Religieux de la Province de Belgique-Sud.
Une vocation tardive bien forgée.
Né le 10 novembre 1911 en Belgique, à Welkenraedt (diocèse de Liège), Walthère-Hubert Janssen accomplit d’abord ses études primaires dans son village (1). Il apprend le métier de forgeron et ne commence ses humanités gréco-latines à Sart- les-Moines qu’en 1932 à 21 ans. Vocation tardive, il se montre assidu et sérieux dans son parcours étudiant (1932-1935). Accepté sans difficulté au noviciat de Taintegnies, le 29 septembre 1935, il prend l’habit religieux sous le nom de Frère Gauthier. L’année suivante, le 30 septembre 1936, il prononce ses premiers vœux et gagne la communauté de Saint-Gérard pour ses études de philosophie (1936-1938). Le 30 septembre 1939, il est admis à prononcer ses vœux perpétuels à Louvain où il commence ses études de théologie que la guerre interrompt. Il revient donc à Saint- Gérard de 1940 à 1942, il y est ordonné prêtre le 22 février 1942.
Une trajectoire apostolique toute en méandres.
Le P. Gauthier commence sa vie apostolique de prêtre comme professeur au Bizet (1942-1945). Il devient ensuite vicaire à Tamines dans le quartier ouvrier de La Praile (1945-1951). Avec le P. Albert Limbourg, il assure la prédication des missions paroissiales. Pendant deux ans (1949-1951), s’y ajoute le vicariat à Moignelée. De 1951 à 1954, il part dans le Midi de la France, à la tête d’un doyenné de l’Agenais, Monclar avec des confrères pour évangéliser le secteur. On trouve notamment dans l’équipe de cette époque, le P. Sylvinus Nolmans. A son retour de France, en 1954, le P. Gauthier est nommé curé à Courcelles-Motte. Comme religieux, il est rattaché canoniquement à la communauté de Gosselies pour laquelle il manifeste beaucoup d’attachement et qu’il cherche à rejoindre le plus possible. Il dessert ce poste paroissial de 1954 à 1983,
c’est-à-dire pendant 29 ans. A cause de ses ennuis de santé, il est remplacé dans sa charge par l’abbé Tapis en septembre 1983. Il meurt assez brusquement le vendredi 2 décembre 1983, à 72 ans accomplis, rentré la veille d’un petit séjour chez sa sœur à Welkenraedt. Le P. Vincent Vandermeerschen qui fut son condisciple, prononce l’homélie des obsèques à Courcelles le 6 décembre où le P. Gauthier est inhumé ce même jour.
Témoignage d’un confrère.
« Je suivais le P. Gauthier d’un an aux études. Je garde de lui le souvenir d’un homme un peu taiseux, pas tellement expansif, mais sûr, d’un homme de grand cœur qu’on ne découvrait que lentement. Fidèle dans l’amitié, longuement contenue avant de se livrer, le P. Gauthier est un religieux de grande foi en Dieu, un homme de prière, davantage secrète que montrée, un homme de tradition que le Concile de Vatican II a dû bousculer très fort, parce qu’il est de naturel pondéré. Craignant les aventures toujours possibles, peut-être n’a-t-il pas suffisamment osé ou entrepris? Le P. Gauthier est un homme de contact personnel plus que de masse et de groupe, peut-être a-t-il semblé manquer de dynamisme ou d’audace, voie que d’autres auraient choisi de suivre? Nul n’est parfait et la vie de tous est faite d’une quantité de J’aurais dû’. Une chose est sûre: le P. Gauthier aimait Dieu, il y croyait ferme, il aimait son ‘petit’ peuple, il a servi de tout son cœur de la manière qu’il a cru la meilleure. Sa santé, très déficiente, l’a empêché depuis longtemps de donner une mesure plus rutilante à son action » (2).
(1) le village natal du P. Gauthier, bien qu’il n’ait jamais fait partie du Reich, est annexé par l’Allemagne en 1940. Le P. Gauthier devra attendre la fin de la guerre pour pouvoir y rentrer et célébrer sa première messe.
(2) Extrait de l’homélie du P. Vincent Vandermeerschen.
(3) On trouve une des rares présentations ou études sur l’apostolat de l’Assomption en paroisse dans le cadre français : L’Assomption et ses Œuvres, 1959, n° 519, p. 4-8, 11-15, et 20-24.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 108-109. Belgique-Sud Assomption, décembre 1983, p. 2030-2032. Dans les ACR, du P. Gauthier Janssen, rapports sur Montclar (1951-1954) et sur Courcelles- Motte (1954-1957).