Religieux français. Une vie à peine commencée. Elisée Paillé est né le 14 janvier 1885 à Civray (Vienne), dans le diocèse de Poitiers. Il fait toutes ses études secondaires au petit séminaire de Montmorillon de 1899 à 1905 (1) et commence sa théologie au grand séminaire de Poitiers (1905- 1907). Il reçoit l’habit le 6 août 1907 des mains du P. Vincent de Paul Bailly, au noviciat de Louvain. En 1908, le noviciat est en partie transféré à Gempe. C’est là qu’il prononce ses premiers vœux en 1908, puis ses vœux perpétuels le 6 août 1909. Religieux régulier et dévoué, le Frère Elisée donne de grandes espérances à ses supérieurs. Peu après sa profession perpétuelle, il est envoyé aux oeuvres de la mission d’Orient. Après quelques années passées à enseigner à l’école de Konia (Turquie d’Asie), il est contraint de revenir en Europe pour être soigné de la tuberculose. On l’envoie alors à la maison de repos de Menton (Alpes-Maritimes), puis à San Remo (Italie) où il meurt le 21 janvier 1913, à l’aube de sa 29ème année. Il y est inhumé. D’une correspondance du P. Félicien Vandenkoornhuyse. Le P. Félicien, supérieur de la mission d’Orient, écrit le 4 décembre 1911 au P. Emmanuel Bailly, supérieur général. « Le Frère Elisée Paillé dont je vous ai parlé dans une de mes précédentes lettres, est venu ici. Nous l’avons montré à un médecin. Celui-ci a déclaré que le Frère était bien phtisique, que sa fièvre était l’aspect du travail de la maladie dans les poumons, que les cavernes n’étaient pas encore creusées, que peut-être on pouvait enrayer le mal mais que la première condition était de l’éloigner des bords humides de la Marmara en cette saison (3). Le laisser à Constantinople pendant l’hiver, c’est, au dire du médecin, assurer et précipiter le progrès de la phtysie. Page : 113/113 Le Frère Elisée n’est en Orient que depuis septembre, il était fatigué avant que d’y venir. N’aurait-on pas pu prévoir à Louvain qu’il n’était pas capable d’être professeur dans une école à Konia? Le P. Charles (4) souffre davantage. Depuis que la pluie est venue, il ne peut plus sortir. Peut-on envoyer les deux malades à San Remo? Nous avons deux bulgares qui pour échapper définitivement au service militaire devraient être ordonnés diacres avant la fin de l’année. Ce sont les Frères Sabbas et Yvan. Il est vrai quels n’ont pas encore fait leur théologie, mais ils sont orientaux et l’on peut soutenir quels ne sont pas astreints par les décrets relatifs aux études qui ne font pas mention des Orientaux. Puis-je les présenter pour l’ordination à Mgr Mirov? M. Lobry m’ a prévenu que le procureur des Lazaristes demandait pour les missionnaires de Macédoine la permission de dire la messe en slave quand les besoins de leur ministère le demander-aient. Il n’avait pas l’air de douter que cette grâce leur fut accordée. Et il a ajouté que nous pouvons le demander aussi pour les nôtres. Il est clair que ce serait une grande facilité pour les missionnaires ». (1) Ce collège-séminaire avait été offert à l’Assomption en 1858. (2) Nous pensons pouvoir identifier comme suit les religieux nommés: le Frère Prosper serait Prosper Van Malleghem (1885-1959), à Konia de 1910 à 1911, ordonné prêtre en 1920; le Frère Fortuné serait Fortuné Badaroux (1883-1949), présent comme religieux frère de chœur à Konia de 1905 à 1908 d’après le Registre et ordonné prêtre en juillet 1911. S’agit-il de la même personne quand il est désigné comme prêtre? Nous n’avons pas trouvé en tout cas d’autre religieux prénommé Fortuné, prêtre et enseignant à Konia dans ces années-là. Le P. Jean- Antoine n’est autre que Jean-Antoine Garde (1881-1930), mentionné dans le Registre comme enseignant à Konia de 1905 à 1907. Il a été ordonné prêtre à Jérusalem en 1910. (3) Cette remarque tendrait à prouver que le Frère Elisée ne s’est pas rendu immédiatement de Gempe à Konia, mais qu’il aurait transité par Kadi-Keuï ou Phanaraki. (4) De quel Père Charles s’agit-il? On peut hésiter entre le P. Charles-Marie Benoît qui est signalé en Orient à partir de 1894, mais qui est considéré comme fugitif en 1911, ou du P. Charles Vitel (1871-1952), en Orient depuis 1891, signalé au repos en 1911 à San Remo. Page : 114/114
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. L’Assomption, février 1913, n° 193, p. 32. Lettre du Frère Elisée Paillé au P. Merklen, Konia, 21 septembre 1911. Notices Biographiques