Religieux de la Province de Paris.
Un homme de plume.
Urbain Chardavoine est né le 22 mars 1869 à l’Eguille, près de Saujon (Charente-Maritime. Après avoir été élève de Notre-Dame de Recouvrance à Pons (1882-1886), il entre au Grand Séminaire de la Rochelle (1886-1892). Il est ordonné prêtre le 27 mai 1893. jeune prêtre, il est d’abord professeur de sciences à Saint- Jean-d’Angély (1892-1894). Déjà le monde de la presse l’intéresse et il entre en contact avec les religieux de l’Assomption travaillant à la Bonne Presse. Il a la joie d’être admis au noviciat de Livry pour la prise d’habit le 24 juin 1896 et d’y prononcer ses vœux perpétuels le 24 juin 1898 sous le nom de Père Eutrope. Sa voie est toute tracée: il rejoint la rue Bayard pour un travail acharné que même la perte d’un oeil ne ralentit pas. jeune prêtre, il publie déjà des articles dans La Croix de Saintonge que le P. Vincent de Paul Bailly, le Moine, remarque pour leur perspicacité et leur adresse d’écriture. Il n’hésite pas à confier au P. Eutrope la revue du Noël (1896), une des dernières nées à cette date des publications de la maison. Mais sa contribution est bien plus large: il écrit dans le Mois litté,rai,re et pittoresque, La Croix illustrée, L’Almanach du Pèlerin, Rome, Jérusalem, la Revue des saints, l’Eucharistie, Notre-Dame, la Croix des marins, les Echos de Notre-Dame de France, la Chronique de la Bonne Presse, puis, à la mort du chanoine Battandier, il poursuit la publication de son Annuaire pontifical catholique, si fouillé et précis pour la connaissance interne des rouages de l’Eglise catholique. Sous différents pseudonymes, Charles d’Avone, Louis Guérin, il publie encore des nouvelles, des compte-rendus de congrès et des historiques d’associations ou d’œuvres dont il est secrétaire général: Notre-Dame de Salut, le Conseil des pèlerinages,
les Oeuvres de Mer, les Orphelins de la mer, Le Livre du Marin, le Comité permanent des Congrès eucharistiques internationaux. Le 24 septembre 1935, le P. Eutrope est nommé directeur national de la Ligue internationale Pro Pontifice et Ecclesia. On peut se demander comment il arrive à soutenir une telle charge de travail de si longues années. Paris est sa résidence continue depuis 1898, date où on lui demande d’aller fonder la maison de Laubat (Charente-Maritime). A partir de 1900 et jusqu’après la première guerre mondiale, il est obligé de vivre en isolé, à cause de la dispersion de la Congrégation. En 1940, au moment de la débâcle, il a bien de la peine à rejoindre le noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult où il est heureux, à 70 ans, de retrouver l’air du pays natal. Il y célèbre ses 30 ans de vie sacerdotale (1943) et il y meurt le lendemain du jour de son 75ème anniversaire, le 23 mars 1944. C’est là, dans le caveau de la propriété des religieux, qu’il est inhumé, près du cours d’eau, le Pertuison.
Secrétaire de Notre-Dame de Salut pendant 50 ans.
Le P. Eutrope, parmi ses nombreuses activités, en a rempli une fort longtemps, comme secrétaire de Notre-Dame de Salut, depuis le 24 juin 1897. C’est à ce titre qu’il travailla à l’inoubliable pèlerinage jubilaire de Lourdes avec ses 325 miraculés et qu’il en publia le récit illustré en un volume de 192 pages. En 1900-1901, il sauve l’association que ne peut plus diriger le P. Hippolyte Saugrain trop âgé. Le P. Eutrope se fait l’âme et l’historien de l’association pour laquelle il accumule une masse de notes et de documents que les perquisitions de la Gestapo en 1940 réduisent à néant. Cependant il reste de son activité de secrétaire la rédaction du bulletin mensuel, de 1902 à 1944, les rapports aux assemblées générales de 1912 à 1929 et toute une bibliothèque du ‘Salut’ qu’il a donnée sous des pseudonymes divers, notamment un Manuel-Souvenir du Pèlerinage National. Dans ce livre, il évoque en appendice, sous le titre de notes historiques, un projet de publication en forme de triptyque. Lourdes, les apparitions, l’Association Notre-Dame de Salut et les Pèlerinages. Le temps lui a manqué pour développer tous ses projets.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1945, n’, p. 32, 35, 67. Nouvelles de la Famille occupée 1944, n° 31. Catholicisme, t. Il, col. 950-951. Outre une abondante correspondance laissée dans les ACR (entre 1893 et 1940), le P. Chardavoine a laissé de nombreuses notes sur les œuvres de Mer, le Livre du Marin, l’Annuaire pontifical de Battandier, La Croix de Saintonge, des Ephémérides personnelles (1940-1941), des rapports sur l’œuvre de Notre-Dame de Salut, le Pèlerinage national de Lourdes, la revue L’Union des Eglises, des impressions personnelles sur le travail et l’histoire de La Bonne Presse et une Chronologie des œuvres de Mer. Comme publiciste et journaliste, le P. Eutrope a écrit dans les revues de la Bonne Presse.