Eleuthère (Philippe) ELSEN – 1906-1981

Baronville.
« Mgr André-Marie Charue, évêque de Namur, donne son accord le 29 août 1955
pour la création dans son diocèse
d’une communauté assomptionniste, desservant les paroisses de Baronville et
de Wiesme avec aide ponctuelle à Beauraing. Le P. Stéphane Lowet, supérieur
provincial, préside à la création de cette communauté à la rentrée 1955. Le
P. Eleuthère, résidant à Baronville, est constitué chef
de groupe. Ses compagnons se nomment: P. Gustave Coulée pour Wiesme et P.
Elzéar Vanherck, aumônier à Beauraing. La vie de communauté n’est pas
facilitée par les trois lieux séparés de résidence des religieux. Le P.
Eleuthère fait son possible
pour constituer le groupe, mais il est fort handicapé par ses ennuis de
santé. Il subit les suites d’un pneumothorax. Il souffre surtout d’un
gloître
interne qui oppresse le cœur et le rend très vite fatigué, ce qui ne
facilite guère son ministère. La situation se dégrade rapidement et rend
nécessaire la décision de fermeture de cette ‘communauté impossible’ en
septembre 1959»
Des divers rapports établis sur
Baronville.

Eleuthère (Philippe) ELSEN

1906-1981

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

D’une enfance ardennaise.

Philippe Elsen est né le 14 octobre 1906 à Beho, dans la province belge de Luxembourg, au diocèse de Namur. Après les années à l’école communale à Beho, Philippe entre à l’alumnat Saint-Louis de Zepperen (1920-1923), puis au prieuré Saint-Michel (Sart-les- Moines) de 1923 à 1925 (1). Il devient novice le 31 octobre 1925 à Taintegnies, sous la direction du P. Savinien Dewaele et prend le nom de Frère Eleuthère. Il prononce ses premiers vœux le 1er novembre 1926. Les études de philosophie se font à Saint-Gérard (1926-1928) et celles de théologie à Louvain. Il est profès perpétuel le 2 février 1930 et ordonné prêtre le 16 avril 1934 à Louvain. Pendant une année, il a suivi les cours au Centre universitaire, ce qui pour lui tient lieu de service militaire. Nerveux, il a connu aussi quelques accrocs de santé, ce qui le rend compréhensif et compatissant aux souffrances d’autrui.

D’une Province à l’autre.

Au fil des années, nous trouvons le P. Eleuthère, jeune prêtre, professeur à Bure (1934-1936), puis aide-économe à Louvain (1936-1938), prêchant des sermons de charité et quêtant pour assurer le pain quotidien à ses jeunes confrères. Il doit prendre un temps de repos dans le Midi de la France à Menton- Carnolès (1938). De retour en Belgique, le P. Eleuthère assure pendant une année (1939-1940) un cours de morale à Louvain et Saint-Gérard. En 1940, il demande et obtient officiellement son affiliation à la Province de Lyon. De 1941 à 1953, nous le trouvons donc dans différentes communautés et activités françaises: professorat au Bizet, Briey (Meurthe-et- Moselle) où il est supérieur et Scy-Chazelles (Moselle). En 1953, il demande à rentrer en Belgique et assume la charge de curé à Waltzing, près d’Arlon.

En 1955, curé à Baronville, il assure aussi l’accueil des pèlerins de langue allemande au sanctuaire marial de Beauraing. De 1958 à 1963, il revient à l’alumnat de Bure, chargé de cours auprès des vocations tardives. Enfin le P. Eleuthère arrive dans la communauté bruxelloise de la rue Duquesnoy, au service de l’ Eglise de La Madeleine, au cœur de la capitale belge, tout en devenant responsable de la procure assomptionniste des vocations. Désormais, et pendant 18 ans (1963-1981), le P. Eleuthère assure la célébration quotidienne de l’eucharistie, notamment à l’heure de midi, le service de nombreuses confessions, l’accueil de ceux qui viennent chercher aide, conseil et réconfort. Malgré l’âge et les accrocs de santé, le P. Eleuthère reste attentif à son information et à sa formation. Il fait ses délices des œuvres de théologie et de spiritualité, passionné par la vie de l’Eglise, vibrant à ses combats et à son renouveau post-conciliaire comme à ses épreuves. Homme simple et religieux fidèle à ses exercices spirituels, il n’en est pas moins un gai compagnon en communauté, aimant rire et faire rire grâce à ses réparties, bons mots et histoires drôles.

La maladie, une compagne tenace. Cependant avec l’âge, le P. Eleuthère est de plus en plus éprouvé dans sa santé: bronchites et accidents cardiaques. Au cours de l’automne 1981, la maladie l’oblige à garder la chambre. Le mardi 17 novembre, il consulte son cardiologue. Le soir, fatigué, après un petit moment passé en communauté il gagne sa chambre vers 20h30. Il s’étend sur son lit pour ne plus se relever. Il vient d’entrer dans sa 76ème année. Les funérailles du P. Eleuthère sont célébrées le vendredi 20 novembre à Saint-Gérard. Le P. Philippe Liessens prononce l’homélie. Le lundi 23 novembre sa communauté de Bruxelles célèbre un service de requiem à l’église de La Madeleine et le samedi 5 décembre, c’est au tour de sa paroisse natale de Beho de rendre hommage dans la prière à celui qui a reçu ‘mission de semer la joie’, selon l’expression du curé, l’abbé Jacobs.

(1) Précisions d’ordre géographique et administratif: Sart-les-Moines est un lieu-dit, situé sur la commune de Roux. Beho est une commune de langue allemande du Nord de la Province de Luxembourg, limitrophe des cantons germanophones de l’Est avec lesquels elle fut annexée au Reich en 1940. L’allemand est la langue maternelle du P. Eisen.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 29-30. Belgique-Sud Assomption, novembre-décembre 1981, n° 125-126, p. 1818-1820. Du P. Eleuthère Elsen, dans les ACR, de nombreuses correspondances (1929-1959) et des rapports sur Baronville (1955-1958). Notices Biographiques