Religieux de la Province d’Espagne.
Un premier parcours sans faute.
Eduardo est né le 4 janvier 1916 à Galbarra, en Navarre, dans le diocèse de Pampelune. Il fait ses études à l’alumnat d’Elorrio de 1926 à 1931. Il décide d’entrer dans la vie religieuse à l’Assomption, fait un stage de français à Scy- Chazelles (Moselle) en 1931 avant de se rendre très jeune au noviciat de Nozeroy (Jura) en octobre 1931. Il y prononce ses premiers vœux le 5 octobre 1932: il n’a que seize ans. Il commence ses études de philosophie à Scy- Chazelles à la maison Saint-Jean (1932-1933) et les poursuit à Saint-Gérard en Belgique (1933- 1935). Pendant une année, il est envoyé à l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) pour enseigner et se former à la pratique des œuvres (1935-1936). Il commence sa théologie à Lormoy (Essonne) de 1936 à 1937, mais doit interrompre le temps de sa formation pour satisfaire aux obligations militaires (1937- 1939): c’est l’époque de la guerre civile en Espagne, il est mobilisé dans les services auxiliaires de l’armée. C’est à Elorrio qu’il reprend ses études de théologie en 1939, il y fait sa profession perpétuelle le 14 décembre 1940, à vingt-six ans. Il gagne ensuite Rome à Noël 1940 pour compléter son parcours théologique à l’Angélique. Il y est ordonné prêtre le 19 septembre 1942. Ses premières années en ministère donnent toute satisfaction à ses supérieurs jusqu’au jour où il est responsable d’une résidence d’étudiants à Madrid (1942- 1951) et où il se trouve imbriqué dans une série d’aventures financières en se portant caution d’une tierce personne et en engageant imprudemment sa signature. Sa probité personnelle n’est pas en cause, seulement son inexpérience des affaires par suite d’une influence déplorable qu’il n’a pas su estimer. Il convient de dire aussi que les circonstances politiques de la période consécutive à la guerre d’Espagne ont quelque peu désorganisé
les habitudes religieuses antérieures et ont accoutumé les religieux à vivre dans les dangers de situations plus ou moins clandestines. Il est ‘déplacé’ quelque temps à Cavalerie (1951), tout en étant tenu à régler les dettes et à liquider le passif.
Quelques années dans l’oeil du cyclone.
Un supérieur majeur essaie d’éclaircir la situation: « Le Père m’a demandé de l’aider à sortir de cette situation difficile; il a reconnu avoir signé Pour autrui, contrairement à l’article 310 des Constitutions une caution de 300-000 pesetas à valoir sur les deux villas de Madrid. Or l’une de ces villas ne lui appartient pas et la seconde qui reste ne représente pas 100.000 pesetas. Celui pour lequel il s’est porté caution ne veut pas payer au point que le Père est devenu débiteur principal et croit quïl va être poursuivi pour escroquerie »…. Ce faux pas va lui occasionner des tracas passagers mais formateurs: il demande et obtient un induit d’exclaustration temporaire, pendant trois ans (1952-1955) au bénéfice du diocèse de Cadix, tout en restant domicilé dans le diocèse de Madrid. Au terme de ce délai, après avoir en vain cherché une incardination définitive, le P. Eduardo retrouve pleinement la confiance de ses confrères espagnols et de ses supérieurs. Pleinement réintégré dans la Congrégation, il devient alors professeur à Elorrio (1956-1959), puis à la nouvelle fondation, éphémère (1953-1961), de Suquets en l959 où il est choisi comme supérieur. Il revient encore, une troisième fois, à Elorrio, cette fois pour un double triennat de supérieur (1962-1968).
Dans l’action pastorale, une ardeur inentamée.
Après toutes ces années passées au sein de l’enseignement, le P. Eduardo est nommé à la communauté San Francisco javier de Barcelone, toujours en qualité de Supérieur (1968-1971), et de là à Madrid en septembre 1972 à la paroisse du nouveau quartier madrilène La Estrella. Il y meurt le 7 juin 1973, il n’a que 57 ans.
Bibliographies
Bibliographie : B.O.A. mars 1974, p. 241-242. Boletin de la Provincia n° 15 (juillet 1973). Les archives gardent les rapports du P. Arroniz sur les maisons de Suquets (1959-1960) et d’Elorrio (1962-1963), ainsi que diverses correspondances aux PP. Souarn (1943) et Dufault (1952).