Edouard (Alphonse-L.) GASPERMENT – 1922-1991

Portrait en 1948.
« Le P. Alphonse Gasperment est un jeune prêtre de la belle Alsace. Il fait
ses premières armes comme titulaire de la classe de sixième. En plus de ses
fonctions professorales, il est le directeur sportif et maintes fois
arbitre de passionnants matchs de football au Champ-de-Mars d’Albertville.
Mens sana in corporesano. Voici l’équipe des religieux de l’alumnat à
Saint-Sigismond: le P. Gérard Leroy ex-prisonnier du IIIème Reich qui
depuis 1945 dirige
la maison suaviter et fortiter, le P. Maximilien Malvy,
ancien provincial, qui se repose des fatigues et des soucis de sa lourde
charge, le P. Marie-Augustin Désiré, professeur tout dévoué de la
7ème, paternel et souriant qui sait aussi faire entendre sa grosse voix, le
P. Frédéric Marcellin, économe depuis 25 ans l’homme le plus connu
alentour, le P. Marie- Théophile Lindenfelser, professeur très dynamique
qui aime la culture des fleurs le P. Boniface Valentchitch, yougoslave,
professeur d’italien, le P. Marie- Emmanuel Rouiller, Suisse, directeur du
chapelet des enfants en Savoie, Fr. Domenico Restante, arrivé de la belle
Italie, les Frères Christophore Bochard et Pierre Antonov… ».

Edouard (Alphonse-L.) GASPERMENT

1922-1991

Religieux de la Province de France.

Jeunesse et Formation (1922-1947).

Alphonse-Louis Gasperment naît le 7 juin 1922 à Sainte-Croix-aux-Mines (Haut-Rhin), 4ème enfant d’une famille qui en comptera sept. Trois d’entre eux offriront leur vie au Seigneur dans la vie religieuse, suivant en cela l’exemple de 5 oncles et tantes ayant opté pour une vie consacrée, qui au service des malades, qui dans les missions lointaines qui dans l’enseignement. Le terrain familial était manifestement favorable à l’éclosion des vocations sacerdotales et religieuses (1). En 1933,Alphonse entre à l’alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) où son frère Jean, alias le futur Père Constant, l’a précédé de 8 ans. En 1938 il arrive à Miribel-les-Echelles (Isère) pour les humanités. Il prend l’habit à Nozeroy (jura) le 31 octobre 1940 et termine son noviciat à Layrac (Lot-et-Garonne) où il fait profession le 1er octobre 1941 sous le nom de Frère Edouard. Le rapport de profession est d’ailleurs annoté par les deux religieux maîtres des novices de l’époque, le P. Alix Gruffat dans le jura et le P. Casimir Romanet dans l’Ouest. Très vite le Frère Edouard laisse tomber ce prénom d’Edouard et reprend celui de son baptême, Alphonse, que nous retrouvons usuel à partir des années de la théologie. Timide, bon enfant, avec les défauts ou déficiences du jeune âge, mais aussi de réelles qualités ou atouts: piété, simplicité, bonne volonté. Il reste à Layrac pour la philosophie (1941-1943). Après trois années de théologie à Lormoy (Essonne, alors en Seine-et-Oise) et une à Scy-Chazelles (Moselle), il est ordonné prêtre le 29 juin 1947 dans la cathédrale de Metz. Il est profès perpétuel depuis le 30 mai 1946.

Emplois et résidences (1947-1979): l’enseignement. Pendant 32 ans, le Père Alphonse est professeur de lettres dans les classes du premier cycle,

à l’alumnat de Saint-Sigisrnond (1947-1950), au collège de La Marsa en Tunisie (1950-1956), au collège de Bône en Algérie (1956-1963), enfin au collège de Mongré à Villefranche-sur- Saône (1963-1979). Il laisse à ses anciens collègues le souvenir d’un religieux discret en communauté, d’un professeur sérieux et austère, d’un tempérament plutôt tendu et inquiet. Le P. Heckel cite même cette remarque prise dans le rapport d’un inspecteur: ‘Monsieur Gasperment devrait apprendre à sourire davantage’.

Au repos forcé (1979-1991).

C’est en juillet 1979 que survient l’accident vasculaire qui met fin à la carrière d’enseignant du Père Alphonse. Il subit une intervention à l’hôpital neurologique de Bron (Rhône), suivie d’une période de convalescence et de rééducation à Saint-Genis-Laval. En février 1980, il arrive à Saint-Sigismond (Savoie), passablement handicapé. Sans doute a-t-il envisagé autrement sa retraite. Se déplaçant difficilement, parlant peu, il s’est plutôt replié sur lui-même, assumant courageusement son infirmité mais trop seul sans doute. Revues variées, livres traitant de sujets très divers, prière, correspondance malgré sa difficulté à écrire, mots croisés et radio le maintiennent au contact avec la vie, le monde et ses problèmes. Mais les mille et mille petites ruptures que lui impose son infirmité le préparent aussi au déracinement ultime survenu le samedi 9 novembre 1991. C’est là sa croix à lui, lourde à certaines heures, que l’eucharistie quotidienne, célébrée en compagnie de son frère depuis des mois, lui donne de transformer en moyen de rédemption, l’appelant à vivre dans sa chair la Passion du Sauveur jésus…

(1)Citations du P. Albert Heckel, empruntée à l’homélie des funérailles.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 47-48. Assomption France, Nécrologie années 1991, p. 234-236. Présentation de la communauté de Saint-Sigismond en 1948: Lettre à La Famille, 1948, n° 54, p. 61 (passim). Notices Biographiques