Georges (Louis-Joseph) DEMIAUTTE – 1868-1941

lnculturation,
« Je n’ai point cessé de desservir les deux chapellenies des Frères de
Milbury et des Sœurs de Notre-Dame jusqu’en septembre dernier. Comme je
n’étais pas sûr de rester à Greendale
[Worcester], je m’étais contenté de dire chaque jour la messe
alternativement en ces deux endroits et de confesser les Frères et les
enfants de Tilbury. Mais voyant que mon
retour à New York devenait de moins en moins probable, j’ai pris tout à
fait à cœur mes
deux chapellenies. J’ai donc ajouté à mon premier programme si peu chargé
deux sermons en anglais que je prêche après les avoir non pas copiés, mais
composés moi- même et appris par cœur, l’un aux Sœurs le jeudi, l’autre aux
enfants de Milbury le dimanche. Je vous assure que le travail de
préparation ne me laisse pas beaucoup de loisir. Cependant avec de la bonne
volonté, je pourrais encore loger dans les interstices quelques leçons
particulières, données à des jeunes gens du dehors, si, connaissant ma
répugnance pour les classes enfantines et nombreuses,
vous approuviez mon idée et la faisiez partager au P. Thomas [Darbois] …
».
P. Georges, 8. 11. 1904.

Georges (Louis-Joseph) DEMIAUTTE

1868-1941

Religieux de la Province de Paris.

Curriculum vitae.

Louis-Joseph Demiautte naît le 2 août 1868 à Ligny- Thilloy, au canton de Bapaume (Pas-de-Calais). Après ses études primaires à l’école du village, il entre à l’alumnat d’Arras où il fait ses classes de grammaire de 1881 à 1883, puis il passe à Clairmarais pour ses classes d’humanités (1883-1885). Il opte pour la vie religieuse à l’Assomption et part pour Osma, le noviciat transféré à la fin de 1880 en Espagne. Il y prend l’habit le 15 août 1885 sous le nom de Frère Georges. L’année suivante le noviciat rentre en France à Livry-Gargan, occupant une ancienne abbaye chère à Mme de Sévigné. C’est là que le Frère Georges prononce ses vœux perpétuels le 15 août 1887 entre les mains du Père Emmanuel Bailly. « Le Frère Georges a eu des difficultés à vaincre pour devenir religieux, car, ayant perdu ses parents, il dépend d’un oncle tuteur qui n’est pas favorable à ce choix. Ce jeune religieux a des timidités et des vivacités de caractère, il est sérieux et porté à l’étude où il réussit mieux que pour les œuvres extérieures, quoique travaillant parfois de façon capricieuse. C’est encore un enfant, mais bon et vertueux ». Le Frère Georges est ensuite envoyé à Rome où il passe une année comme étudiant de philosophie (1887-1888). On le choisit comme professeur à l’alumnat de Clairmarais (1888-1889), à l’alumnat de Brian (Drôme) pendant deux ans (1889-1891). Il retourne à Rome pour étudier la théologie pendant deux ans (1891-1893). Il y obtient en peu d’années une licence et un doctorat en théologie. Il est ordonné prêtre à Livry le 15 août 1893 par Mgr. Livinhac, Supérieur général des Pères Blancs.

Enseignement en Europe et en Amérique.

Le Père Georges continue son service d’enseignement

dans les maisons de formation de l’Assomption: Taintegnies (1893-1895), Arras (1895-1896), Clairmarais (1896-1897), Brian (1897-1898), à nouveau Arras (1898-1902). C’est alors que la décision est prise de l’affecter aux nouvelles œuvres à fonder aux U.S.A., notamment à Worcester où se projette la création d’un alumnat, vite transformé en collège. Il y reste 6 ans (1902-1908), ajoutant à sa fonction de professeur de collège diverses aumôneries dans des communautés religieuses voisines. De retour en France en 1908, il recommence une vie d’enseignant et de formation dans le cadre des alumnats: Le Bizet sur la frontière franco-belge (1908-1910), Ascona-Locarno en Suisse (1910-1918). Après la grande guerre à laquelle il ne participe pas, nous ne disposons pas de données très précises sur ses diverses résidences: Bourville (Pas-de-Calais) de 1918 à 1920 où il est professeur de littérature, Les Essarts (Seine- Maritime) de 1920 à 1925 où il s’occupe des vocations tardives, Clairmarais une nouvelle fois (1925-1926), Bourville pour le ministère (1926-1927), Les Essarts (1927-1928), Newhaven en Grande-Bretagne (1928-1930), Bethnal Green à Londres (1930-1938) et Lorgues, sa dernière demeure de 1938 à 1941, où il meurt le 18 mars 1941, à 73 ans. C’est par une laconique carte familiale, seul mode possible de communication postale en France à l’époque, entre la zone occupée et la zone dite libre, que le P. Gervais Quenard fait connaître le 24 mars la mort de ce religieux que lui a apprise le Père Clément Laugé. Le Père Georges est inhumé à Lorgues (Var). Il est connu pour une assez forte originalité – qui n’est peut-être pas sans lien avec sa forte mobilité -. Sa mémoire mériterait mieux qu’une sèche énumération de lieux et de dates, mais ses différents compagnons de vie en France, en Amérique et en Angleterre ont laissé passer le temps de l’écriture…

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1941, n° 838, p. 119-120. Lettre du P. Georges Demiautte au P. Emmanuel Bailly, Greendale, 8.11.1904. Correspondance dans les ACR (1889-1926). Notices Biographiques