Firmino (Giovanni) GRECI
1924-1998
Religieux italien de la Province de France.
Curriculum.
Giovanni Greci est né à Borgomanero, au diocèse de Novare, le 23 janvier 1924. Il a dix ans lorsque sa famille, comme beaucoup d’autres, émigre en Belgique où son père travaille dans les mines. Commencées en 1936 chez les Augustins de Marchienne dans le Hainaut, ses études secondaires se poursuivent à l’alumnat de Sart-les-Moines à partir de 1940. Le 27 septembre 1942, il prend l’habit et le nom de Firmino à Taintegnies, près de Tournai. C’est le noviciat de la Province Belgo-batave depuis 1923. Profès le 28 septembre 1943, le Frère Firmino commence sa philosophie au Bizet qui jouxte la frontière française, est arrêté par l’armée d’occupation et incarcéré à Loos-les-Lille. Au terme de sa philosophie à Saint-Gérard, près de Namur, il fait sa profession perpétuelle le 28 septembre 1946, après avoir obtenu de passer à la Province française de l’Est et d’étudier la théologie à Rome. Il est prêtre le 8 avril 1950 et licencié en théologie dix semaines plus tard. En novembre 1950, il participe à la fondation d’Omegna, à l’extrême nord du lac d’Orta, un petit orphelinat auquel doit un jour s’ajouter un alumnat (1). Peu après décède l’évêque de Novare. Son successeur renonce au projet d’Omegna et autorise l’Assomption à créer un alumnat dans son diocèse. En décembre 1951, la communauté s’établit à la Villa Sabbioncella de Cannero, sur la rive occidentale du Lac Majeur. Le premier alumniste arrive en janvier. Le P. Firmino passe un an à Cannero et dessert la paroisse d’Oggiogno. Puis il est envoyé en Algérie, professeur au collège de Bône, ancienne Hippone, actuelle Annaba (1932-1958). A Villefranche-sur- Saône (Rhône), pendant quatre ans, il enseigne l’italien au collège de Mongré, est préfet de discipline des grands, chapelain des P.S.A. et de leur florissante Fraternité.
Il retourne à Cannero en 1962 au service de l’alumnat. Il assure la tâche du ravitaillement, en riz notamment, et collecte les matériaux de construction pour les nouveaux bâtiments. Il est sous-prieur de 1967 à 1973. En 1977, il subit à Paris un double pontage coronarien. Nommé à la maison généralice, il y arrive en janvier 1979. Peu après, il est opéré du cerveau. Il n’en est pas moins, aux côtés du P. Antonino Corpacci (1903-1985) et à sa suite, le religieux expert dans l’art de se débrouiller dans le labyrinthe des lois et les mystères de l’administration italienne. Pendant près de vingt ans, ce sont des courses, des attentes dans les différents services pour demander et, parfois, pour obtenir une signature, une foule de documents, déposer un chèque, retirer de l’argent, une multitude de services pratiques, y compris le supériorat durant six années (1987-1993), assumés avec une patience héroïque. Les traits de sa personnalité gardent quelque chose du Stéréotype méditerranéen: voix de stentor, solide appétit, pieds sur terre et aimant à le dire ou le proclamer, plus porté à l’action qu’à la mystique. Son petit côté hâbleur, batailleur et chicaneur, ses certitudes qu’il cherche à faire passer, non sans humour, pour des évidences, ses inévitables ‘il n’y a qu’à’, sa propension à se présenter comme le seul vrai connaisseur, parmi ses confrères, de l’Italie et de Rome. Religieux optimiste et confiant, il aime partager ses découvertes.
Départ à l’improviste.
Le P. Firmino croyant? L’homme de Dieu? Les nombreuses opérations subies, de la tête aux pieds, toutes aussi graves les unes que les autres, donnent au P. Firmino la conviction du sursis: ‘le Bon Dieu ne veut pas de moi aujourd’hui’. Mais tout cela le prépare à la mort qu’il sait venir brutale, un jour, le jour de Dieu. En attendant? Pour lui, la foi est simple, elle se ramène aux grandes vérités dont Jésus-Christ est le cœur: ‘Souviens-toi de Jésus-Christ, il est ressuscité d’entre les morts, voilà mon Evangile’. Sa dernière plaisanterie, c’est de partir à l’improviste, tel un soldat sur la brèche, le matin du mercredi des Cendres (25 février 1998), pendant qu’à la chapelle les confrères célèbrent l’entrée en Carême: ‘Souviens-toi que tu es poussière’. Après l’Office, ne le voyant pas, le P. Dominique Bouverot le découvre, inanimé, assis à son bureau, la tête renversée. Le Dr Lombardo ne peut que constater le décès. La chapelle est bien petite pour accueillir parents, amis, Sœurs venus rendre un dernier hommage à Padre Firmino, dans une cérémonie recueillie, simple, comme il les aimait (27 février). Le Père Firmino repose au cimetière romain de Campo Verano, près de la basilique Saint-Laurent, dans la tombe de l’Assomption. ‘Secunda, donec tertia’.
(1) L’alumnat de Florence a formé ses portes en 1939. Sur les fondations d’Omegna et de Cannero, voir La Lettre à la Famille, 1951, p. 8 et 1957, p. 8.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: : Documents Assomption, Nécrologe (VIII) 1998-1999, p. Assomption-France, Nécrologie année 1998, p. 422-424. A.A. Info, mars 1998, n° 161, p. 4 (portrait du P. Pirmino par le P. Dominique Bouverot). Dans les ACR, du P. Firmino Greci, correspondances (1947-1991). Notices Biographiques