garenne (Hauts-de-Seine), dirigé par le P. Charles Laurent, toujours à la recherche de professeurs, emploie en 1854 le P. Edmund qui demande à entrer dans la vie religieuse. Novice à 58 ans, il reçoit l’habit des mains du P. Laurent le 2 octobre 1854 dans la chapelle du collège. Le novice reste professeur d’anglais, selon les usages et les nécessités de l’époque. Après des vœux annuels dont rien n’a été consigné dans les archives, le Père Edmund prononce ses vœux perpétuels le 10 août 1856. S’adaptant à la vie de communauté avec des religieux beaucoup plus jeunes, homme doux de tempérament et de relation irénique, le P. Edmund, en dehors de ses cours, se livre à Clichy à l’étude de la pensée scolastique. Il entreprend la traduction anglaise de la Somme de Saint-Thomas. U avarice à la communauté de son argent patrimonial pour payer ses dettes les plus criantes. En 1859, il est déjà question de fermer le collège de Clichy et de redéployer le personnel religieux. Les Religieuses de l’Assomption de Londres auraient aimé recevoir le P. O’Donnell comme aumônier. Lui pencherait pour une fondation au Canada, proposition dont le P. d’Alzon ne veut pas entendre parler, préoccupé sans doute de devoir déjà fournir des auxiliaires à Mgr Quinn pour l’Australie (2). Il passe vers 1861 à la communauté parisienne d’Auteuil où est aménagé sous l’autorité du P. Picard un noviciat, rue Eymès, dans une dépendance des Religieuses de l’Assomption de la Thuilerie, en attendant la construction d’une communauté et d’une résidence rue François fer. Malgré sa connaissance de la lai-igue anglaise, il ne fait pas partie des religieux qui sont retenus pour l’Australie, les PP. Henri Brun, Paul-Elphège Tissot, Eugène Cusse, les Frères François de Sales Gavète et Polycarpe Hudry. Il rend quelques services d’aumônerie chez les Sœurs d’Auteuil jusqu’en 1863. Depuis il est passé à la communauté de la rue François fer qui s’est aménagée et où il poursuit son travail de traduction. De santé toujours fragile, il lui est recommandé de suivre une cure d’eau annuelle à Vichy (Puy-de-Dôme), mais il aurait surtout aimé pouvoir fonder une communauté assomptionniste en Irlande. Ami du P. Pernet dont il goûte la compagnie depuis Clichy et à Paris, depuis 1863, il suit avec intérêt la fondation des petites Sœurs de l’Assomption, s’intéressant aussi aux missions de l’Australie et de la Bulgarie. En janvier 1869, fatigué déjà depuis quelques années, le P. O’Donnell, malade, a la joie de revoir une dernière fois le Père d’Alzon en visite à Paris. Le 27 janvier il reçoit les derniers sacrements et renouvelle ses vœux de religieux. Il meurt le 31 janvier 1869, à 73 ans, à la rue François fer. Il est inhumé le 2 février suivant dans la tombe des Religieuses de l’Assomption à Auteuil (4). C’est le premier religieux prêtre défunt de la Congrégation, le premier Irlandais, et le seul à être né au XVIIIème siècle. (1) C’est par là qu’a commencé la recherche chronologique du P. Treamer concernant le P. Edmund O’Donnell. (2) Lettre du 6 septembre 1860. (3) Cf Lettres du P. d’Alzon, t. VII, à partir de la page 222. (4) Et non au cimetière de Passy comme cela est écrit un peu partout de façon erronée. Page : 86/86

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettres d’Alzon, t. XIII, 1996, p. 467. Lettre du P. Edmund ODonnell au P. d’Alzon, Clichy, 2 octobre 1854. P. Austin Treamer, Father Edmund O’Donnell AA, lère édition (1982), 37 pages. Du P. Edmund O’Donnell, dans les ACR, un peu de correspondances (1854-1865), deux titres: Sermons on the gospels of all the sundays and principal festivals of the year, London, 1863 et Compendiumm of st Thomas’s theology, 2 volumes, Dublin, 1859. Il a donné aussi en anglais une traduction de la Divine Comédie de Dante et du Génie du Christianimse de Chateaubriand. Notices Biographiques