Religieux de la Province de Paris. Jeunesse et formation. Eloi-Joseph-Victor Pastre est né le 25 mars 1915 au Mas de Soulié, commune de Taussac-la-Billière, sur la route de Saint-Gervais-sur-Mare (Hérault). Le mas natal se situe au lieu-dit ‘Col des treize vents’ d’où l’on domine du regard Lamalou-les-Bains et la vallée de l’Orb. De son enfance, nous savons seulement qu’il fait ses études primaires à l’école libre de Saint-Gervais-sur-Mare. Nous ignorons les circonstances et les influences qui le conduisent en 1928 à l’alumnat Saint-Roch de Poussan (Hérault). Il y commence de 1928 à 1930 ses classes de grammaire qu’il complète durant l’année scolaire 1930-1931 à Davézieux (Ardèche), puis il revient à Poussan pour les années d’humanités de 1931 à 1933. En fin de rhétorique, il opte pour le noviciat à l’Assomption. Il arrive aux Essarts (Seine-Maritime) le 5 août 1933 et, après quelques semaines de postulat, il y reçoit l’habit religieux sous le nom de Frère Eloi, le ler octobre. Son maître des novices, le P. Léonide Guyo, l’apprécie favorablement. « A part une certaine gaucherie native, ce postulant fait très bonne impression. Il est sérieux, pieux, de grande bonne volonté ». Il ajoute pour le novice: « Frère Eloi a très bon caractère, il est docile, consciencieux, studieux, simple et franc, régulier, silencieux, fidèle à bien pratiquer les vertus religieuses. Son genre est de faire peu parler de lui. Il est très gai, bien ouvert et cordial avec tous ». Ce sont là. les traits essentiels du religieux adulte que ses confrères vont apprécier. Après l’année complémentaire à Layrac (Lot-et-Garonne), de 1934 à 1935, les années de philosophie à Scy-Chazelles (Moselle) de 1935 à 1937, le Frère Eloi accomplit son service militaire à Marseille (Bouches-du- Rhône), de 1937 à 1939. Il prend part à la guerre en 1939-1940. A.A Démobilisé, il poursuit ses études de théologie à Lormoy (Essonne). Profès perpétuel le 27 octobre 1940, il est ordonné prêtre le 12 juin 1943 par Mgr Pie Neveu. Davézieux (1944-1949). Après sa 4ème année de théologie (1943-1944), le P. Eloi est désigné pour l’alumnat de Davézieux. De septembre 1944 à juillet 1949, il y est professeur de 7ème et de mathématiques. Le P. Chanial qui y est son compagnon et son supérieur quelques années, écrit: « J’ai gardé le soutenir d’un religieux sérieux, attaché à la Règle, soucieux de bien faire son travail, donnant même l’impression d’être méticuleux. N’ayant guère l’occasion de cultiver avec ses élèves de 7ème les fleurs de rhétorique, il cultive volontiers celles du jardin, avec une prédilection pour les cactus et autres figuiers dInde, une vraie spécialité où il excelle. Il est porté au bricolage manuel, rendant service pour des réparations de toute sorte. C’est peut-être la raison qui le fait nommer économe à Chanac ». Chanac (1949-1975). Le P. Eloi prend en charge l’économat de Chanac en septembre 1949 et il va l’assurer jusqu’en 1975. A l’époque, l’alumnat n’a guère comme ressources que les virements du P. Didier Nègre, fondateur et bienfaiteur assidu de la maison. L’économe est en fait un dépensier et le P. Eloi rempli ce rôle de façon excellente. Ménager des pauvres finances, très soucieux d’entretenir le matériel, il assure les réparations à portée de son sens pratique et de son adresse manuelle. Par contre il redoute les travaux administratifs et la correspondance avec les bienfaiteurs. Le décès du P. Didier Nègre en 1953 réduit le supérieur de Chanac à ne plus compter sur l’aide financière du généreux disparu et à rechercher des bienfaiteurs. Le bulletin ‘Mon Etoile’ qui tire à 1000 est diffusé à 11.000 exemplaires, ce qui demande un secrétariat plus important et plus assidu. En 1957, il demande à être déchargé de l’économat pour reprendre un service d’enseignant. « Durant les dernières années 1957-1964, il professe dans toutes les classes la géographie et les mathématiques. Cet enseignement est dans ses cordes, encore que le professeur n’aie pas toujours lait preuve de l’autorité et de l’art pédagogique requis pour réussir auprès des élèves. Mais il est d’une curiosité insatiable, tout l’intéresse dans les sciences de la nature: géologie, spéléologie, mycologie. Il acquiert de manière fort empirique de solides et précises connaissances. Il monte une collection de fossiles secondaires de la région, il connaît avec exactitude les étages géologiques qui les contiennent et il situe tous leurs points d’émergence à de nombreuses lieues à la ronde. Sa collection, riche de plusieurs milliers de pièces, est léguée à la ville de Chanac. Il explore de nombreuses grottes de la région, il repère dolmens et tumuli et aussi les points où l’on peut découvrir des vestiges d’occupation romaine. Il aime lire Science et Avenir ou Archeologia. Il aime dire que la connaissance un peu plus savante des merveilles du monde l’aide à admirer davantage le Seigneur dans sa création ». D’après le P. Jean-Marie Fosse.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 6. Paris-Assomption, avril 1975, n° 142, p. I-Ill (rédaction par le P. Manuel Van-depitte, d’après les témoignages collectés sur le P. Eloi Pastre). Dernières années du P. Eloi Pastre à Chanac par le P. Jean-Marie Fosse. Notices Biographiques