Religieux français de la Province d’Amérique du Sud.
D’une famille Assomptionniste.
Né le 15 juin 1934, à Angers, François de Crozé de Clesmes commence sa scolarité à Château- Gontier (Mayenne) de 1946 à 1951. Il reçoit dans les communautés assomptionnistes de formation son initiation à la vie religieuse et sacerdotale. Il fait ses études secondaires à Blou (Maine-et-Loire) de 1951 à 1953, ses études de philosophie à Layrac (Lot-et-Garonne) de 1955 à 1957 et enfin celles de théologie au scolasticat de Valpré (1957-1961). François prononce ses premiers vœux au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) le 19 octobre 1954 où il est entré l’année précédente, ses vœux perpétuels à Layrac le 16 octobre 1958. Il est ordonné prêtre à Laval le 18 mars 1961 par Mgr Jacques Guilhem. Le P. François connaît bien l’Assomption. Une de ses tantes a été provinciale des P.S.A., deux de ses oncles sont assomptionnistes, le P. Olivier d’Argouges également en ministère au Chili, l’aîné, le P. Henri-jérôme après de longues années d’enseignement au Collège Sainte-Barbe à Toulouse, se trouve en maison de repos à Layrac. C’est le chemin de vie missionnaire que veut suivre le jeune François, devenu le P. Francisco au Chili comme son oncle.
Toute sa vie missionnaire au Chili.
Le 6 novembre 1961, le P. François débarque au Chili où il va assumer un ministère paroissial continu: vicaire à la paroisse Notre-Dame de Lourdes à Santiago (1961-1962), vicaire à la paroisse de Rengo et responsable de communautés rurales à proximité (1963-1973), supérieur, curé et directeur du sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago (1974-1980) et enfin supérieur et curé de la paroisse de Lota et vicaire épiscopal pour la zone du charbon à Lota (1981-1992).
Un témoignage de foi. « Combien j’ai été touchée et émue par votre lettre sur la mort de François et par l’assurance de vos prières pour moi qui en a tant besoin dans la douleur qui est la mienne. Mon mari et moi étions si heureux d’avoir un fils prêtre et missionnaire!. Le malheur de l’avoir perdu ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l’avoir eu et je ne puis qu’accepter la sainte volonté du Seigneur. Si mon amour maternel pleure ce fils tendrement aimé, je suis fière cependant de voir comment il a vécu pleinement son sacerdoce et c’est un grand adoucissement à ma peine, je vous assure. Je serais heureuse si vous pouvez venir jusqu’à Angers lors de votre prochain voyage en France, afin de pouvoir parler de lui et d’Olivier [d’Argouges] qui me soutient de son mieux dans mon épreuve. Veuillez croire à toute ma respectueuse union de prières et de confiance dans l’acceptation du sacrifice que le Seigneur nous a demandé ». Mme de Crozé. Angers, le 20 mars 1992.
Notices Biographiques A.A La réponse du P. François à sa vocation sacerdotale est celle d’un prêtre entièrement donné à son ministère. Toute sa vie, toutes ses forces, son impétuosité de tempérament, il les dépense au service du Royaume à inscrire dans les réalités humaines et spirituelles du peuple chilien qu’il adopte généreusement dans la diversité des trois postes desservis: Rengo est un centre urbain avec des succursales paroissiales rurales étendues, Santiago la capitale lui offre le champ d’un apostolat très populaire à cause du rayonnement marial de la basilique et de son pèlerinage, Lota ville minière du sud le plonge dans un univers marqué par les richesses et les détresses d’un développement et d’activités de type à la fois industriel et artisanal. Pêche et charbon ont fait autrefois le renom d’une ville durement touchée par le chômage, l’alcoolisme, la propagande des sectes d’inspiration protestante. Le P. François a la grâce de pouvoir s’adapter fort bien à ces milieux divers. Ceux qui le connaissent à l’œuvre rendent ce témoignage d’une vie apostolique faite de proximité, de solidarité et de dynamisme, inspirée largement du souffle spirituel de l’Assomption, l’amour du Christ, de Marie sa mère et de l’Eglise son épouse. Doué d’un caractère fort, aux idées claires, à la volonté énergique, il se bat contre vents et marées en faveur des plus déshérités, des petits de cette terre que la crise économique jette souvent dans les rues et les mirages artificiels. Il rencontre aussi les incompréhensions et les inimitiés que peuvent faire naître ses paroles et ses actes audacieux en consonance avec son idéal de vie évangélique. A tous il sait offrir le pardon d’un cœur noble et d’une force de réconciliation qu’il puise dans l’humilité de sa foi.
Sur l’autre rive.
La mort le surprend à 58 ans, alors qu’il se baigne à la plage de Lota le 3 février 1992. Cette mort brutale par noyade met en évidence les sentiments de reconnaissance et d’amitié des habitants de la zone des mines de Lota. La municipalité déclare jour de deuil le mercredi 5 février où ont lieu les funérailles du P. François à la paroisse de Lota Bajo. Ses restes sont transférés en la basilique de Lourdes à Santiago où a lieu le 6 février l’inhumation dans la crypte aménagée à cet effet, sous la présidence du P. Julio Navarro, Supérieur Provincial.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 55-56. Asuncion Chile-Argentina, febrero 1992, n° 112, p. 1-8; marzo 1992, n° 114, p. 9-15.