Religieux français.
Un religieux mort à l’aube de ses vingt-et-un ans. Firmin est né le 30 janvier 1875 à Doussard, en Haute-Savoie, au diocèse d’Annecy, de Jacques Bardet et de Jeannette Rachel. En 1887, il est scolarisé à Notre-Dame des Châteaux en Savoie et il poursuit ses classes d’humanités à Nîmes (Gard) et à Brian (Drôme). Il prend l’habit religieux le 7 août 1892, à dix-sept ans, au noviciat de Livry- Gargan (Seine-Saint-Denis). Il y prononce ses premiers vœux sous le nom de Frère François de Sales. Puis il se rend à Phanaraki en Turquie pour la deuxième année de noviciat (1893-1894) et il y prononce ses vœux perpétuels le 15 août 1894. Il passe une année dans une maison d’œuvres, selon l’usage, à Koum-Kapou dans le quartier turc de Constantinople (1894-1895) et revient en septembre 1893, pour raison de santé à l’alumnat de Brian. C’est là qu’il meurt le 1er décembre 1895.
La mort, une compagne familière.
Il nous est possible, à propos de cette mort prématurée d’un jeune religieux, d’évoquer l’atmosphère d’une maison de l’Assomption à cette époque [1895] lorsque la mort vient y frapper inopinément, grâce aux éphémérides tenues par un élève, Marie-Joseph Montmasson:
« Dimanche 1er décembre. Après une agonie de quatre heures, de onze heures à trois heures du matin, le Frère François de Sales expire doucement et simplement: sommeil du saint enfant qui s’en va à un Père. Le P. Laverdure le veillait. Bientôt les autres Pères arrivent aussi. Il renouvelle sa profession religieuse, s’unit aux prières des agonisants et meurt en baisant son crucifix. Il est trois heures du matin. Le P. Eugène [Monsterlet] fait lever deux forts, JeanMarie et Lachaud, pour habiller le défunt. Pendant la messe, à l’heure ordinaire,
Notices Biographiques A.A Page : 149/149 le P. Albérie donne lecture du mandement de Mgr l’évêque de Valence sur la mort de Mgr. Ange Vigne, archevêque d’Avignon. Il fait ressortir le rôle actif du défunt dans la lutte des Congrégations contre l’Etat persécuteur. Pendant la récréation de six heures moins un quart, le Père donne toute liberté d’aller prier à l’oratoire devant le défunt. De dix heures à midi, longue étude: le Père nous fait faire des lettres. Il s’agit de faire connaître à toutes les maisons de la Congrégation la mort de ce saint Frère. Après la récréation du soir qui se poursuit jusqu’à cinq heures, on procède à la levée du corps. La communauté se rend à l’oratoire, suivie du célébrant, du cérémoniaire et des acolytes. Le corps est transporté à la chapelle. Pendant ce temps, on chante le Miserere. La cérémonie finie, on récite l’office des morts. A l’obéissance, le Père nous laisse toute liberté de prier autour du cercueil.
Lundi 2 décembre. A la chapelle, le P. Henry chante la messe pour le défunt. Ensuite commence la cérémonie de l’enterrement. Les enfants qui avaient entouré le malade ont le bonheur de l’accompagner de plus près jusqu’à la tombe: ils portent le corps. Quelques fidèles des environs, quatre Sœurs de Grâne, M. le vicaire de Grâne assistent à la cérémonie. Malgré le temps froid qu’il fait en ce jour, ils n’ont pas oublié de venir prier pour un humble religieux. À dix heures moins un quart, récréation. La mort nous a fait beaucoup d’impression. Il n’y a pas d’étude, mais à une heure nous partons en promenade pour le bois des sapins. Nous escaladons comme des chasseurs alpins le Mont Brian. Le P. Eugène nous conduit jusqu’au sommet, mais le Fr. Innocent ne consent pas à rester dans ces parages déserts. Nous rentrons à trois heures pour la classe, mais le P. Henry ne nous fait pas l’instruction religieuse, il se contente de nous faire une conférence sur le cycle liturgique. Ensuite les professeurs viennent nous donner du grec … ».
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Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs 1895, n° 234, p. 321-322; n° 237, p. 347-352. Registre des Religieux, 1, n° 288. Lettre du P. Henry Couillaux au P. Français Picard, 19 déc. 1895. Ephémérides de l’alumnat de Brian, années 1895-1896. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudrefroy.