Francesco (Georges Francesco) SCHISKOV – 1850-1929

Karagatch, 1885.
« Le Père Alexandre [Chilier] regrette vivement de n’avoir pu jusqu’à
aujourd’hui vous remercier de la dépêche par laquelle vous avez bien voulu
nous faire connaître sans retard la mort de notre bien-
aimé P. Galabert. Nous avons commencé dès dimanche 8 février à offrir nos
prières
pour ce bon Père. Le jeudi 12 un service solennel réunissait dans notre
chapelle de Saint- Joseph à Karagatch outre le clergé catholique des deux
rites toutes les personnes de la colonie. Mgr Néophytos, métropolitain
schismatique avec deux de ses prêtres, s’y trouvait aussi. Vous savez
combien le P. Galabert était estimé ici. Pouvez-vous me donner des
indications
précises sur 100 messes que le regretté P. Galabert nous a envoyées à dire.
Il a dû écrire quelque chose là-dessus sur son cahier de lettres, un petit
cahier vert, nous dit le P. Alexandre. C’est vers le 21 janvier qu’il a dû
recevoir ces messes. Il devait nous en apporter les honoraires. Le P.
Alexandre vous prie aussi de vouloir bien assurer sa mère qu’il se porte
bien et qu’elle l’excuse s’il ne lui écrit pas. Il est bien occupé, partant
demain pour Philippopoli. Je pense souvent à vous, mon ancien préfet de
discipline et professeur de théologie.
Saluez tous les religieux ».

Notices Biographiques A.A

Religieux bulgare de la Province de Lyon. Un premier fruit de la fondation de la Mission d’Orient. Georges Francesco Schiskov est né le 13 octobre 1850 à Philippopoli, principale ville de la Roumélie, territoire bulgare qui se trouve à cette époque sous la dépendance turque. Ses parents, Joseph (ou Zétchiof) et Marie, née Guénova, confient son éducation et son instruction au P. Victorin Galabert qui ouvre en janvier 1864 une petite école paroissiale Saint-André à l’ombre de la cathédrale latine. Georges-Francesco est envoyé en France comme élève au collège de Nîmes (Gard) en juin 1866 avec un compatriote, Luigi Dimitrov. C’est ainsi que, dans la foulée, il prend l’habit religieux au noviciat du Vigan, le 21 septembre 1867, sous la conduite du P. Hippolyte Saugrain. Son nom religieux est Frère Francesco, mais la date de sa première profession n’est pas enregistrée. On le trouve en 1868-1869, d’après la correspondance du P. d’Alzon, au service de l’orphelinat d’Arras (Pas- de-Calais) que l’Assomption vient d’accepter du P. Halluin, ce prêtre séculier devenu assomptionniste avec la condition de la prise en charge de sa fondation sociale. C’est le 5 avril 1870 à Paris que le Frère Francesco prononce ses vœux perpétuels, juste avant de rentrer à Nîmes pour faire ses études de théologie sous la direction du P. Alexis Dumazer. Le 19 décembre 1874, Mgr Plantier, évêque de Nîmes, l’ordonne prêtre (1). En 1877, il rejoint le P. Galabert pour l’épauler à Andrinople. Au service de la Mission d’orient. En 1878, le P. Francesco se trouve à Karagatch qui va être sa résidence habituelle, approximativement de 1877 à 1904, mais avec quelques interruptions (2). Il est principalement affecté à la formation des jeunes alumnistes. Il est aussi secrétaire de Mgr Petkov. A.A Il passe volontairement au rite slave le 10 septembre 1883, premier assomptionniste bulgare à le faire, tandis que le Frère Jacques Chilier, assomptionniste d’origine française en poste en Bulgarie, opère le même saut la même année, mais lui sans grande préparation théologique. Le P. Francesco connaît tour à tour tous les postes mouvants de la Mission d’Orient, à cette époque de première implantation: Philippopoli, sa ville natale, mais aussi Koum-Kapou au cœur turc d’Istanbul de 1889 à 1890, Varna en Bulgarie, de 1904 à 1905. Mais c’est principalement Karagatch qui est sa résidence ordinaire, de 1906 à 1923, jusqu’à l’heure des reconversions nécessitées par les séquelles de la première guerre mondiale. En 1923, le poste de Karagatch, situé dans les faubourgs d’,Andrinople (ville elle-même très disputée entre les Turcs et les Bulgares depuis un siècle), est délaissé au profit de Yamboli que réorganise le P. Barthélemy Schiskov. En 1924, pour le remercier de son long dévouement apostolique, au cours de ses noces d’or sacerdotales, le P. Francesco reçoit la dignité orientale d’archimandrite. En 1928, il se trouve à Phanaraki (Turquie d’Asie) où ü meurt le 26 novembre 1929, à l’âge de 79 ans accomplis. (1) Pour l’heure, le P. d’Alzon se trouve chez les Religieuses de l’Assomption à Nice. Cependant on trouve un écho de l’ordination sacerdotale du Francesco Schiskov dans le premier numéro de l’Assomption (Nîmes), janvier 1875, p. 7 et dans la lettre du P. d’Alzon n° 5151 du 15 décembre 1874. Ont été conservées Il lettres du P. d’Alzon au Frère ou Père Francesco Schiskov. (2) Il est un peu difficile dans le détail de suivre toutes les pérégrinations du P. Francesco. Nous ne pouvons faire mieux que de donner les indications écrites de sa main le 8 décembre 1919, sur sa fiche de présentation récapitulative de religieux.« J’ai été au Vigan (1867), à Ar7- as (1868) et à Nîmes (1870-1874) comme surveillant et professeur des classes de 9ème, 8ème et 7ème, après la prêtrise jusqu’en septembre 1877. Puis à Andrinople, Philippopoli, Constantinople, Karagatch, Varna et encore à Karagatch, j’ai servi comme professeur de français, de latin, de bulgare, de slave et de grec moderne. En 1883, le 10 décembre, par permission spéciale de Rome, j’ai embrassé le rite gréco-slave afin d’exercer le saint ministère à Soudjak et à Mostratli auprès des religieux et religieuses bulgares et aussi au séminaire orientai de Karagatch. J’ai accompagné sa Grandeur, Mgr Petkov, dans ses visites pastorales. J’ai été envoyé souvent aux villages pour Pâques et pour les fêtes principales, tout en remplissant les fonctions de secrétaire général et particulier auprès de l’évêque, celles de professeur, confesseur, prédicateur auprès des séminaristes, des collégiens, des Sœurs Oblates et leurs élèves, des fidèles des paroisses latine et orientale d’Andrinople ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1929, n° 333, p. 343-344; n° 334, p. 353-354. Missions des Augustins de l’Assomption, février 1930, n° 330, p. 210. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 440-441. Lettre du P. Francesco Schiskov au P. Alexis Dumazer, Karagatch, 18 février 1885. Du P. Francesco Schiskov, dans les ACR, correspondances (1869-1912), manuscrit de 43 pages sur la Mission d’orient (juillet 1919), d’après une dactylographie aimablement communiquée par le P. Xavier Jacob (16 mai 2000). L’original de ce document a été déposé dans les ACR le ler septembre 2000. Notices Biographiques