µ<p>Rivoalen Etienne né le 16.05.1929 à Plabennec Finistère</p>
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<p>D’une famille de 14 enfants, Etienne restera toujours profondément attaché à sa terre natale dont il aimait se rappeler des souvenirs d’enfance, tel que les petits barrages qu’il fabriquait sur la rivière longeant la propriété familiale. Souvent il parlait de ses bains dans l’eau glacée, de la pêche à la main et de la merveilleuse ambiance familiale.</p>
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<p>En 1943 rejoint l’alumnat de St Maur, et par la suite Cavalerie</p>
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<p>A 19 ans Etienne est accueilli au noviciat de Pont l’Abbé où il fait sa première profession le 8 octobre 1949. Puis rejoint Layrac pour la philosophie et la théologie, est ordonné prêtre en mars 58.</p>
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<p>De cette période d’étudiant Etienne me rappelait souvent aussi le travail manuel qu’il avait accompli en cette maison. En admirant les massifs d’aujourd’hui il me disait : ‘combien de fois j’ai bêché cette terre, j’étais costaud à l’époque, et je me donnais à fond dans ce service pour cultiver notre jardin’.
‘Je n’étais pas un grand intellectuel, j’avais quelques difficultés à suivre le rythme, aussi je confiais ci Noire Dame de Bon Encontre mon désir d’être prêtre, souvent j’allais à pied jusqu’au sanctuaire’.</p>
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<p>Etienne avait pris l’habitude du travail assidu, il lisait énormément, parlait facilement latin et nous citait souvent quelques propos retenus de cette période.</p>
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<p>Après son ordination Mienne rejoint l’alumnat de Melle comme enseignant.</p>
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<p>De 61 à 66 ses supérieurs lui demandent le service de l’accompagnement des novices, à Pont l’Abbé comme sous-maître des novices et en même temps aumônier d’un collège. Etienne était toujours disponible, à l’écoute. et très proche des personnes auprès desquelles ses ministères l’avaient appelé.</p>
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<p><b>Deux grands ministères ont marqué sa vie </b></p>
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<p></p>Aumônier d’hôpital<p></p>
<p> 66 à 70 Etienne passe 4 ans à Paris à la paroisse St Merri, Il est en même temps aumônier adjoint à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris. C’est là me disait-il qu’il avait perçu que sa vocation était bien auprès de ceux qui souffrent. Mais ponctuellement ses supérieurs lui demandent de revenir à Pont l’Abbé de 70 à 75 comme supérieur de la communauté.</p>
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</p>Puis en 76 il est nommé aumônier de l’hôpital de la Timone à Marseille . Cette période a été pour Etienne des plus importante. Combien de fois l’avons-nous entendu parler avec enthousiasme de ce service fraternel qu’il a partagé au service des malades. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il était présent dans cet hôpital, il se devait d’être à l’écoute de tout appel, de toute souffrance, de toute angoisse. Sa journée commençait dès 6 heure du matin, pour pouvoir porter la communion vers 7 h à ceux qui le lui avaient demandé la veille, venait ensuite dans la matinée le service des obsèques, et les visites l’après-midi. Il disait: « Ce n’est pas le temps passé auprès du malade qui comptait, mais la présence qu’on apporte. En entrant dans une chambre, j’avais l’impression d’amener un peu de vie et de paix. » A son départ de La Timone, un journaliste du Provencale, François de Muizon rapporte avec belle photo, sa qualité de présence : « Le P. Etienne ne parle pas, il chuchote, c’est la force de l’habitude: on ne hausse pas le ton quand on recueille depuis des années les confidences, les craintes, les angoisses des mourants, des malades, de ceux qui souffrent…. II est là, sa seule présence rassure, sa voix réconforte, il parle avec le cœur… cela ne s’invente pas, il faut voir toute la bonté que sait offrir cet aumônier pour commencer à comprendre ».</p>
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<p>Oui. Etienne gardera de ce service apostolique une action de grâce permanente, et ces derniers temps encore il me disait: « Je crois que j’ai bien rempli ma tâche, alors maintenant que je suis en maison de repos, je dis merci au Seigneur et j’attends le jour où il me dira « Intra in gaudium Domini Tui » « Entre dans la joie de ton Seigneur ».</p>
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<p><b>Aumônier des religieuses Orantes</b></p>
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<p>En quittant la Timone Etienne de  :85 à 87 se voit confier l’aumônerie des Sœurs Orantes au Vigan.</p>
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<p>De 88 à 93 un petit passage en Turquie à la communauté de KadiKôy pour renforcer cette communauté. Mais de 94 à 2000 Etienne revient au Vigan chez nos sœurs Orantes.</p>
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<p>Cependant des symptômes de fatigue se font sentir, des oublis : il est invité à rejoindre la communauté de Pont l’Abbé, et bien vite, notre communauté de Layrac.</p>
