Religieux de la Vice-Province du Canada.
Un fils de marins.
Né à Québec le 17 janvier 1918, Jean-Thomas Lachance est baptisé le même jour en l’église Notre- Dame-du-Chemin, sa paroisse. Il est le fils d’Albert Lachance et d’Alphonsine Pouliot. Tant dans la famille de son père que dans celle de sa mère, on est, de père en fils, pilote, de ces pilotes d’élite à qui sont réservées les montées et les descentes des grands navires sur le Saint-Laurent. Jean-Thomas est l’aîné de 8 enfants. Ses premiers supérieurs à l’Assomption ont noté dans leurs différents rapports que le Frère François appartient à une ‘famille de premier choix’. Jean-Thomas entre comme postulant au noviciat de Sillery (Bergerville), le 7 novembre 1938. Il a fréquenté de 1925 à 1936 l’école de l’Oratoire Saint-Joseph, tenue par les S?urs de Saint-Joseph de Saint-Vallier, puis celle des Saints- Martyrs, dirigée par les Frères Maristes.
Heurs et malheurs.
Le cours des événements se charge de démentir les promesses de son nom de famille. Un accident, pendant un jeu, lui abîme sérieusement les yeux et il doit, les deux dernières années de sa scolarité, avoir recours à un professeur particulier. Vers l’âge de 19 ans, il se présente au noviciat des Rédemptoristes, mais il ne peut y rester faute d’aptitudes au travail manuel. C’est alors qu’il prend la décision de se tourner vers l’Assomption en novembre 1938. Le 27 juin 1939, il prend l’habit religieux sous le nom de Frère François. Le 28 décembre suivant, rentrant de promenade, il est heurté par un camion et doit être hospitalisé pendant des mois. A son retour, le 2 juin 1940, il recommence son noviciat. Il peut enfin prononcer ses premiers v?ux, le 4 juin 1941 et ses v?ux perpétuels le 4 juin 1944. A Sillery, il travaille à la ferme, surtout au poulailler.
Le 8 mars 1945, il est envoyé au collège de l’Assomption à Worcester (U.S.A.), puis, le 23 novembre 1948, à la paroisse Notre-Dame de la Guadalupe, à New York. En octobre 1938, il revient au collège de l’Assomption à Worcester, mais le 3 août 1968 il retourne à New York, à la même paroisse. Au collège sa tâche consiste surtout dans l’entretien de la maison; à New York, il s’emploie à l’entretien de la sacristie. Ayant exprimé le désir de retourner au Canada et de se retrouver dans un milieu francophone, il est nommé à Sillery le 1er novembre 1974. Il y prend la charge de la ‘maison du pèlerin’, petite hôtellerie pouvant recevoir une quarantaine de personnes. La santé du Frère François n’a jamais donné jusqu’ici d’inquiétudes et il peut travailler avec beaucoup de régularité. En janvier 1976, cependant, le médecin signale à son supérieur que le Frère souffre d’hypertension et de diabète et il recommande pour lui une réduction de travail. Au cours des dernières années, le Frère François est suivi régulièrement sur le plan médical. A l’automne 1991, le médecin traitant prescrit un repos complet. Le Frère François laisse alors son travail à la ‘maison du pèlerin’. Son état s’aggravant, il entre en février 1993 à la résidence Cardinal Vachon où les soins sont plus immédiatement accessibles. Il y est heureux et revient presque chaque semaine passer une journée ou deux à Sillery. Il n’oublie pas de participer à la neuvaine au Sacré-C?ur et entend encore participer à l’eucharistie le soir de la fête, au 18 juin. Après la messe, se sentant mal, il reçoit l’Onction des malades. Il meurt presque aussitôt après, ce 18 juin 1993, à 76 ans, dans l’ambulance qui le conduit d’urgence à l’hôpital.
Personnalité.
Le Frère François est un religieux de bon caractère, d’humeur joyeuse que signalent déjà les rapports de ses supérieurs pendant le temps de la formation. Il a bon esprit et le sens du bien commun. Doux, paisible et pacifiant, c’est un homme souriant, agréable, aux relations fraternelles, qui sait se montrer attentif aux besoins des autres. Particulièrement aimé des pèlerins, il fait preuve d’un grand dévouement à leur service, religieux sans calcul, à l’esprit désintéressé. On aime rappeler également sa grande régularité et sa fidélité, comme les qualités d’un excellent compagnon.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 97-98. Assumption North America, 1993. Assumptionists Deceased in North America, 1995, p. 24. P. Yves Garon, Les Assomptionnistes au Canada, Sillery, 1997, 163 pages (Montmartre canadien).