Engelbert (Eugène) DEVINCQ
1889-1953
Religieux français de la Province d’Amérique du Nord.
Premier parcours.
Eugène Devincq est né le 23 septembre 1889 à Tilques près de Saint-Omer (Pas-de-Calais). Sa scolarité se déroule dans les alumnats de Sainghin-en- Weppes (Nord) et de Courtrai (Belgique), de 1900 à 1903, Puis à Taintegnies de 1903 à 1903. Il entre au noviciat de Louvain le 13 septembre 1905, sous le nom de Frère Engelbert. Ses premiers vœux sont prononcés le 13 septembre 1906 et les vœux perpétuels l’année suivante, à la même date. Il poursuit sur place ses études de philosophie de 1907 à 1910. Puis, comme il est de coutume dans la pratique de l’Assomption, il passe deux années à Zepperen (Belgique), de 1910 à 1912. Ses supérieurs l’envoient à Notre-Dame de France à Jérusalem, alors territoire turc, pour étudier la théologie (1912-1914). Il est retardé aux ordres, mais endure cette épreuve avec foi et soumission. C’est à Rome qu’il vient poursuivre ses études de théologie, la maison d’études de Jérusalem étant réquisitionné par l’Etat-Major turc. Il suit pendant deux ans les cours à l’Angélique (1915-1916). Le Frère Engelbert est ordonné prêtre le 3 mai 1915. Deux fois réformé, il échappe à la mobilisation de guerre et participe à la fondation de l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) où il enseigne de 1916 à 1921. Il passe une année à Sart-les-Moines (Belgique) de 1921 à 1922. Une nouvelle page commence pour lui, avec son transfert au collège de Worcester (U.S.A.).
Au service du collège de Worcester.
C’est en qualité de professeur de littérature que le P. Engelbert inaugure ses 31 années de présence en Amérique. Une concentration d’intérêt pour cette discipline lui acquiert les avantages
et les inconvénients d’une forme de culture rectiligne, une compétence indiscutée en sa matière, un éloignement parfois trop radical des autres disciplines. Cependant il cultive aussi avec passion l’histoire et la musique. Sa voix très pure, cristalline, lui fait réserver, dans les séances culturelles du collège, la partie musicale. Lui-même apprend à diriger avec succès de nombreux concerts à Worcester, mais aussi à Woonsocket dans le cadre paroissial comme maître de chapelle. La prédication l’ouvre également ;à un genre moins rigide que le seul enseignement. Il évangélise à peu près toutes les paroisses de la Nouvelle-Angleterre et prêche force retraites à de nombreuses communautés religieuses. Sa parole directe, très soignée cependant et même un peu recherchée, lui attache un auditoire de qualité et connaisseur. Sur le plan humain, très vivant, même malicieux, il est apprécié comme directeur spirituel parce qu’il sait se montrer très prudent et très dévoué. C’est un ami sûr et discret, sensible aux marques de délicatesse et aux formes d’une bonne éducation. Certes avec les années, il accuse parfois le coup du décalage entre les générations. Mais pour 32 d’entre elles, il représente le type même du professeur incarné dont l’autorité s’impose d’elle-même par sa compétence et par cette compréhension intuitive de la jeunesse qui est le bain naturel de toute son existence.
Une mort tragique.
En juin 1953, deux jours seulement après la cérémonie officielle de la collation des grades au collège qui a lieu le 7, une véritable tornade se déchaîne sur le site de Worcester. Le cyclone, précédé de pluies torrentielles, d’averses de grêlons de gros calibre, de rafales de vents d’une violence exceptionnelle, emporte les toitures, déracine les arbres comme des fétus de paille et soulève les maisons de bois comme des châteaux de cartes. Cela ne dure que 5 minutes et dès l’accalmie, on se préoccupe de rechercher les blessés. Le P. Engelbert est l’une des victimes. Il se réjouissait de partir dans quelques jours retrouver des membres de sa famille en Europe. Ses obsèques sont célébrées à l’église du Saint-Nom de jésus, en présence de Mgr. Beck venu pour la collation des grades. Les causes directes de sa mort ne peuvent être éclaircies: hémorragie, étouffement, écrasement ou malaise cardiaque. Il est inhumé dans le cimetière des religieux à Worcester. Par la suite, tous les religieux défunts seront transférés au cimetière de Fiksdale.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Chronique Provinciale (Amérique du Nord), 1953, n° 6 et n° 7. B.O.A. juin 1954, p. 70. Assumptionists Deceaseci in North America, p. 3. Lettre à la Famille 1953, n°, p. 58. Correspondances dans les ACR (1913-1948). Le P. Engelbert a donné de nombreux articles dans la revue ‘Assumption’ (Worcester, 1935- 1949) Notices Biographiques