Georges(Nicolas) Neusch – 1935-2002

D’une lignée assomptionniste, sacerdotale et religieuse. Nicolas Neusch est né le 4 mai 1935 à Dambach (Bas-Rhin), jour de la fête de Monique (mère de saint Augustin) à cette époque, coïncidence dont il s’est toujours montré fier. Deux de ses oncles sont prêtres dont l’un Assomptionniste mort au Chili ; deux tantes sont religieuses et deux cousins prêtres également assomptionnistes. Georges entre à l’alumnat de Scherwiller (Bas-Rhin) en 1946 et il termine ses études classiques à Miribel-les-Echelles (Isère), de &nbps;1950 à 1953. En septembre 1953, il entre au noviciat de l’Assomption à Nozeroy (Jura) et il prononce ses premiers vœux le 7 octobre 1954, sous le nom de Frère Georges. Puis vient l’année complémentaire à Lyon-Valpré&nbps; (1954-1955) que couronne la deuxième partie du baccalauréat littéraire. Il rejoint alors Strasbourg pour y poursuivre des études de philosophie à l’Université. En mars 1957, il est à Sarreboug pour accomplir son service militaire, mais il devra rejoindre l’Algérie comme Officier des Dragons. Libéré en septembre 1959, il gagne le nouveau scolasticat de Valpré. Il suit les cours de théologie aux Facultés catholiques de Lyon jusqu’en 1962, obtenant la licence en théologie. En 1960, il a prononcé ses vœux perpétuels. Mgr Ancel l’ordonne prêtre le 7 avril 1962. Ses supérieurs écrivent à son sujet : * Le Père Georges ne manifeste pas une passion spéciale pour la philosophie ou la théologie. Il s’intéresse aux mathématiques aux heures perdues +. Il est surnommé affectueusement ‘gros Loulou’ ou encore ‘beau Georges’ et aussi ‘la gazelle’ du nom de l’équipe qu’il anime en colonie de vacances. Il est taillé physiquement comme un athlète, capable de soulever un côté de billard pesant plus de 300 kg. Professeur de mathématiques à Mongré. Car le Père Georges en fait possède une véritable vocation d’enseignant. De &nbps; 1963 à 1968, il prépare une licence en mathématiques et sciences physiques à Strasbourg et il est envoyé au collège de Mongré (Rhône) en septembre 1968. Il va y rester toute sa vie active, jusqu’à la retraite professionnelle, en 1996, soit pendant 28 ans. C’est ainsi qu’il forme des générations de bacheliers, série scientifique, avec un pourcentage de réussites avoisinant les 100%. Excellent professeur, il sait faire travailler ses élèves, tout en donnant lui-même l’exemple d’un labeur studieux et bien fait. Il aide ses confrères de ses conseils judicieux et de sa riche expérience, écrivant un jour à son Provincial : * L’enseignement est très prenant et risque parfois de vous dévorer entièrement, mais je reste persuadé que l’on peut témoigner de l’amour de Jésus-Christ et d’un certain nombre de valeurs évangéliques même en enseignant les mathématiques +. Homme méticuleux jusqu’à cet excès qui confine à la maniaquerie ; ennemi du bruit quand il est plongé dans ses mathématiques, il ordonne la vie avec un souci du détail dont le rangement de son bureau offre le meilleur exemple. Cette vie totalement donnée à l’étude et aux jeunes ne l’empêche pas d’être un chaleureux confrère en communauté et de rendre des services aux prêtres des alentours pour les fêtes liturgiques et d’autres occasions. En communauté, malgré sa timidité, il accepte les charges que les Supérieurs lui confient : assistant, supérieur à plusieurs reprises, économe. Etape ultérieure : problèmes de santé, bibliothécaire. En 1996, arrivé à l’âge de la retraite professionnelle, le Père Georges connaît de nombreux problèmes de santé. Il est opéré de la hanche, prothèse à la jambe gauche, ce qui ne l’empêche pas de se rendre chaque jour à Valpré pour travailler à l’informatisation de la bibliothèque de la Province. Sans doute la jambe droite est-elle jalouse, d’où une nouvelle opération de même nature. Malgré ces handicaps, le Père Georges est un heureux retraité actif. En janvier 2001, à l’occasion du décès d’un confrère enseignant, le Père Raphaël Steyer, il fait cette observation, accompagnant le regret de ne pas lui avoir rendu visite : * Ce n’est pas quand ils sont morts qu’il faut aller voir nos frères en maison de repos +. A la suite de cette réflexion, avec ses confrères de Limas, il se rend en janvier 2002 à Saint-Sigismond pour rencontrer des confrères âgés et malades, sans se douter que, cinq mois plus tard, il viendrait terminer ses jours dans cette même maison au milieu d’eux. C’est en effet au cours du mois de mars 2002 que le Père Georges donne des signes de fatigue particulièrement inquiétants: somnolences, pertes de mémoire, démarche chancelante, vertiges. Un scanner et une I.R.M. font découvrir une grosse tumeur cancéreuse, inopérable, au cerveau. Aussitôt hospitalisé à Villefranche-sur-Saône, il subit une radiothérapie et le mercredi 5 juin, n’ayant plus de soins particuliers, il rejoint la maison de Saint-Sigismond. La maladie poursuit son chemin, inexorablement, la dégradation de l’état de santé est rapide. Le 25 juin, le corps médical conseille au Supérieur de Saint-Sigismond, le Père Joseph Mermoz, une nouvelle hospitalisation afin que le Père Georges ait un peu plus de confort pour vivre ses dernières heures. Le lendemain matin, le mercredi 26 juin 2002, le Père Georges s’éteint calmement : * Le Père Georges ne s’est jamais plaint, il n’a jamais exigé quoi que ce soit. C’était un malade facile et courageux, abandonné entre les mains des soignants mais surtout entre les mains de Dieu +[2]. La chapelle de Saint-Sigismond est bien petite pour accueillir ses Frères, parents et amis, dont son cousin le Père Marcel Neusch. Le Père Benoît Grière représente le Conseil Provincial. Les communautés de Limas, de Valpré, de Lyon-Debrousse se sont mobilisées. Une vingtaine de parents venus d’Alsace, une vingtaine aussi de professeurs ou d’anciens professeurs de Mongré participent à la cérémonie. Le Père Michel Zabé, ancien confrère du Père Georges à Mongré et Limas, préside la célébration: * Sagesse et confiance, un bref résumé de la vie du Père Georges + reprend-il dans l’homélie, avant de poursuivre: * Ne pouvant plus manger seul, à l’hôpital de Villefranche, tu t’es remis entre les mains délicates de celles et de ceux qui venaient t’aider… C’est ainsi que Dieu te tendait la main, à la manière dont toi, tu aidais tes élèves à trouver sous ta main de professeur la confiance en eux-mêmes et le sens d’une responsabilité à assurer +[3]. Les cendres du Père Georges ont été déposées dans le caveau familial à Dambach (Bas-Rhin).


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