Religieux de la Province de Belgique-Nord. Une leçon de courage et de ténacité. Né à Ginniken, au diocèse de Breda (Pays-Bas), le 6 septembre 1921, Ferdinand Jos Piron fait un premier essai de vie religieuse à l’Assomption, en prenant l’habit à Halsteren le 20 novembre 1946. Il a précédemment suivi un cursus secondaire dans un collège de 1941 à 1946. Il n’est pas accepté aux premiers vœux l’année suivante. Le P. Aegidius Beckers, maître des novices, estime en effet que ce Frère est trop maladroit et que, sa gaucherie le rendant à charge à toute communauté, il risque de devenir un pauvre diable dont tout le monde profitera. Sans se décourager, Ferdinand recommence un second noviciat en Belgique cette fois, à Taintegnies, sous la direction du P. Stéphane Lowet. Le jugement de ce dernier, sans taire les difficultés précédentes, est nettement plus positif.« Le Frère Ferdinand, religieux dans l’âme, s’est montré très dévoué. Il abat une très grosse besogne, besogne très matérielle où il ne faut pas beaucoup d’initiative. Il se prête de lui-même volontiers au travail et il se montre très ouvert pour prêter toutes sortes de services: entretien, courses, nettoyage. Il fait preuve de toute la modestie suffisante pour consentir aux humbles travaux qui lui sont demandés. J’estime qu’en conséquence on peut laisser à tant de bonne volonté les avantages de la vie religieuse ». Le 8 décembre 1948, le Frère Ferdinand peut prononcer ses premiers vœux à Taintegnies, après une nouvelle année entière de probation. Cet incident de parcours s’explique par l’état de santé du Frère Ferdinand. A la suite d’une maladie d’enfance, le Frère Ferdinand n’est pas tout à fait comme les autres. Jeune homme incertain, malhabile et nerveux, il s’est vu déjà refusé chez les Franciscains, les Passionistes, les Cisterciens, les Frères de la Vie et les Augustins. A.A Finalement accepté au noviciat de Halsteren, il n’a pu achever son année de noviciat. Mais comme il maintient sa demande de vie religieuse et qu’il y apporte de son côté toutes les dispositions et les espérances que l’on peut placer en lui, il a pu être admis à un nouvel essai de vie religieuse à l’Assomption, recommandé par le P. Stéphane Lowet, maître des novices à Taintegnies, et le P. Wiro Van Den Dungen, Provincial de Hollande. Le Frère Ferdinand est affecté à. Zepperen où il va passer toute sa vie (1951-1977). Il meurt le 15 avril 1977, à l’âge de 56 ans. Il est inhumé au cimetière de Zepperen. Une vie assumée dans le travail, la dignité et la générosité. Le P. Stéphane Lowet appuie également la demande du Frère Ferdinand pour sa profession perpétuelle, à Taintegnies, le 8 décembre 1951: « L’impression que donne le Frère Ferdinand est toujours très bonne. C’est un homme docile, pieux, dévoué et humble. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire, C’est qu’il n’est pas adroit, mais le Frère n’est pas responsable de cela. Il n’est pas apte à des travaux de finesse. Mais le domaine où son dévouement peut s’exercer est encore très large et le frère s’y donne sans compter ». Ainsi pour sa piété et sa docilité à toute épreuve, le Frère Ferdinand peut-il surmonter tous les obstacles et être admis dans les rangs de la Congrégation. À Zepperen, le P. Michaël Dello l’invite à se faire propagandiste du bulletin de l’alumnat et zélateur de I’Oeuvre des Ames du Purgatoire. Il accomplit cette tâche pendant plus de 25 ans, parcourant la province du Limbourg et l’agglomération anversoise. Sa discrétion, sa mémoire prodigieuse, sa politesse et son sens de la pauvreté religieuse lui valent des centaines d’amis. Il apporte ainsi une contribution financière appréciable à l’alumnat avant que celui-ci devienne une école subsidiée. Grâce à lui les dernières générations d’alumnistes, dont les membres les plus jeunes de la Province de Belgique-Nord, ont pu faire leurs études. Au début, bon nombre de curés et de communautés l’hébergent par pitié. Bientôt édifiés par son esprit surnaturel et sa simplicité, ils attendent sa venue. Le Frère Ferdinand a fait un apostolat sui generis, mais fort efficace. Un jour un doyen d’Anvers l’a même appelé pour lui demander comment il parvenait à entrer dans certains milieux où le clergé ne trouvait que porte close.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 44. Documents Assomption, 1978, n° 3, p. 203. Onder-Ons, mai 1977, p. 81-85. Lettre du P. Jude Verstaen au P. Stéphane Lowet, Rome, le 16 mars 1948. Notices Biographiques