Religieux de la Province de Bordeaux.
Un Bourguignon sur les routes du monde.
Félix Marchet est né à Dijon (Côte-d’Or), le 25 avril 1872. Il fait ses études secondaires au collège Saint- Ignace de sa ville (1880-1889) et passe une année au petit séminaire de Plombières (Vosges), de 1889 à 1890. Il entre au séminaire de Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), pour deux années de philosophie (1890-1892), deux années de théologie (1892-1894), complétées à Rome au séminaire français (1894-1898). Il est ordonné prêtre le 17 août 1897. Le P. Emmanuel Bailly lui fait connaître l’esprit de l’Assomption lors d’une prédication de retraite (1896). Félix se présente comme postulant au noviciat de l’Assomption, à Livry, à la fin de l’année 1898 et prend l’habit, le 18 janvier 1899, sous le nom de Père François-Xavier. En 1900, les expulsions jettent les 36 novices et 6 postulants de l’époque sur les routes de l’Europe Gemert, Louvain. Profès perpétuel le 18 janvier 1901, il est déjà réquisitionné pour enseigner le dogme et la morale. On lui demande alors de sauver Notre-Dame des Châteaux (Savoie) en se faisant incorporer par Mgr Lacroix au diocèse de Tarentaise. Il lutte jusqu’au bout, en vain, devant les tribunaux. Le 20 décembre 1903, il faut quitter le vieux sanctuaire pour Mongreno, à côté de Turin, où il enseigne jusqu’en 1906. On lui confie alors la charge de curé de Clairmarais (Pas-de-Calais), logeant en famille dans la maison de Sœur ‘Truche’ (1906-1919), avec une interruption de deux ans durant lesquels il enseigne au collège de Worcester aux U.S.A. (1908-1910). En 1910, il est un moment détaché pour être affecté aux Oeuvres de Mer pendant la campagne de pêche des Terre-Neuvas. Il est mobilisé à partir de 1916. il est versé dans un service auxiliaire d’infirmerie à Bourges.
On le trouve en 1918 à l’hôpital de Charolles (Saône-et-Loire) où il est soigné de la grippe espagnole. Soigné par des religieuses de Nevers, il écrit une vie de Bernadette. Démobilisé après l’armistice, il est désigné, lors de la retraite d’Athis-Mons, par le P. Joseph Maubon pour la mission en Argentine. Il peut s’embarquer en avril 1919. Il en revient en 1922. C’est alors qu’on lui demande de gagner Jérusalem où il a tout le loisir de s’intéresser à l’archéologie palestinienne. Il publie une étude très controversée sur le véritable emplacement du palais de Caiphe et de l’église Saint-Pierre à Jérusalem. Sur place il se fait guide des pèlerins et des voyageurs qui fréquentent l’hôtellerie de Notre-Dame de France. Il est particulièrement apprécié des officiers français de l’armée d’occupation en Syrie. À Jérusalem, il vit en compagnie du P. Joseph Maubon. Sa santé paraît vigoureuse. Le P. François-Xavier a vécu sous de nombreuses latitudes, mais ses années d’activité sont arrêtées par une occlusion intestinale, négligée au départ, mise sur le compte de malaises passagers qui vont se révéler en fait rapidement graves. Lui ne s’inquiète guère, étant sujet depuis très longtemps à la constipation, mais les complications intestinales prennent un tour nouveau en décembre 1932. Une consultation médicale trop longtemps différée, suivie d’une radiographie au verdict impitoyable, prescrit une intervention chirurgicale urgente pour libérer le colon. Le Père est opéré par le Dr Roux, le 22 décembre une première fois, opération suivie de deux autres au mois de janvier. Il est trop tard, de toute évidence. Le P. François-Xavier meurt le dimanche 29 janvier 1933, à 61 ans, après de longues souffrances admirablement supportées. Il est inhumé le mardi suivant, 31 janvier, dans les grottes du sanctuaire de Saint-Pierre en Gallicante. Il laisse une sœur établie en Haute-Savoie (Thonon) et un frère, jésuite, en mission à Madagascar (Fianarantsoa). Ce religieux, érudits d’un cœur très apostolique, d’agréable compagnie, venu a Assomption une fois sa formation achevée, possédait un sens rationnel étendu dont se font l’écho attristé de nombreux courriers à l’annonce d’un décès inattendu.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1933, no 470, p. 33; no 471, p. 41-45; no 478, p. 105-119. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. L’Assomption et ses (Euvres, 1933, no 382, p. 300. Lettre du P. François-Xavier Marchet au P. Joseph Maubon, Buenos-Aires, 7 juin 1919. Dans les ACR, du P. François-Xavier Marchet, correspondances (1901-1932), rapport sur Clairmarais (1912), sur les (Euvres de Mer (1910). On doit au P. Marchet plusieurs ouvrages: La merveilleuse vie de Bernadette, 1919 et 1930, 302 p. L’emplacement du Palais de Caïphe, 1926 (dont le P. Benoît, o.p., fait une critique sans concession dans la Revue Biblique de 1927).