Eleuthère (Lambertus Johannes) HOLSTRA – 1915-1984

Voe?ux fraternels.
« Bien que depuis quelques années, vous ayez voulu passer le gouvernail de
la barque assomptionniste à des mains plus jeunes, vous restez toujours
pour nous le ‘Grand Chef’ qui relie l’Assomption actuelle à celle des temps
héroïques de notre fondateur et de ses premiers fils. A nos yeux vous
incarnez la vénérable tradition à travers laquelle coulent toujours le sang
de la même vitalité, le souffle du même esprit et l’ardeur du même idéal.
Du haut du pont de notre navire, vous regardez le pilote qui, de main
ferme, conduit le bateau vers la destination que lui a indiquée notre
fondateur et que, à votre tour, vous avez visée hardiment avec courage et
fidélité. Je suis sûr que notre pilote actuel tiendra le gouvernail avec
adresse, vigueur et certitude parce qu’il
sait que, derrière lui, se trouve son prédécesseur qui le regarde et
l’encourage… Permettez-moi de vous dire, cher Père, que pour nous les
plus jeunes, vous avez
toujours été un idéal et un soutien. C’est grâce à vous que l’Assomption
est devenue ce qu’elle est, c’est grâce à vous que notre c?ur vibre
toujours d’enthousiasme pour notre Assomption, c’est grâce à vous que nous
avons le courage de travailler pour l’ART ».

Religieux de la Province des Pays-Bas.

Une homme de caractère.

Lambertus Johannes Hoistra est né le 18 février 1915 à Oldenzaal (Pays-Bas), au diocèse d’Utrecht. Après ses études primaires à Oldenzaal (1921- 1928), il entre à l’alumnat de Boxtel où il accomplit toute sa scolarité secondaire (1928-1934). Exempté du service militaire, il choisit la vie religieuse à l’Assomption en prenant l’habit à Taintegnies (Belgique), le 30 septembre 1934, sous le nom de Frère Eleuthère ou Eleutherius. Le 1er octobre 1935, il prononce ses premiers v?ux. Le P. Romanus Declercq, son maître des novices, le présente comme « un religieux déconcertant, suffisamment doué, mais trop inconstant et inégal. C’est un homme susceptible, mais de bonne volonté, ayant du c?ur. Il est trop enclin à murmurer et à trouver que rien ne va ». Après avoir étudié la philosophie à Saint-Gérard (1935-1937), il lui est demandé de faire une année d’enseignement à l’alumnat de Sart-les-Moines (Belgique), de 1937 à 1938. Puis il commence sa théologie à Louvain en 1938, où il prononce ses v?ux perpétuels, le 1er octobre 1938. « Souvent original, il a la fâcheuse habitude de prendre le contre-pied de ce qui lui est dit et il se montre volontiers critique. Doué sur le plan musical, il aime accompagner les chants liturgiques à l’orgue. Peut-être doit-il s’exercer davantage à la docilité, mais il reçoit les remarques qui lui sont faites à ce sujet » consigne le P. Aubain Colette dans son rapport de présentation, supérieur alors de la maison d’études. En mai 1940, la guerre déclarée en septembre de l’année précédente affecte la Belgique. La communauté doit s’enfuir de Louvain: le couvent est bombardé. Réfugié en France, le Frère Eleuthère regagne peu après les Pays-Bas et poursuit sa théologie à Bergeyk où, malgré des conditions de vie difficiles et mouvementées,

il peut être ordonné prêtre le 9 mai 1943.

Vie active.

Nommé professeur à l’Ecole apostolique de Boxtel, le Père Eleuthère qui reprendra son prénom de baptême, Lambertus ou Lambert, enseigne principalement le français durant une trentaine d’années. Dès 1948, il se préoccupe d’obtenir une qualification professionnelle pour l’enseignement. Ses fonctions d’enseignant ne l’empêchent pas en 1957 de suivre des cours supérieurs à l’Université de Nimègue et d’y obtenir des grades, dont le doctorat en français en 1965. Nommé sous-prieur de la communauté de Nimègue en 1963, puis bibliothécaire de l’Institut byzantin et également de la Province, il remplit toutes ses charges jusqu’en ses dernières années. Depuis 1973, il cesse d’enseigner à Boxtel. Assomptionniste de c?ur, il entreprend alors étant parfaitement bilingue, à la demande des S?urs Oblates, de traduire des textes du P. d’Alzon en néerlandais, sélectionnés à partir des Ecrits Spirituels. Le 13 mai 1983, il entre en maison de repos à Weerselo. Un an après il est hospitalisé à Oldenzaal, son pays natal. Il reçoit le sacrement des malades et meurt le 26 mai 1984, à l’âge de 69 ans. Après .la célébration de l’Eucharistie dans l’église paroissiale le 30 mai, le P. Lambert est inhumé au cimetière de Weerselo.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 23. De Schakel, 1984. Lettre du P. Eleuthère Holstra au P. Gervais Quenard, Boxtel, 7 janvier 1955. Dans les ACR, quelques correspondances du P. Eleuthère Holstra (1950-1971) dont certaines sont reproduites dans De Schakel. Le P. Eleuthère Holstra est l’auteur d’une traduction partielle des Ecrits Spirituels du P. d’Alzon en néerlandais, Hulsberg 1979, 264 pages.