Religieux de la Province de Paris. Formation et premières armes. Ernest-Félix Ranc est né le 3 août 1852 dans l’Ardèche, au hameau de Clot, situé sur la commune de Joannas près de l’Argentière. Il fait ses études primaires à l’école des Frères Maristes et complète ses études secondaires à l’alumnat du Vigan (Gard), de 1867 à 1871 où il est admis comme postulant. Le P. d’Alzon lui donne l’habit le 25 octobre 1868 (1). On ne connaît pas la date de sa première profession. C’est le P. Hippolyte Saugrain qui reçoit les vœux perpétuels du Frère Félix, le 4 juin 1871, le P. d’Alzon à cette date étant souffrant, au repos, à Lavagnac. Lors de la fondation de l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie), le Frère Félix y est envoyé comme jeune professeur dès septembre 1871 et il y aide le P. Pierre Descamps jusqu’en juillet 1872. Le P. d’Alzon le fait venir ensuite comme surveillant au collège de Nîmes (Gard) jusqu’en 1878. Le Frère Félix y fait en même temps ses études philosophiques et théologiques, sous la direction du P. Charles Laurent. Ordonné sous- diacre à Montpellier (Hérault) en 1874, diacre à Nîmes en 1875, il est ordonné prêtre par Mgr de Cabrières à Montpellier, le 23 septembre 1876 (2). En septembre 1878, il devient le second du P. Alexis Dumazer à l’alumnat d’Alès (Gard) jusqu’en septembre 1880 où il revient enseigner au Vigan (1880-1881). Le 27 août 1881, le P. Picard l’envoie à l’alumnat d’Arras (Pas-de-Calais). Un piller d’Arras. À partir de 1881, la vie du P. Félix se confond avec les différents champs apostoliques de l’Assomption à Arras: alumnat, orphelinat, presse, prédication et direction. Il fonde en 1885 et rend prospère La Croix d’Arras et des Mines, jusqu’à l’heure des perquisitions et des procès (1899-1900). A.A Durant une dizaine d’années, de 1903 à 1913, il se fait missionnaire et se livre à des oeuvres de prédication dans le diocèse d’Arras. Lors de l’entrée en guerre en 1914, il accompagne l’orphelinat du P. Halluin jusqu’au Réray, dans l’Allier, trouvant refuge et protection pour les jeunes, loin du champ des hostilités militaires. Il s’installe avec un groupe à l’abbaye de Sept- Fonds où les jeunes travaillent comme ouvriers agricoles et prend la succession du P. Jean- François Pautrat, supérieur, lorsque celui-ci meurt subitement à l’évêché de Moulins, en février 1918. Après l’armistice, le P. Félix n’a qu’une hâte, celle de récupérer les bâtiments dévastés de l’orphelinat d’Arras, au milieu de toutes les difficultés que crée l’administration des Domaines qui réclame la propriété de la maison comme biens d’une Congrégation chassée et dissoute. Il relève les ruines de l’orphelinat et redonne à l’œuvre une vie nouvelle, reformant un réseau d’alliances et de bienfaiteurs. Il réussit encore à faire revivre pendant un temps, dans l’annexe saint-Antoine, un embryon d’alumnat que les circonstances avaient fait momentanément supprimer. Il développe les ateliers d’apprentissage et ajoute un atelier de reliure à ceux existants. Les infirmités venues avec l’âge n’altèrent pas sa bonté, son énergie, sa bonne humeur et sa sérénité. Il s’acquiert à Arras, du fait de la notoriété de l’institution, une grande considération tant de la part des autorités religieuses que de celles civiles. Le préfet, le maire, les magistrats le tiennent en grande estime pour le bien accompli avec tant de dévouement. En 1931, ses jambes ne pouvant plus le porter, il se fait transporter dans un fauteuil roulant d’une salle à l’autre, veillant avec calme et précision à la bonne marche de la double maison des orphelins, rue de Beaufort et faubourg d’Amiens. Il meurt à Arras le vendredi 8 juillet 1932, à 80 ans, alors qu’on s’apprête à célébrer son jubilé d’or sacerdotal. Le P. Félix est inhumé au cimetière d’Arras. (1) D’Alzon, Correspondance, t. VII, p. 185. (2) D’Alzon, Correspondance, t. Xi, p. 492. L’Assomption (Nîmes), octobre 1876, n° 43, p. 155.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1932, n° 443, p. 169-170; n° 447, p. 201-208. L’Assomption et ses (Euvres, 1932, n° 375, p. 169. Trait d’Union des Anciens Alumnistes, octobre 1932, n° 54, p. 38-39. Lettres d’Alzon, 1996, t. XIII, p. 463. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Circulaire aux Bienfaiteurs de l’orphelinat Halluin, Arras, décembre 1923 (texte du P. Félix Ranc). Dans les ACR, du P. Félix Ranc, rapports sur Arras (1921, 1926-1930), correspondances (1871-1927. Notices Biographiques