Frans (François-Jean) WIJNHOVEN – 1893-1971

Reconnaissance.
« Celui qui vous écrit ces lignes s’est fait un plaisir de vous faire une
visite à Rome, le 20 décembre, vers 15 heures. Il n’a pas eu la chance de
vous rencontrer. C’est un des nombreux admirateurs de l’œuvre en Orient des
Pères Assomptionnistes. Il les a connus surtout à Jérusalem
depuis 45 ans. Il a connu surtout les Pères de Boxtel en Hollande pour
avoir été leur hôte trois
fois. Celui qu’il a le plus admiré, c’est le Père Frans Wijnhoven. Pour
encourager ce bien cher Père, pour le récompenser de tant d’efforts et de
tant de sacrifices en faveur des Eglises catholiques orientales, surtout en
ce qui regarde l’union des Eglises, j’ai cru de mon devoir de lui conférer
la dignité ecclésiastique d’archimandrite. Pour que les choses soient
toujours en règle, j’en ai parlé à son Eminence le Cardinal Tisserant qui a
bien voulu
agréer mon point de vue, ne posant qu’une condition. que son Supérieur
Général soit au courant et qu’il n’y trouve pas d’objection. Il s’agit
d’une dignité purement honorifique qui n’impose aucune
responsabilité ou charge, qui est personnelle mais par laquelle j’apprécie
la valeur intellectuelle et spirituelle de l’Assomption ». Jos. Malouf.

Religieux de la Province de Hollande. Au service de l’Unité des Eglises. Franciscus-Johannes Wijnhoven est né le 3 février 1893 à Einighausen dans le Limbourg hollandais, au diocèse de Ruremonde. Après l’école primaire dans son village natal et à Wellerlooi (1899-1905), il passe à l’alumnat de Zepperen (1906-1910) et achève ses études secondaires à Taintegnies (1910- 1912). Il prend l’habit le 14 août 1912 à Limpertsberg, au Grand-Duché de Luxembourg, où le P. Antoine de Padoue Vidal dirige le noviciat. Sous le nom de Frère Frans, il y prononce ses premiers vœux, le 15 août 1914. Il gagne ensuite l’alumnat d’Elorrio jusqu’en 1916, où il donne notamment des cours de chant et où il prononce ses voeux perpétuels, le 8 novembre 1914. C’est à Fara Sabina, près de Rome, que commencent pour lui les études de philosophie et de théologie (1916-1917), poursuivies en France à Bourville (Seine-Maritime), de 1917 à 1918. Il revient à Rome pour l’année 1918-1919 et termine ses études ecclésiastiques à Louvain (1919-1922). Il est ordonné prêtre le 23 juillet 1922, par Mgr Nicotra à Louvain. Le P. Frans est alors envoyé à la communauté de Boxtel (Pays- Bas), récemment établie. Il va y passer presque toute sa vie apostolique. Il est d’abord nommé professeur, charge qu’il exerce jusqu’en 1939. On lui confie ensuite le service de la Procure, établie au château de Stapelen, dont il devient supérieur jusqu’en 1946, tout en étant en même temps premier assistant pour le vicariat de Hollande. On peut dire cependant que la vie du P. Frans a été essentiellement au service de l’Unité. Dès 1930, il est devenu membre du Bureau de l’Apostolat de l’Union et il en organise les filiales dans le diocèse de Bois-le-Duc. En 1944, il est nommé directeur national et en 1950 il est chargé du poste-clé de secrétaire-trésorier. L’Orient chrétien sait reconnaître ses mérites. Page :385/385 Ne reçoit-il pas en 1951 le titre d’Archimandrite de Transjordanie et d’autres titres honorifiques en hommage à ses multiples services? Il consacre son zèle à promouvoir de toutes les manières la cause de l’Unité et à stimuler l’étude des problèmes soulevés. Si l’apostolat oecuménique devient une réalité bien vivante de l’Assomption hollandaise avec l’Institut byzantin de Nimègue, le P. Frans est un des premiers ouvriers les plus méritants. Atteint par la maladie durant les derniers mois de sa vie, le P. Frans meurt à Boxtel le 29 juillet 1971, dans sa 79ème année. Il y est inhumé. Le P. Frans est le premier prêtre assomptionniste néerlandais. Evocation des années de jeunesse du P. Frans par le P. Alphonse Picot. « J’ai bien connu le P. Frans, d’abord à l’alumnat de Taintegnies en 1911-1912, puis au scolasticat de théologie de Louvain, de 1919 à 1922. Je garde de lui un vivant et excellent souvenir. Comment du reste oublier ce condisciple si sympathique au physique comme au moral, avec sa petite taille, son petit nez toujours en l’air, comme à l’affût d’une nouvelle à donner ou à recevoir? C’était un esprit fin, délié, curieux, ami de la discussion, avec un caractère expansif, gai et, pour ainsi dire, méridional. Il remplissait avec dévouement et assurance sa fonction de préchantre et de maître de musique. A l’occasion de nos séances récréatives, il jouait habituellement les grands rôles, dans les drames ou les comédies. Je le vois encore dans la pièce jadis fameuse ‘Le Mariage de Mlle Beulemans’ tenant le rôle de Mme Beulemans, flanquée de son mari, le P. Conrad Groenen dont la seule apparition sur la scène provoquait l’hilarité générale. Ce ne sera pas médire du P. Frans que d’ajouter qu’il était quelque peu négligé dans sa tenue et dans ses affaires. Notre supérieur, le P. Possidius Dauby, ayant fait un jour la visite des cellules et alcôves, nous communique après le repas de midi le résultat de son inspection avec pièces à l’appui. Dans l’alcôve du P. Frans, il avait trouvé dans un beau désordre les objets les plus divers, en particulier une boîte de conserve coupée en deux dans le sens de la hauteur, munie d’une bougie qui servait de lanterne sourde pour permettre d’étudier la nuit sans déranger ses voisins de dortoir, puis un pot à eau ébréché contenant des noix à moitié rongées par les souris. On devine les rires des étudiants devant ce déballage. Mais le P. Frans avait trop bon esprit pour s’en offusquer. C’est ce bon esprit qui faisait le charme du P. Frans et qui lui a permis de mener une vie si pleine de mérites dans l’accomplissement de sa vie religieuse et apostolique ». D’après De Schakel. Page :386/386

Bibliographies

Bibliographie et documentation, B.O.A. mars 1972, p. 184. De Schakel, 1971, livret de 22 pages (Stemmen van Stapelen, septembre 1971). L’Assomption et ses OEuvres, printemps 1972, n° 569. Lettre de l’Archevêclue de Baalbek, Jos. Malouf, au P. Gervais Quenard, concernant le P. Frans wijnhoven, 15 novembre 1951. Dans les ACR, du P. Frans Wijnhoven, rapports sur la Procure de Boxtel (1939- 1940), note sur un opuscule ‘Lutte autour des icônes, (1949), nombreuses chroniques oecuméniques, La liturgie copte, L’Eglise copte, (1965), correspondances (1918-1957).