François de Sales (Amédée-Léon) TUPIN – 1895-1953

Scy-Chazelles, 1934.
« Suite à votre demande d’éclaircissement à la question
n° 18 du rapport de présentation aux vœux perpétuels du Frère François de
Sales. ‘Accepte-t-il de plein gré de faire la
profession perpétuelle’ pour laquelle j’ai répondu: ‘Oui, mais avec une
certaine appréhension qui tient à l’indécision de son caractère’, j’ai à
nouveau posé la question au Frère qui m’a répondu. ‘Oui. Je suis engagé
etje tiens à ma vocation’. Ce ne sera jamais un sujet brillant; il pourra,
je pense, rendre tout de même quelques menus services. Le P. Félicien
[Vandenkoornhuyse] m’encourage à faire prononcer des vœux ‘usque ad
militiam’, c’est-à-dire pour un an et une quinzaine de jours, aux Frères
mobilisables qui montent en seconde année de philosophie, mais du
consentement de leur Provincial respectif. Je vous demande donc ce
consentement pour les Frères de la Province de Lyon mobilisables l’an
prochain. Un ancien de Scy, de Miribel, Gaston Miss (?) qui
sort de chez les Pères du Sacré- Cœur, voudrait essayer chez nous. Que me
conseillez-vous
de faire? Faut-il l’encourager? Nous commencerons les cours lundi prochain.
Je n’ai pas encore de nouvelles du retour du P. Ayrald Girard ».

Religieux de la Province de Lyon. Une existence courte, mais mobile. Amédée-Léon Tupin est né le 4 mars 1895, à Vacheresse (Haute-Savoie), au foyer de Claude- Aimé et de Apollonie née Michaud. C’est à la maison des vocations tardives de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) qu’il fait la connaissance de l’Assomption. Il y entreprend, à 32 ans, des études secondaires du mois d’octobre 1927 au mois de juillet 1930. Le 12 octobre 1930, il prend l’habit religieux, sous le nom de Frère François de Sales, au noviciat de Scy-Chazelles (Moselle), après deux mois et demi de postulat. Il y prononce ses premiers vœux, le 13 octobre 1930 avec cette appréciation du P. Savinien Dewaele, son maître des novices« Le Frère François de Sales est un homme pusillanime, mais, encouragé et stimulé, il va de J’avant. Je n’ai pas eu à me plaindre de lui pendant son temps de noviciat, il a rempli avec discrétion et dévouement la charge de vaguemestre ». De 1931 à 1933, le Frère François de Sales passe en Belgique au scolasticat de Saint-Gérard. De 1934 à 1938, il est étudiant en théologie au scolasticat Saint-Augustin de Lormoy (Essonne). Il prononce ses vœux perpétuels, le 13 octobre 1934 à Lormoy. Le P. Athanase Sage, supérieur local à Scy-Chazelles en 1934, se montre assez réservé pour son acceptation: « Après s’y être mis à deux fois, le Frère François de Sales arrive au bout de sa philosophie. Il ne faudra pas trop compter sur lui plus tard: la santé est faible, le Frère s’écoute d’ailleurs beaucoup, les études sont faibles et les aptitudes pratiques assez limitées ». Le Frère François de Sales est ordonné prêtre le 6 mars 1938. La liste de ses obédiences (1), cherchées dans les Répartitions, indique ses insertions suivantes, toutes assez fugitives: en 1938-1939, il est envoyé, jeune prêtre, à la communauté de Florence en Italie. Page :125/125 En 1940, il est signalé à la résidence tunisienne de l’Avenue Bellevue, desservant Ben-Arous. En 1940-1941, le voilà passé à l’orphelinat de Douvaine (Haute-Savoie). En 1941-1942, il est porté sur les listes des religieux à Saint-Sigismond (Savoie) où il est mentionné l’année suivante. En 1944-1945, il est en charge d’une paroisse savoyarde, à Hautecour, près de Moûtiers. A partir de 1945-1946, il fait partie de l’équipe qui, autour du P. Jean-Marie Pétex, prend en charge le secteur de Cevins (Savoie). En 1946-1947, il est de nouveau affecté à la communauté de Saint-Sigismond. De 1947 à 1949, le voilà en poste à la paroisse de La Ginouse (Var) d’où il dessert comme aumônier les Petites Sœurs de l’Assomption. L’année suivante, 1949-1950, il fait partie de la communauté provinciale à Lyon, Avenue Debrousse. De 1950 à 1953, il retrouve l’équipe pastorale de Cevins, desservant le village de Rognaix. En septembre 1953, il est mis au repos à Lorgues (Var). Que cache une telle mobilité? Problèmes de santé, d’adaptation? Le P. Venance Grumel rapporte les derniers moments du P. François de Sales Tupin, décédé à Lorgues (Var), le 11 octobre 1953, dans sa 59ème année: « Le P. François de Sales qui gardait habituellement la chambre, avait tenu à participer à la double fête jubilaire des PP. Crescent Armanet et Martin Jugie. Dans la nuit du dimanche au lundi, vers 11 heures, il fut emporté par une crise du cœur. Il avait eu le temps d’appeler. Pendant qu’on lui faisait des piqûres, il réclama l’Extrême-Onction. Le P. Privat arriva juste pour lui donner l’absolution et lui conférer le sacrement des malades. Les obsèques eurent lieu le mardi matin. Le P. Zéphyrin [Soiller] adressa au défunt un adieu émouvant. Il le connaissait bien pour l’avoir reçu dans la vie religieuse. Il rappela son zèle apostolique dans la paroisse qu’il lui avait confiée à Cevins, en Tarentaise, zèle fait de désintéressement et de discrétion salésienne. ce furent ensuite le Libera, le Subvenite et le cortège, sous la pluie, des religieux et des Sœurs Oblates accompagnant le défunt à la chapelle mortuaire. Il y occupe la 18ème tombe (sur les 72); 53 autres dorment au cimetière de la paroisse, mais leurs noms sont inscrits avec leur date de décès et leur âge dans notre caveau. Le P. Privat qui l’a construit a fait graver sur son fronton ces paroles de Notre-Seigneur: Venite, benedicti Patds mei, qui saluent tous ceux qui viennent s’y reposer ». Page :126/126

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1954, p. 71. Lettre à la Famille, 1953, n° 157, p. 66. Lettre du P. Athanase Sage au P. Zéphyrin Sollier, Scy-Chazelles, 21 septembre 1934, concernant la profession perpétuelle du Frère François de Sales Tupin. (1) Leur énumération et leur succession sont concordantes avec celles fournies par le P. Noël Bugnard, archiviste de la Province de France, mais avec quelques différences pour les datations: 1938-1939: Florence, professorat; 1939-1942: Tu- nis et desserte pastorale de Ben-Arous; 1942-1943: Douvaine; 1946-1947: Haute- cour; 1947-1949: Toulon; 1949-1953: desserte paroissiale à Cevins et Rognaix; à partir de septembre 1953: Lorgues.