Finbarr (Daniel-Joseph) WALSH – 1902-1979

Hésitations, 1929.
« En m’appelant chez lui en vue de l’appel à la tonsure, le P. Léonide Guyo
m’a posé les questions d’usage et, entre autres, il m’a demandé si j’avais
l’intention de persévérer dans ma vocation et si je n’avais plus
d’hésitations. J’ai répondu qu’il
m’en restait encore. Sur ce, on a refusé de m’appeler à la tonsure. J’ai
été fort étonné d’une telle décision. On n’est pleinement fixé dans sa
vocation que par la profession perpétuelle que je
n’ai pas encore faite. Les Constitutions prévoient la réception des Ordres
Mineurs par quelqu’un qui en est encore à examiner loyalement devant Dieu
et sa conscience s’il doit s’engager définitivement dans la Congrégation.
Le P. Léonide m’a parlé d’assurance morale et dit que, dans mon cas, elle
fait défaut. Cela fait trois ans que je suis dans la Congrégation, avec des
difficultés de langue, de milieu. On doit admettre que ma persévérance
jusqu’ici est garante de mes intentions qui sont celles d’un novice qui n’a
encore rien décidé de définitif et qui réfléchit avec sérieux, non d’un
profès perpétuel. J’ai des tentations que d’autres religieux n’ont pas
connues ou ont moins avouées. Il reste que l’on doit me faire confiance. Je
n’ai plus ma place dans cette maison ».

Religieux irlandais de la Province d’Angleterre. Formation. Daniel-Joseph Walsh est né le 2 mars 1902 à Cork, en Irlande qui, à l’époque dépend toujours politiquement de l’Angleterre. Ses parents viennent ensuite se fixer dans la province anglaise de l’Essex. Il fait ses études primaires à la National School Blackpool à Cork, avant de connaître l’alumnat londonien de Bethnal Green (1914-1915). Il poursuit ses études au Salesian School, de 1915 à 1922, et fait la connaissance des Pères de Saint- Edme à Hitchin, au moment où ces religieux entrent en pourparlers d’union avec les Assomptionnistes. C’est alors qu’il est reçu, sous le nom de Frère Finbarr, au noviciat belge de Taintegnies. Il y prend l’habit le 31 octobre 1925 et il y prononce ses premiers vœux, le ler novembre 1926. Le P. Savinien Dewaele, son maître des novices, le présente favorablement.« Le Frère Finbarr désire faire profession. Il a eu un moment plutôt laborieux et pénible. A plusieurs reprises, il a eu des doutes sérieux sur sa vocation assomptionniste. Cela tient à sa nature changeante, versatile, et à son éducation antérieure faite dans des milieux très divers. La prière et la rél7exion l’ont aidé à sortir de ses difficultés. Je pense qu’il est décidé à aller de l’avant ». Etudiant à Saint-Gérard pour la philosophie (1926-1928) et à Louvain pour la théologie (1928- 1932), le Frère Finbarr est admis à la profession perpétuelle le 2 février 1930 et ordonné prêtre le 31 juillet 1932. Le P. Sidoine Hurtevent, son supérieur à Louvain, l’encourage tout au long de cette période de formation. Services et personnalité. Le P. Finbarr, de 1932 à 1944, est affecté aux collèges assomptionnistes d’Angleterre, d’abord à Hitchin, puis à Nottingham (1). Il y est responsable des sports. Page :357/357 A partir de 1944, le P. Finbarr prend du service dans le ministère paroissial: Hitchin (1944), Brockley (1950) et Rickmansworth (1956). En 1973, malade, il se rend à Foxholes, près d’Hitchin, pour prendre sa retraite. Pour celui qui ne connaît pas personnellement le Père Finbarr, ce religieux est, au premier abord, d’aspect rugueux. Il semble donner plus d’importance à la culture sportive qu’à la culture religieuse. Mais il possède un sens très fin de l’humour et sait très bien rire de lui-même. Il reste avant tout un prêtre entièrement donné, prêtre pour les hommes, selon l’expression britannique ‘a man’s priest’. Il est capable d’entamer une conversation avec n’importe qui. Il possède un grand don pour réconforter et encourager les personnes en difficulté. C’est un homme qui a personnellement souffert, y compris physiquement, et qui est ainsi capable de comprendre de l’intérieure les problèmes des autres. Il donne des conseils spirituels très solides, en encourageant son interlocuteur avec un sourire très engageant. C’est à Foxholes qu’il meurt le 16 février 1979, à 77 ans. (1) La question de l’enseignement est liée historiquement avec celle des origines de l’Assomption à Nîmes (collège, puis ébauche d’Université). Il n’est donc pas étonnant qu’une des premières activités des religieux, hors de l’hexagone français, ait consisté à implanter des structures scolaires dans les différents pays d’élection, selon les particularités propres aux législations des Etats retenus. C’est le cas pour l’orient (collège Saint-Augustin à Philippopoli en Bulgarie, collège de Worcester aux U.S.A., collège Saint-Michel de Gosselies en Belgique, collège d’Alzon de Bogota en Colombie … ). Mais si l’on dispose de nombreuses études sur la question de l’enseignement, des principes éducatifs, religieux et pédagogiques chez le P. d’Alzon et à l’Assomption, plus rares sont celles ayant trait à l’aspect particulier de l’éducation sportive. Le jeune d’Alzon prisait l’équitation, la natation, la chasse ou encore l’escrime. Au collège de Nîmes, dans l’ambiance de la levée des zouaves pontificaux, on n’excluait pas la pratique des arts para-militaires (fanfare, maniement d’armes et défilés). Par la suite, l’Assomption itinérante mit surtout en valeur, sous une forme très expérimentale, la marche à pied! Dans les collèges, la pratique des sports s’organisa sur le modèle des instructions réglementaires ayant trait aux disciplines physiques (jeux collectifs en récréation, compétitions en groupe). L’histoire n’a pas enregistré l’éclosion de quelque vocation athlétique de haut vol. [Le P. Robert Hensahaw, Provincial d’Angleterre, a esquissé l’histoire de la Province d’Angleterre, depuis la fondation de la première communauté à Bethnal Green (1902) et la prise en charge en 1926 du collège d’Hitchin jusqu’alors géré par la Société de St Edmund: A.T.L.P., janvier 2000, n° 157, p. 8-11]. Page :358/358

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p. 73. Notice en anglais sur le P. Finbarr Walsh (s.d., traduction P. Filippo Belli). Lettre du Frère Finfarr Walsh au P. Gervais Quenard, Louvain, 1929. P. P.V. Waters, Histoire de la présence assomptionniste à Rickmansworth (1904-1979). Dans les ACR, quelques correspondances du P. Finbarr Walsh.