Religieux grec de la Province de Lyon. Années de formation. Isidore Roussos est né à Syra (Cyclades, Grèce), le 15 novembre 1883. Il est le dixième de onze enfants. Durant son enfance, il aime servir la messe au couvent voisin des Pères jésuites. Il souhaite suivre son frère Jean, plus tard P. Basilios, que le P. Pierre Descamps a recruté pour l’alumnat de Koum- Kapou, à Istanbul, lors d’un de ses passages sur l’île. A son tour il est scolarisé à Koum-Kapou de 1896 à 1903. Il se présente avec cinq autres compagnons au noviciat de Louvain en 1903 où les reçoit le P. Benjamin Laurès. Isidore prend l’habit le 18 octobre sous le nom de Frère Eustratios. Profès annuel en 1904 et profès perpétuel le 18 octobre 1905, le Frère Eustratios accomplit trois années de philosophie à Rome (1903-1908). Il fait ensuite deux années d’enseignement à l’alumnat de Koum-Kapou (1909 et 1910). C’est à Kadi-Keuï (Istanbul) qu’il est initié à la réflexion théologique (1911 et 1912) par les PP. Louis Petit, Romuald Souarn, Martin Jugie et Siméon Vailhé. Mgr Petit, nouvellement sacré archevêque d’Athènes, à la joie de l’ordonner prêtre à Kadi-Keuï le ler septembre 1912. Vie apostolique. De 1912 à 1921, le P. Eustratios est soit professeur soit vicaire dans différents postes de la mission d’Orient: Ismidt (1912-1913), Konia (1913-1914), Zongouldack (1914-1915) où il est surpris par l’insurrection arménienne et la terrible répression qui s’ensuit. Arrêté avec le P. Andéol Besset, il doit prendre le chemin de l’exil échelonné de cadavres qui jonchent les bords des routes. Ils passent tous deux l’année 1915 en camp de concentration à Bolou dans le dénuement et l’angoisse. Relâchés, ils gagnent Kadi-Keuï (1916-1919), lsmidt (1919- 1920), Kadi-Keuï (1920-921). A.A En 1921, Mgr Khalavasi, évêque des Uniates, exige que les religieux passés au rite grec dépendent de lui seul pour tout ce qui concerne le ministère. Et c’est ainsi que l’Assomption doit abandonner l’œuvre grecque. Comme cet évêque manque de personnel, il intègre des religieux qui acceptent d’être mis à sa disposition pour les besoins spirituels des populations. C’est ainsi que les PP. Eustratios, Macarios Vuccino et Néophitos Vanvacaris sont détachés. Le P. Eustratios pour sa part est nommé directeur du séminaire et curé de Kharmal Bachi et, quand les Grecs sont expulsés de Turquie, il accompagne le séminaire déplacé en Grèce (Péra) et continue à se dévouer à la formation du jeune clergé grec. Créé archimandrite, il est encore envoyé à lanitsa pour diriger les oeuvres uniates de Macédoine. Le contrat qui le lie à l’ordinaire expire en 1938. Le P. Eustratios n’a pas d’hésitation pour revenir au sein de sa famille de l’Assomption. Il se soumet volontiers à l’obligation qui est lui faite de six mois de noviciat dans la communauté de la rue Heptanissou à Athènes. On lui confie ensuite la direction de l’alumnat, sur place, jusqu’en 1947. Les alumnistes passent leurs vacances à Naxos, mais c’est à Volo que leur directeur devient curé en 1949. Son frère, le P. Basitios en a précédemment remplacé le curé nommé provisoirement et il a fait accepter par Mgr Sigalas que l’Assomption prenne dorénavant la charge de cette paroisse. Très zélé, le P. Eustratios est immédiatement adopté par ses paroissiens. Il se dévoue au service de son église de l’immaculée conception dont il fait un véritable bijou. Une communauté de Sœurs de Saint-Joseph de l’Apparition anime une école sur le territoire paroissial. Un terrible séisme sème la désolation (1955). Avec l’aide de Rome, le P. Eustratios commence aussitôt la reconstruction de l’église, du presbytère et de la maison des Sœurs. Bien que très affaibli par une opération à Athènes, il met toute l’énergie qui lui reste à aider ses paroissiens démunis de tout, ne faisant aucune distinction de religion. Les journaux locaux Katholiki, Tachydromos ou Thessalia le donnent en exemple à ses confrères orthodoxes. Ne pouvant voir terminés les travaux de restauration, il demande à l’architecte de dresser provisoirement la cloche sur le clocher pour qu’elle puisse tinter le jour de ses obsèques. Pressentant sa fin prochaine, il donne ses instructions et ses dernières volontés aux fidèles, les préparant ainsi à son départ. Le P. Eustratios meurt le jeudi 19 septembre 1963. La cérémonie de ses obsèques se déroule dans la chapelle des Sœurs, en présence de Mgr Printésis, archevêque d’Athènes et de l’archimandrite orthodoxe Marzoutos qui tient à exprimer en termes délicats la reconnaissance de toute la communauté orthodoxe pour l’apostolat oecuménique du Père Eustratios. Le Père Eustratios est inhumé à Volo.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1964, p. 233-234. Lettre à la Famille, décembre 1963, n° 364, p. 302-303. Rhin-Guinée, novembre 1963, n° 48, p. 3-4. Relation dactylographiée des Sceurs de Saint-Joseph de l’Apparition sur le P. Eustrate Roussos, leur aumônier, 1963, 2 pages. Lexilogion du droit ecclésiasti- que en 3 langues, grec, latin, français, 2 volumes (1948-1949). Lettre du P. Eustratios Roussos au P. Wilfrid Dufault, Volo, 30 octobre 1957. Du P. Eustratios Roussos dans les ACR, correspondances (1906-1960). P. Julian Walter et Daniel Stiernon, Notes historiques de la présence assomptionniste en Grèce (1934-1984), Athènes, 1984, 16 pages. Notices Biographiques