Félix (Georges-Marie-Félix) LACROIX – 1912-1994

Layrac.
L’histoire du prieuré de Layrac commence aux alentours de l’année 1060. Il
doit ses origines à Hunald, vicomte de Brulhois. L’église, aujourd’hui
devenue paroissiale, est un bel édifice roman, consacré en
1096 par le pape Urbain II venant prêcher la croisade au concile de
Clermont-Ferrand. Le monastère est reconstruit
au nord de l’église. En 1555, le vicomté de Brulhois est rattaché au
royaume de Navarre en 1555. Vers l’année
1730, les bâtiments du monastère construits au XVème siècle se trouvent
délabrés. A la même place, mais d’après un autre plan, est entreprise la
construction du prieuré tel qu’il existe encore aujourd’hui, La
construction dure jusqu’en 1750. A la Révolution, 1es moines sont expulsés
et le bâtiment vendu.
Au Concordat de 1801, l’église conventuelle devient
paroissiale. Le prieuré, acquis par un ancien curé constitutionnel,
Champmas, devient pensionnat. Fermé en
1823, repris jusqu’en 1847 par l’abbé Lalanne, réorganisateur de Stanislas
à Paris, il passe de
1851 à 1901 aux Religieuses du Sacré-C?ur. Grand séminaire diocésain en
1906, il est acquis par l’Assomption en 1934: scolasticat jusqu’en
1969, maison de repos ensuite.

Religieux de la Province de France.

Un éducateur, passionné de sports.

Né le 21 septembre 1912 à Séné, sur le Golfe du Morbihan, Georges-Marie-Félix Lacroix est bientôt orphelin de guerre et reste fils unique. Après ses études secondaires à Saint-Maur en Anjou (Maine- et-Loire), de 1923 à 1926, et à l’alumnat de Melle (Deux-Sèvres), de 1926 à 1930, il prend l’habit au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), le 12 octobre 1930, sous le nom de Frère Félix. Par la suite il reprendra son prénom de Georges sous lequel il est habituellement dénommé. Profès le 13 octobre de l’année suivante, il reste à Scy-Chazelles pour la philosophie (1931-1934). Après un an de service militaire, il commence sa théologie à Lormoy (Essonne) où il est ordonné prêtre le 26 février 1939. Il participe à la drôle de guerre avec le grade de sergent. On connaît deux de ses affectations: Champrosay, près de Draveil dans l’Essonne et Nantes, en Loire-Atlantique (1). Démobilisé après la débâcle de 1940, il est nommé à l’alumnat de Saint- Maur où, après deux ans d’enseignement, il devient économe (1942-1944). Durant les deux années qui suivent, il est économe au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime). De 1946 à 1947, il exerce un an de vicariat à Laleu, banlieue de La Rochelle (Charente-Maritime). De 1947 à 1955, il est surveillant et professeur d’éducation physique au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne). Il écrit durant l’été 1955: « Comme un poulain qui retrouve la liberté après un long emprisonnement, je gambade dans la campagne. Hier, j’ai même fait une ascension sensationnelle, l’escalade du Mont Benès, à 354 mètres, avec deux heures de marche. J’espère bientôt partir d’ici pour retrouver la vie du collège » (2). Nommé professeur de sixième au collège Sainte-Barbe de Toulouse (Haute-Garonne) en 1958,

il consacre ses loisirs à l’aménagement du terrain de sports du Canquet, absorbé depuis par les nouvelles pistes d’envol de l’aérodrome de Blagnac, et à l’organisation des compétitions. Energique, le P. Georges met tout son dynamisme aux activités sportives qui lui sont familières. Agé de 65 ans, il termine sa carrière d’éducateur. En septembre 1977, il rejoint la communauté de Pont-l’Abbé d’Arnoult. A partir du 1er décembre 1978, il assure un remplacement au collège de Notre-Dame de Recouvrance à Saintes en Charente-Maritime et est rattaché à la maison provinciale de Bordeaux (Gironde). Cette maison, sise rue de Lacanau à Caudéran, l’accueille en septembre 1979. Lorsqu’elle ferme ses portes à l’automne 1982, il se retire à la maison de repos de Layrac (Lot-et-Garonne). Il s’en échappe parfois, pour accompagner un pèlerinage ou une croisière, notamment sur un bateau soviétique, ce qui lui vaut une interview dans un journal agenais: Le Père Lacroix, stakhanoviste de l’apostolat. Le mardi 7 juin 1994 au matin, on le trouve sur son lit, frappé d’une congestion cérébrale. Transporté à l’hôpital du Saint-Esprit d’Agen, il passe seize jours dans le coma et décède dans la soirée du 23 juin. Ses obsèques sont célébrées le samedi 25 juin dans la chapelle du prieuré de Layrac. Le Père Joseph Henry, Vice-Provincial de l’Ouest, que retiennent d’autres obligations, rédige cependant l’homélie. Se sont joints à la communauté de Layrac des confrères de Gimont (Gers), de Villefranche-du-Périgord (Gers), de Bordeaux (Gironde) et de Pont-l’Abbé d’Arnoult, ainsi que quelques anciens élèves du collège Saint-Caprais. Le corps du P. Georges repose au caveau de l’Assomption, au cimetière de Layrac.

(1) Selon les nouvelles publiées dans la Lettre à la Dispersion, juin 1940, n° 825, P. 93.

(2) D’après La lettre à la Famille, mai 1955, n° 187, p. 79.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 38-39. Assomption-France, Nécrologie, 1994, p. 312-313. Dans les ACR, du P. Georges Lacroix, correspondances (1934-1955). Cahier manuscrit sur l’histoire de Layrac, signé Y. Picasso A.A. [?], archives de Layrac.