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<p>La maladie fait en lui son chemin. Quelle bonté, quelle tendresse a toujours accompagné ce frère. Jusqu’à la lin il est resté attentif à tout ce qui se vivait dans la maison, demandant sans cesse : « Quelle nouveauté aujourd’hui, quel règlement, quelle intention portons-nous dans la prière » Et discrètement au matin du 30 mai «Il est entré clans la joie de son Seigneur» comme il l’attendait. Merci Etienne pour ton témoignage de fidélité. ta vie fraternelle, ton sourire.</p>
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P. Jean Exbrayat
<p><b>Homélie pour les obsèques d’Etienne Rivoalen </b></p>
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<p>Mes chers amis</p>
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<p>Recevant ses sœurs Marie et Eliane ici, à Layrac, il y a trois ans, Etienne leur avoue qu’il est heureux d’avoir bien rempli sa vie. Atteint par la maladie d’Alzheimer depuis quelques temps, il ne cherche plus à retourner dans sa famille en Bretagne, il ne tient même plus à aller se promener dans les environs de la maison en leur compagnie. Il vit dans une sorte de sérénité.</p>
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<p>Je connais bien son itinéraire, cousin germain, nous sommes entrés ensemble à l’alumnat de st Maur, lui en Vème, après 2 ans au collège J. François de Lesneven, et moi en VIème. Nous avons été ordonnés prêtres le même jour, ici à Layrac. Après l’année de pastorale à Lyon, nous avons travaillé sur des secteurs différents. Mais nous nous sommes souvent rencontrés, nous nous sommes écrits régulièrement, nous nous suivions ainsi.</p>
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<p>Trois lieux l’ont marqué : Paris, Marseille, Le Vigan.</p>
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p>Après deux séjours au noviciat de Pont l’Abbé d’Arnoult, il se retrouve à Paris, comme auditeur libre à l’Institut catéchétique, en principe il y vient pour un an. En réalité, il reste plusieurs années. Ne trouvant pas de place dans la communauté de François Ier il en découvre une sur la paroisse de St Merri et est rattaché à la rue Bouret. Il se plaît beaucoup à St Merri. Il s’initie à la vie paroissiale au sortir du Concile Vatican II. Il confesse beaucoup. Il reçoit de nombreuses personnes désemparées, il est proche des isolés, il est attentif aux malades et aux gens âgés. Il est heureux de faire visiter son église et son quartier aux religieux et aux parents qui passent le voir. Lui-même aime se détendre en flânant le long de la Seine. C’est alors qu’il prend l’habitude de fréquenter les bouquinistes. Ce qu’il recherche ce ne sont pas les romans policiers, mais des livres religieux. Il en laisse beaucoup dans les maisons où il passe. Certains le suivront jusqu’en ces dernières années.</p>
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<p>A Paris il lui arrive de temps en temps de remplacer des aumôniers de l’Hotel-Dieu. Aussi après un troisième séjour à Pont l’Abbé, accepte-t-il volontiers le poste d’aumônier de l’hôpital de la Timone à Marseille. Il est rattaché à la communauté de la rue de Cluny. Il réside au cœur même de l’hôpital. Il passe ses journées à visiter les malades, à recueillir leurs confidences, à communier à leurs souffrances, à les apaiser, à recevoir leurs familles, à célébrer des obsèques (on en compte plus de 600 chaque année), à rencontrer des médecins, infirmières, aides soignantes. Il parcourt des kilomètres de couloir chaque jour. Pour mieux remplir sa mission il essaie de rester en bonne santé, en excellente condition physique. Ceux qui s’arrêtent pour lui rendre visite, il sait malgré tout les accueillir avec bienveillance. Il se donne entier à sa tâche. Tous reconnaissent son dévouement.</p>
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<p>Je ne sais plus à la suite de quelle circonstance il quitte un jour l’hôpital de la Timone. On lui propose l’aumônerie des Orantes de l’Assomption au Vigan. Comme le poste est encore occupé par un assomptionniste, il l’accepte avec réticence. Ce n’est qu’après un intermède de quelques mois à Istanbul, en Turquie, qu’il s’y installe pour le reste de ses années actives. Rattaché à la communauté de Nîmes, où il revient régulièrement à son affaire dans la maison natale du P Emmanuel d’Alzon. Il se met tout à fait au service des religieuses et de leurs pensionnaires. Il consacre beaucoup de temps à la prière et à la lecture. Il assure également des remplacements auprès des prêtres des environs.</p>
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<p>A la fin de l’été 2000, c’est la fatigue, la maladie. Il lui faut envisager de quitter le Vigan. Il souhaite se retirer à Pont L’Abbé. Il y est déjà venu trois fois. A la Chaume sa santé se détériore encore. Pourtant il veut à tout prix faire quelque chose. Il doit y renoncer. Il lui faut penser à Layrac. La mort dans l’âme il s’y rend.. C’est ici qu’il achève sa vie.</p>
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<p>Homme de discrétion, de prière et de miséricorde. Etienne que le Seigneur t’accueille dans sa paix. Amen</p>
P. Marcel Bizien
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