Religieux français. Une vocation éprouvée, un destin abrégé par la maladie. Désiré-Alfred Vanhove, frère cadet du futur P. Athanase, est né à Bollezeele (Nord), le 31 mars 1868. Il commence ses études secondaires à l’alumnat de Mauville (1880) et les termine à celui de Clairmarais (Pas-de-Calais). De caractère doux, humble et un peu taciturne, Désiré-Alfred désire suivre les traces de son frère en voulant entrer au noviciat d’Osma en Espagne, après avoir terminé ses études d’humanités. Mais, par suite d’obstacles insurmontables de la part de sa famille, il doit différer de quelques années l’accomplissement de son désir de vie religieuse. C’est donc au grand séminaire de Cambrai (Nord) qu’il commence ses études ecclésiastiques en 1884. Tonsuré à Cambrai le 28 juin 1885, il est mis à la disposition du collège d’Estaires en qualité d’enseignant. En 1888, il obtient de ses parents l’autorisation de frapper à la porte de l’Assomption, lorsque le P. Athanase vient célébrer dans son pays natal la messe de ses prémices sacerdotales. Le 8 septembre 1888, il prend l’habit, sous le nom de Frère Firmin, au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis), depuis deux ans transféré de Osma. Profès annuel l’année suivante, il est par deux fois favorisé, en 1889 et en 1890, d’une participation au pèlerinage de pénitence à Jérusalem. Le 8 septembre 1890, le frère Firmin prononce ses vœux perpétuels à Livry et peut recevoir quelques jours plus tard le sous-diaconat à Paris (20 septembre). Il se voit désigné pour Rome afin d’y poursuivre sa formation philosophique et théologique. Dès le 7 août 1892, il peut être ordonné prêtre à Livry. Cependant à la veille même de son ordination, le Frère Firmin est pris par de violents crachements de sang inquiétants. Envoyé à la communauté parisienne de la rue François, il est constitué infirmier et secrétaire du P. Hippolyte Saugrain. Page :223/223 A la fin, du mois d’octobre 1893, il peut retourner à Rome et y reprendre le cours de ses études sans trop de difficultés. L’année suivante, en 1894, le P. Firmin est nommé supérieur de la maison de Menton-Carnolès (Alpes-Maritimes) qui vient d’être fondée. Excellent menuisier, il se dépense vaillamment pour fabriquer lui-même le mobilier de la maison, tout en se livrant au ministère pastoral et en prenant soin d’un petit noyau d’alumnistes. Le surcroît de fatigue qu’il s’impose l’oblige bientôt à un repos absolu. Au mois de juillet 1895, le P. Firmin doit quitter la région méditerranéenne: ses supérieurs estiment en effet que le climat des Alpes serait davantage profitable à sa santé. Il gagne donc l’alumnat de Miribel-les-Echelles. Il écrit à son frère: « Me voici à Miribel depuis 9 jours. Je commence à m’habituer au climat qui est bien différent de celui de Menton. J’ai vu le médecin de l’hôpital de Saint-Laurent-du-Pont. Il a trouvé mon poumon gauche congestionné et m’a ordonné un traitement à la teinture diode en attendant les pointes de feu. Lors de mes deux dernières crises, j’ai perdu près de 3 litres de sang. Le docteur n’a pas caché que je serais long à me remettre et que pendant plusieurs années je ne devais pas songer à affronter de grosses fatigues. Le P. Alype [Pétrement] m’a accueilli avec la plus grande bonté et se montre pour moi plein de sollicitude ». Après quelques semaines de légère amélioration, sa santé vacille à nouveau: le P. Firmin est saisi de violentes hémorragies. On se hâte de lui proposer le sacrement des malades. Le 9 septembre 1896, au matin, le P. Firmin rend le dernier soupir. Il n’a que 28 ans achevés depuis six mois. Son corps est inhumé dans la concession des religieux au cimetière de Miribel-les-Echelles. (1) C’est bien le terme que nous lisons, mais il n’existe pas dans le Larousse du XXème siècle ni dans un dictionnaire encyclopédique du XIXème siècle. Peut-être est-ce tout simplement une expression argotique dont nous saisissons en tout cas le sens: protester, récriminer. (2) C’est exactement ce dont rend compte une lettre du P. d’Alzon à M. Marie-Eugénie de jésus, édition Vailhé, tome 111, p. 106-107 où un extrait de cette lettre du P. Firmin Vanhove au P. Emmanuel Bailly est d’ailleurs reproduit dans la note 1. Page :224/224
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs 1896, n° 271, p. 345-346; n° 277, p. 394-396. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du P. Firmin Vanhove au P. Emmanuel Bailly, Livry, 16 août 1893. Du P. Firmin Vanhove, dans les ACR, quelques correspondances (1892-1894), quelques poésies dont une composition sur l’Assomption de Marie publiée dans L’As- somption, 1911, n° 175, p. 108. Le P. Athanase Vanhove a laissé un cahier de no- tes sur son frère, le P. Firmin (1896-1897), cahier intitulé ‘Notes et souvenirs sur le P. Firmin Vanhovel, 36 pages (ACR: 2 AR 4).