Religieux français. Un destin fugace. Paul-Léon Saules est né le 7 mars 1887 à Paris, d’une famille originaire de Marcillac-Vallon, près de Rodez, dans l’Aveyron. Alumniste à Notre-Dame du Breuil de 1900 à 1903, il passe ensuite à Brian (Drôme) et Taintegnies en Belgique pour ses humanités, de 1903 à 1905. Il entre alors au noviciat de Louvain où il prend l’habit le 13 septembre 1905, sous le nom de Frère Gérald et sous la conduite du P. Benjamin Laurès. Il y fait profession l’année suivante, puis il y prononce ses vœux perpétuels le 13 septembre 1907. Il est envoyé comme professeur à la maison des vocations tardives à Sart-les-Moines (1907-1908), puis à l’alumnat de Bure en Belgique (1908-1909). Il peut alors entreprendre ses études de philosophie au scolasticat Saint-Augustin à Louvain (1909-1911), années suivies par un autre service d’enseignement au Bizet (1911-1912). En 1912, il part pour Notre-Dame de France à Jérusalem, maison d’études et hôtellerie pour pèlerins sous la direction du P. Athanase Vanhove, afin d’y suivre les cours de théologie. Ordonné diacre en mai 1914, il doit quelques mois plus tard quitter la Terre Sainte en raison des alliances politiques du pays. Exempté du service militaire, après un premier ajournement en 1908, lequel mobilise nombre de ses condisciples, il se rend à Rome, puis à San Remo sur la côte italienne où il peut compléter ses études sous la direction expérimentée du P. Gabriel Jacquemier. C’est là qu’il est ordonné prêtre le ler mai 1915 par Mgr Daffra. La tuberculose dont il est atteint depuis quelques années le mine lentement. En novembre 1916, le Père Gérald est envoyé à la maison de Menton (Var) où il peut prendre un charge un léger ministère en rapport avec ses forces. En 1918, le mal s’aggrave et il fait courageusement le sacrifice de sa vie, A.A attendant dans la paix l’heure de la fin de ses souffrances. Il expire le 11 janvier 1918, à l’âge de 29 ans. Son corps repose dans le caveau de l’Assomption, au dessus de Menton, à Roquebrune- Cap-Martin, où il est inhumé le 13 janvier, aux côtés des PP. Fabien Gay et Frédéric Raynaud. Récit des derniers mois. Le P. Eloi Genoux rend compte pour la Lettre à la Dispersion des derniers mois du P. Gérald.« Le P. Gérald était atteint de tuberculose, depuis les années de sa jeunesse et il avait dû, au cours de sa vie, surmonter bien des accidents d’ohgine tuberculeuse. Quand il arriva en Menton en novembre 1916, il ne se rendait pas exactement compte de son état. Il était surtout préoccupé de ses quintes de toux qui le secouaient des heures entières et le laissaient brisé. Il attribuait cette toux à son tempérament nerveux. Dès ce moment je voulus fortifier chez lui son état général, ce ne fut pas chose facile! On se heurtait chez lui à une idée maladive, à une espèce de conviction malheureuse qu’il ne pouvait pas s’alimenter comme tout le monde. De plus le P. Gérald affectait un profond dédain pour les médecins, les remèdes et les régimes. Aux objurgations de ses infirmiers, il répondait par quelque saillie d’enfant terrible, ce qui n’améliorait pas son état et le laissait incapable de résister efficacement aux atteintes de son mal. Malgré tout, l’hiver 1916-1917 fut une bonne période. Le P. Gérald s’acquitta très bien d’un petit ministère qui l’occupait sans le fatiguer, auquel il se donnait avec joie. Il faisait le catéchisme aux garçons et préparait les différents groupes d’enfants à la première communion. Il donnait aussi tous ses soins à la surveillance et à la formation des enfants de chœur. Quelques petites stations au confessionnal emplissaient sa vie sans la surcharger. Les premières chaleurs de 1917 l’éprouvèrent beaucoup. La toux devenait plus opiniâtre, le Père Gérald s’alimentait de moins en moins et de violents accès de fièvre firent présager que son état allait empirant. Malgré son peu d’enthousiasme, je le conduisis à un médecin militaire réputé, spécialiste de la tuberculose, lequel me déclara la gravité de son
Bibliographies
Bibliographie et documentation- Lettre à la Dispersion, 1918, n° 491, p. 17; n° 494, p. 81-82. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du Frère Gérald Saules au P. Séraphin Protin, Jérusalem, ler octobre 1913. Dans les ACR, du P. Gérald Saules, correspondances (1911-1915). Notices Biographiques