Gaston (Joseph-Delphin) FERRARIS
1893-1983
Religieux de la Province de France.
Le parcours de formation.
Joseph Ferraris naît le 3 décembre 1893 à Aime, dans un canton de Savoie qui donne 7 religieux à l’Assomption (P. Aimoz, les PP. Péllicier, P. Mermoz…). Il fait ses études secondaires de 1906 à 1911, à Vinovo (Italie) et Elorrio (Espagne). Il prend l’habit à Gempe le 14 août 1911 sous le nom de Frère Gaston, fait sa première profession le 15 août 1912 et sa profession perpétuelle le 15 août suivant à Limpertsberg (Luxembourg). Après ses études ecclésiastiques à Louvain (philosophie:1913-1916; théologie: 1916-1920) et 3 mois de service militaire dans la cavalerie à Vienne (Isère) en 1919, il est ordonné prêtre à Louvain le 1er août 1920.
Entre les alumnats et les paroisses (Maghreb).
La vie pastorale du P. Gaston se partage entre les alumnats et les paroisses. Les différents alumnats de la Province de l’Est bénéficient de sa présence: il est en effet professeur à Miribel (Isère) de 1920 à 1923, à Scherwiller (Bas-Rhin) de 1923 à 1927, à Saint- Sigismond (Savoie) de 1927 à 1936. Selon le témoignage du P. Léon Pellicier: « ses élèves gardent de lui le souvenir d’un professeur consciencieux, exigeant, ferme et, en même temps, très humain. Loin de négliger les élèves les plus faibles, il sait les stimuler pour qu’aucun ne se perde. Beaucoup de prêtres lui doivent leur persévérance dans leur vocation ». Le P. Noël Bugnard, son élève en 1930- 1931 se souvient: « C’est le professeur né pour des gamins de notre âge et les plus paresseux sont bien obligés de se mettre au pas. J’ai souvent regretté de n’avoir pas été pris en main par la suite de manière aussi ferme et méthodique. Nul ne se plaint: nous sentons le cœur du père sous la sévérité et l’exigence. Nul n’a jamais à lui reprocher la moindre injustice.
Tout est pour notre bien. Et j’ai entendu maintes fois rappeler avec reconnaissance les qualités de l’éducateur qu’il fut ». C’est à contrecœur qu’il quitte l’enseignement et pourtant il est heureux que les Supérieurs l’aient lancé dans la vie pastorale où le P. Gaston réussit également. Religieux fervent, prêtre zélé pendant 26 ans, le P. Gaston se met au service des paroisses que lui confie l’Assomption: en Tunisie tout d’abord, à Tunis pendant 11 ans, puis à Lescure de 1947 à 1950, en Algérie ensuite (1950-1960) où il est curé de Saint-Antoine à Bône (1) et, de 1953 à 1956, en plus supérieur de la communauté. Rentré en France en 1960, il devient pendant 2 ans supérieur de la communauté de Carnolès (Alpes-Maritimes). Il est nommé à l’alumnat de Scy-Chazelles (Moselle) en 1962 et retourne à Saint-Sigismond en 1963. Bien qu’il lui en coûte de quitter la Savoie, mais pour lui un religieux ne discute pas les ordres, voire les désirs, de ses supérieurs, il gagne Lorgues en 1968 (Var). Tant que ses forces le lui permettent, il continue à aider ses frères malades ou âgés. Le P. Allègre, son supérieur, peut témoigner: « J’apprécie la sérénité de ce beau vieillard toujours maître de lui, je sens une vie intérieure profonde, une prière intense, une force de volonté que j’envie. Sa gentillesse, sa discrétion, sa piété font l’admiration de tous. Pendant un an ou deux, il assure la messe chez les Sœurs de Sion, jusqu’au jour où, victime d’un infarctus, il doit renoncer à toute activité apostolique extérieure. La prière et la lecture deviennent alors ses occupations quotidiennes. Il garde une mémoire extraordinaire et en fait profiter ses voisins de table ». En janvier 1983 ses forces diminuent et le P. Gaston doit rester en chambre. Début avril 1983 le docteur le trouvant dans un grand état d’épuisement conseille de le faire hospitaliser à Draguignan. C’est là qu’il meurt le 18 avril 1983. Le lendemain ont lieu à Lorgues les obsèques du P. Gaston, âgé de 90 ans. Il y est inhumé. (1) La paroisse Saint-Antoine à Bône (Annaba) est remise par l’Assomption à la disposition de l’évêque de Constantine, Mgr Pinier, en septembre 1960. Cette paroisse compte à l’époque 6.000 chrétiens. D’après une correspondance du P. Ract, Supérieur Provincial de l’Est.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983 p. 87-88. Assomption-France, Nécrologie I, 1983, p. 9-10. Du P. Ferraris, dans les ACR, quelques correspondances (1919-1963), rapports de Carnolès (1960-1962), de Mégrine (1948). L’Assomption en Tunisie dans Lettre à la Famille, 1952 n° 142, p. 78-79. Lettre du P. Lefebvre Bornand dans Lettre à la Famille, 1948, n° 43 p. 13 (Nos Cguvres de Tunisie). Notices Biographiques