Gabriel-Perboyre (G.-André) GRANIER – 1890-1911

Amour du Pape.
Gempe a bien fêté le Pape. L’amour que nous avons pour le Chef vénéré de
l’Eglise, s’est montré dans toute son intensité en ce beau jour de
son jubilé sacerdotal. Le matin à 9h.30, nous avons chanté la grand’messe
comme aux plus grands jours de fête. L’adoration diurne avait été
transférée à ce jour et, à partir des Vêpres, chantées à deux heures, nous
nous sommes succédés devant le St Sacrement exposé. A midi, le Frère
Magella nous a montré comment le Pontife de Rome était le témoin martyr du
Christ et, au souper, Frère David nous a tracé le si beau contraste de la
Rome antique et de la Rome nouvelle. La schola a voulu prendre sa part à la
fete en exécutant un très beau morceau dont le solo, intitulé’ La Prière
des Prêtres’ a été chanté par le Frère
Zénobe, notre excellent et cher économe. Quelques frères préparaient depuis
quelques jours l’illumination de la
façade de notre maison. Elle fut très bien réussie. Un transparent qui
partait du balcon et reposait sur le perron, de 3 m. de haut représentait
un arc de triomphe au centre duquel apparassaient les armoiries
pontificales… ». Frère Gabriel- Perboyre.
Le Bizet , 18. 11 . 1908.

Gabriel-Perboyre (G.-André) GRANIER

1890-1911

Religieux français.

Une vie abrégée par la maladie.

Gabriel-André Granier naît le 15 février 1890 à Bouillac (Aveyron). Il commence ses études sous la direction de son curé qui l’initie au latin et, en 1905, il entre à la maison des vocations tardives à Sart-les- Moines en Belgique. Il s’y fait remarquer par sa grande application au travail, un esprit surnaturel et un sens de l’obéissance déjà religieux. Il évite à la maison de Sart-les-Moines un véritable désastre, le soir de Noël 1907: c’est lui le premier qui se rend compte de la naissance d’un incendie à l’un des angles du prieuré. Grâce à sa vigilance et à l’alarme donnée immédiatement à des hommes du ‘Cercle’, l’incendie est maîtrisé en moins de deux minutes. Admis au noviciat de Louvain, le 8 septembre 1908, il prend le nom complet de Frère Jean-Gabriel Perboyre. Il se met avec ardeur à sa nouvelle vie. Il ne cesse pas d’être un modèle pour ses compagnons lorsque le noviciat est transféré de Louvain à Gempe. Deux heures par jour, les jeunes religieux s’occupent à différents travaux manuels. Le Frère Gabriel s’active à construire une grotte de Notre- Darne de Lourdes et une autre consacrée au Calvaire. La confiance de ses confrères le fait nommer ‘socius’, c’est-à-dire porte-parole et responsable des frères devant le conseil des religieux. Il prononce ses premiers vœux le 8 septembre 1909 et ses vœux perpétuels le 8 septembre 1910. Selon l’usage, il est alors envoyé comme professeur à l’alumnat de Notre-Dame de Grâce, au Bizet (1910-1911). Mais déjà atteint de tuberculose, il ne peut rester que cinq mois à son poste, un temps fort court qui suffit cependant pour y laisser une mémoire ou une réputation très méritante. Son dévouement actif, humble et silencieux doit céder devant l’assaut de la maladie. On juge bon alors de l’envoyer en repos dans sa famille où il arrive le 21 février 1911,

mais l’air du pays natal ne peut suffire à rétablir sa santé. Quelques semaines plus tard, le Frère Gabriel-Perboyre meurt à 21 ans, le 12 avril 1911, à Bouillac où il est inhumé. Un ancien condisciple peut écrire de lui: « Le Frère n’a passé que cinq ans et demi à l’Assomption. Je l’ai vu à l’œuvre pendant quatre ans … je me rappelle encore les détails de son arrivée à Sart. je me souviens surtout de sa conduite exemplaire comme postulant, puis comme novice; du haut du ciel, il ne manquera pas de nous protéger ».

Sollicitude du P. Gustave Ranson.

Nous connaissons quelques détails sur la maladie et la mort du jeune Frère Gabriel-Perboyre, en dehors de ceux transmis par le curé de la paroisse de Bouillac, grâce à la correspondance conservée du P. Gustave Ranson qui se trouve en 1911 le supérieur de l’alumnat du Bizet. Ce dernier écrit notamment au P. Emmanuel Bailly, le 22 février 1911, ses appréhensions tout à fait fondées sur l’état du malade, quant à l’issue à prévoir: « je voulais vous écrire depuis plusieurs jours. Mais je suis tellement occupé que je n’ai pas encore pu m’y mettre. Le Frère Perboyre était tellement affaibli qu’il n’aurait pu supporter le voyage d’Ascona ni celui de Menton. Je l’ai envoyé chez lui, en deuxième classe, en lui disant que des avis ultérieurs lui indiqueraient s’il pouvait rester chez lui ou s’il devait continuer jusqu’à Menton. Lui espère beaucoup de l’air du pays natal. Mais je crains que ce pauvre frère n’aille plus loin. Il est épuisé et peut à peine se traîner. J’espère qu’il sera parvenu chez lui sans encombre. je vous prie, mon Père, de bien vouloir le recommander aux prières des religieux de Rome. Maintenant les professeurs se redoublent et se partagent la besogne à l’amiable. Ce n’est pas très commode. je n’ose pas vous demander un religieux. Ce serait cependant bien utile. De même pour les frères convers. Voici le moment des travaux au jardin. Le P. Marie-Emile ne sait comment s’en tirer. Par ailleurs je ne veux pas que les alumnistes négligent leurs études pour faire du travail manuel ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1911, n° 115, p. 461; n° 116, p. 470-471. L’Assomption 1911, n° 173, p. 68-71. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Caudefroy. Les Saints-Anges (Annales du Prieuré St Michel), 1911, n° 16, p.259-263. Du Frère Gabriel-Perboyre Granier, dans les ACR, deux lettres au P. Vincent de Paul Bailly (1908-1910). Lettre du P. Gustave Ranson au P. E@rmanuel Bailly, Le Bizet, 22 février 1911. Notices Biographiques