Gabriel (M.-A.-J.) GRUIJTERS – 1915-1982

Charfé (Liban), 1951.
« La date de Pâques approchant, la nouvelle communauté de Charfé s’empresse
de vous adresser ses meiileurs vœux de fête. Le grand séminaire dont nous
avons pris la direction dès notre arrivée, le 26 décembre
1950, reprend peu à peu sa marche normale. L’absence des Bénédictins et les
cours non assurés régulièrement avaient causé du désordre. Heureusement
nous avons trouvé de la bonne volonté et, Dieu aidant, nous espérons finir
cette année scolaire par
un examen bien préparé. Nous devons assurer les cours de philosophie,
d’exégèse, d’histoire ecclésiastique, de biologie, de physique et de
version latine. Comme vous le voyez, c’est un programme un peu hétéroclite.
L’année prochaine, nous comptons commencer la théologie. Il y aura 11
grands séminaristes et, d’ici trois ans, on n’en prévoit pas d’autres. La
guerre a dérangé la marche régulière du petit séminaire qui pour le moment
ne compte que 3 classes, si je ne me trompe, la
5ème, la 4ème et la 3ème. D’ailleurs son éminence le cardinal Tappouni a dû
vous parler de tout cela, lors de sa visite à la maison généralice à Rome
».
P. G. Gruyters.

Gabriel (M.-A.-J.) GRUIJTERS [GRUYTERS]

1915-1982

Religieux de la Province des Pays-Bas.

Le temps de la formation.

Né le 18 mars 1915 à Gennep, dans le Limbourg hollandais, Martin-Auguste-Joseph Gruijters (1) fait son école primaire à Eindhoven, puis ses études secondaires à l’Ecole apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel (1927-1933). Il entre au noviciat de Taintegnies en Belgique, le 1er octobre 1933, sous le nom de Frère Gabriel et il y prononce ses premiers vœux le 2 octobre 1934: « C’est un jeune homme très doué qui a une certaine difficulté à s’ouvrir, mais qui me paraît très bien disposé. Il tient à sa vocation, mais devra faire effort pour être moins personnel » observe son maître des novices, le P. Romanus Declercq. Après avoir étudié la philosophie à Saint-Gérard (1934-1936), il fait un an de professorat à l’Ecole apostolique de Boxtel (1936-1937). Il peut alors commencer sa théologie à Louvain, mais doit interrompre pour raison de santé. Du fait de la guerre, tous les étudiants hollandais ont dû quitter le territoire belge. Aussi le Frère Gabriel, profès perpétuel le 2 octobre 1937, va poursuivre sa théologie à Bergeyk où il est ordonné prêtre le 31 mai 1942.

Emplois et résidences.

De 1942 à 1930, le P. Gabriel est professeur d’histoire de l’Église au scolasticat de Bergeyk. La confiance de ses confrères le fait choisir comme conseiller depuis 1946. Intelligent, solide, dévoué et sainement tenace, il se montre dynamique dans l’exercice de ses responsabilités. Son énergie naturelle le fait paraître parfois un peu impulsif aux yeux de ses Supérieurs: ces derniers n’hésitent pas cependant à le désigner comme supérieur de la nouvelle communauté assomptionniste qui prend la direction du grand séminaire de Charfé au Liban (2). La maladie l’oblige à retourner aux Pays-Bas en 1951.

Après sa guérison, il est nommé aumônier militaire le 1er mai 1952. De 1952 à 1969, le P. Gabriel assure également la direction des Pèlerinages en Terre Sainte dont le bureau est à Boxtel. En 1969, il devient professeur de religion dans deux écoles à Tilbourg. Il doit remettre sa démission en 1977, toujours pour raison de santé. En 1979, il déménage du château de Boxtel (Stapelen) pour gagner une maison de repos à Boxtel. Le 4 juin 1982, il meurt à l’hôpital de Bois-le-DUC. Après la cérémonie des funérailles célébrées le 8 juin, en la chapelle de la maison de repos, son corps est inhumé dans le cimetière des religieux à Boxtel.

(1) Nous trouvons deux transcriptions orthographiques pour le nom de ce religieux, soit Gruiiters, soit Gruyters, toutes deux attestées sur des documents officiels. Pour ne pas compliquer, nous avons adopté celle relevée dans Documents Assomption, également utilisée dans le Necrologion.

(2) La prise en charge de ce grand séminaire au Liban, relevant de l’Église catholique syrienne, par l’Assomption dès la fin de l’année 1950, va durer jusqu’en 1958. Le P. Wiro Van Den Dungen, Provincial de Hollande, en donne la genèse dans une correspondance du 20 juillet 1950: « Nous avons pu rencontrer à Paris Mgr Zacharie Malké, chorévêque et supérieur du grand séminaire patriarcal à Charfé au Liban. Il vient de visiter la Hollande assomptionniste pour la première fois. Il en a été émerveillé et M’a supplié de prendre la direction du grand séminaire sous son patronage et celui du cardinal Tappouni. Nous avons longuement discuté la chose et je crois que ce serait un magnifique travail. Le P. Aubain [Colette] l’a également rencontré ici et sait donc la chose. Je pense moi-même me rendre à Paris dès le début du mois d’aoùt pour arranger cette affaire. Le conseil généralice étant sur place en ce moment, ce sera donc facile. J’espère trouver, si nous tombons d’accord, le premier personnel convenable pour ce travail ». Un accord est dressé, le 7 novembre 1950, entre la Province de Hollande et le Cardinal Tappouni, Patriarche syrien d’Antioche dont relève le séminaire en question. Cet accord est approuvé, le 30 novembre 1950, par le Cardinal Tisserant, secrétaire de la Congrégation romaine pour les Eglises orientales. Les premiers religieux envoyés sont les PP. Gabriel Gruijters et Adelbert Van Engeten. De 1951 à 1958, on trouve les noms des PP. Patrick Van Der Aalst, Alfred Derkers, Angelinus Engelbertink, Norbertus Rojakers, Bavo Beckers, Amideus Schokker, Werenfried Benne, Cyprianus Van Thienen, Arno Burg, Aquino Wiss, Olaf Hendriks. La mission est fermée le 26 mai 1958, par suite de la pénurie de jeunes à former. Cependant cette expérience ‘orientale’ même courte de la Province des Pays-Bas ne fut pas étrangère à son ouverture oecuménique, sur les plans pastoral et intellectuel. L’Assomption a croisé en 1988-1989, à Valpré cette fois, la vie d’une autre église orientale du Liban, celle des Maronites, en accueillant des jeunes séminaristes venus se former sur Lyon.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 51-52. De Schakel, 1982. Les ACR conservent la lettre de nomination du P. Gabriel Gruijters comme Directeur des Pèlerinages nationaux de Terre Sainte en 1952, une correspondance de Bergeijk au P. Jude Verstaen (1950), quatre de ses corrrespondances de Charfé au P. Gervais Quenard (1950- 1951).. Notices Biographiques