Francisco DOMINGUEZ ALMAREZ – 1927-1997

Portrait.
« Le Père Francisco est un bon vivant, un homme du peuple dans le sens le
plus élevé du terme parce qu’il en partage
les vraies valeurs: simplicité, accueil, sens du partage et de la fête. Son
extérieur reflète la face profonde de sa personnalité profonde: une
certaine rondeur, une amabilité qui sait recevoir, un sourire qui force la
porte des cœurs, une main toujours offerte pour une aide recherchée. Il ne
sait pas refuser un service, sans doute parce qu’il connaît le prix d’une
aide quand on arrive, démuni, de l’étranger. Il aime partager ce qu’il peut
offrir à l’autre dans le besoin. Lui qui est fils d’immigrés n’a jamais eu
à renier sa condition parce qu’il s’est attaché à la servir auprès de tous
ceux qui lui sont envoyés et qui viennent spontanément à lui. En retournant
au Mexique, il n’a
pas déserté la cause défendue, une bonne partie de sa vie, sur le sol du
grand voisin du
Nord, mais il a comme retrouvé naturellement la patrie de ses ancêtres et
la racine de sa vocation, Parmi ses effets personnels, on découvre toujours
le P. Francisco entouré des membres de sa large famille, à l’occasion d’un
baptême, d’un mariage, d’un voyage: images du prêtre pour et avec le
peuple.

Francisco DOMINGUEZ ALMAREZ

1927-1997

Religiux de la Province d’Amérique de Nord.

Un Californien, d’origine mexicaine.

Francisco Dominguez est né le 10 octobre 1927, le troisième de dix frères, dans la petite colonie mexicaine de San Francisco, en Californie. Fils d’immigrés, il est le premier Assomptionniste natif de la Californie et le premier religieux Assomptionniste d’origine mexicaine: un double héritage qu’il a su parfaitement assumer au cours de son existence. Ses parents, venus du Mexique, passent toute leur vie dans ce barrio, le père travaillant dans l’industrie des films à Hollywood. La famille entière paraît dans une trentaine de ‘westerns’ lorsqu’est nécessaire pour la caméra une famille mexicaine ‘typique’. Très tôt, le jeune Francisco sent l’appel au sacerdoce. Avec l’encouragement de prêtres espagnols qui dirigent la paroisse de son quartier, il se rend au séminaire à El Cajon, en Californie. C’est là qu’il fait la rencontre de deux Assomptionnistes, le Père Maurice Gagnon et le Frère Arthur Clermont, tous les deux profitant de l’air salubre de la région pour guérir leur maladie pulmonaire, le premier comme professeur d’Ecriture Sainte et le second comme étudiant en théologie. C’est au contact de ces deux religieux que le jeune Francisco décide de se tourner vers l’Assomption. Il quitte alors sa famille et sa région pour se rendre, à l’autre extrémité, à l’Est des U.S.A., pour y apprendre le français. Il se rend au Québec pour le noviciat (Sillery) et à Lormoy (Essonne) en France pour compléter ses études de théologie. C’est à Lormoy qu’il est ordonné prêtre le 17 mars 1956.

Au service de la pastorale auprès des immigrés.

De retour dans la Province d’Amérique du Nord, le P. Francisco se voit confier l’apostolat spécifique auprès des immigrés de langue espagnole, au moment même où commence aux U.S.A.

une intense immigration d’hispanophones. Il est affecté à la paroisse Nostra Senora de Esperanza où il va travailler pendant 20 ans (1957-1977). Très proche des gens, le Père Francisco sait organiser des liturgies populaires, des dramatisations des mystères de la foi, des chorales et des pèlerinages. C’est là que le Père Francisco fonde ‘El Centro Esperanza’, le bien nommé, pour répondre aux besoins concrets des gens: accueil des immigrés, cours d’alphabétisation et d’apprentissage de la langue anglaise, cours d’accélération ou de perfectionnement pour permettre aux jeunes d’entrer dans l’enseignement supérieur. Grâce à cette initiative qui a fait la preuve de la durée, de nombreux jeunes hispaniques peuvent accéder aux universités américaines et percer dans les échelons supérieurs de la société, en trouvant accès et débouchés dans les professions du secteur tertiaire. A l’Esperanza, le P. Francisco collabore à la fondation de l’association des prêtres hispaniques de New York, P.A.D.R.E. Il en est le premier président, tout en continuant à s’occuper des mille et un détails des activités d’une paroisse populeuse et active. Après ces 20 années de travail pastoral, le cardinal Cooke fait appel au P. Francisco pour fonder et diriger le premier bureau archidiocésain au service des immigrés: Office for Immigration Service. Pendant 10 ans (1977-1987), le P. Francisco se donne à ce service délicat: négociations avec les agents gouvernementaux, formation de centres d’accueil et d’information, plaidoiries au Tribunal. Ce religieux de grande bonté comprend la situation des demandeurs d’immigration et facilite leur entrée dans une terre d’accueil qui cherche, elle, à se protéger des flux migratoires. La dernière partie de sa vie, le P. Francisco la passe sur la terre de ses ancêtres, à Mexico (Mexique): il est affecté en 1987 au service de la paroisse Nuestra Senora de Guadalupe Emperatriz de America. Supérieur de la communauté et vicaire, il réalise aussi un rêve de jeune religieux: travailler à la promotion vocationnelle de jeunes mexicains. En 1997, il souhaite passer la Semaine Sainte dans un barrio pauvre de Mexico et partager la joie pascale avec un groupe de 8 candidats à la vie religieuse qui ont fait une retraite de discernement. Fatigué, il meurt au retour dans l’autobus, le soir de Pâques 1997, 30 mars. Ses obsèques sont célébrées à la paroisse de La Emperatriz, avec la participation de cinq frères du P. Francisco venus de Californie. Ses cendres sont déposées dans la crypte du sanctuaire.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 70-72. Assumption North America, may 1997, n° 4, p. 8-12. [Pour une présentation historique des communautés assomptionnistes aux U.S.A., des origines à nos jours, consulter l’ouvrage répertoire illustré, dit aux PP. Henry Moquin et Richerd Richards, Assumptionists in the United States, Worcester, 19941. Notices Biographiques