Religieux français.
Un jeune religieux plutôt inconnu.
On ne connaît pas grand’chose de la vie de ce religieux. Né le 17 mars 1879 à Fives-Lille (Nord), le jeune Arthur-Henri de Mul fait ses études secondaires à l’alumnat d’Arras (Pas-de-Calais) de 1893 à 1895, puis à celui de Clairmarais (Pas-de- Calais) de 1895 à 1897. Le 8 septembre 1897, il prend -l’habit religieux à l’ab-. baye de Livry (Seine- Saint-Denis) et y prononce ses premiers vœux l’année suivante, sous le nom de Frère Gérald. Sa profession perpétuelle est datée du 8 septembre 1899 à Livry. Il commence ses études ecclésiastiques à Paris, rue François ler, de 1899 à 1900. Il vit aux côtés du P. Vincent de Paul qui l’intéresse de près aux oeuvres de presse. Mais il y connaît aussi l’ordre d’expulsion, suite aux perquisitions de novembre 1899. Il rejoint provisoirement ses confrères en transit à Bure, en Belgique (1900). Il connaît ensuite la vie d’étudiant au scolasticat de Louvain. Victime de la tuberculose comme beaucoup de jeunes religieux à l’époque, il est envoyé à Menton (Alpes-Maritimes) pour bénéficier de la douceur du climat méditerranéen (1). Il se trouve de passage dans sa famille à Fives- Lille en mai 1903 quand il commet l’imprudence d’aller rendre visite, par un temps affreux, au Frère Maixent Pruvost, lui-même en repos dans sa famille au Quesnoy où il va mourir le 9 mai 1903, également de la tuberculose. Le lendemain, le Frère Gérald est saisi par de violentes hémorragies qui lui font comprendre que sa vie est en danger. Des remèdes très énergiques tentent d’enrayer le mal, mais il est impossible de le rétablir et même de le transporter à Louvain où il désire retrouver ses frères en communauté. Il est soigné par une Petite Sœur de l’Assomption, Sœur Marie de l’Eucharistie, qui reçoit son dernier soupir, le ler juin 1903.
Le Frère Gérald n’a que 24 ans. Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière de Fives- Lille.
D’une correspondance du P. Vincent de Paul au Frère Gérald de Mul.
« Mon cher ami, nous apprenons que le soleil de Menton ne vous a pas guéri et que vous traversez une nouvelle crise. Nous demandons à Notre-Dame de Lourdes, en ce mois de ses apparitions, de venir à votre aide et de vous rendre des forces si nécessaires à la Congrégation, à l’Eglise, pour les combats prochains. Nous vous aimons bien sans vous le dire assez souvent, et en ce moment d’épreuve, nous vous sommes bien spécialement unis. Pendant la maladie, on voit mieux le néant du monde et on est mieux écouté de Dieu. Priez en ce moment un peu pour nous qui nous écorchons dans le chemin aux épines des choses et des hommes. C’est donc demain le 18 février que la Sainte Vierge a dit à Bernadette de venir quinze fois. Je dirai la messe pour vous et le rosaire. Je rappellerai votre pèlerinage à Jérusalem. Aux mains miséricordieuses de notre Mère, je vous embrasse tendrement. Le Père Salvien [Miglietti] se joint à moi et à tous les Parisiens ». P. Vincent de Paul Bailly, Paris, 17 février 1903. (1) Nous lisons en effet d’une correspondance du Frère Gérald de Mul au P. Merklen, expédiée de Menton, le 1er octobre 1902: « Voilà près de quatre jours que je suis arrivé dans mon nouvel exil et je ne vous ai pas encore donné signe de vie. Mais je ne suis pas mort tout à fait. Menton s’est montré à moi sous de belles couleurs. J’ai pu reprendre mon costume d’été, ce qui prouve qu’il ne fait pas encore aussi froid ici qu’autre part. Espérons que l’année sera bonne. Je prends la résolution de faire le possible, car à l’impossible nul n’est tenu. On m’a mis hier en relation avec la Faculté mentonaise. Le docteur Farina qui soigne la maison m’a pris dans sa clinique. Il me classe parmi les malades délicats à cause du nombre d’hémorragies qu’il trouve considérable et il m’a conseillé la vigilance et la réserve que j’ai déjà l’habitude de pratiquer. Enfin, entre ses mains et surtout entre celles de Dieu et de la Sainte Vierge, je m’en moque! Pourvu que je me prépare bien, c’est le principal! Menton a perdu hier l’abbé Caron qui est remonté vers les pays du Nord en attendant de voguer vers les plages sud-ouest. C’est lui qui l’a reçu à mon arrivée. C’est un gentil et fidèle répétiteur des recommandations d’usage. Le P. Frédéric Raynaud lui succède à la chapellenie. Mon ange gardien est le P. Genoux. Le P. Ferréol est à Thiais depuis un an pour l’aumônerie des Petites Sœurs ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs, 1903, n° 17 p. 72. L’Assomption, 1903, n° 79, P. 175. Lettre du P. Vincent de Paul Bailly au Frère Gérald de mul, 17 février 1903. Lettre du Frère Gérald de Mul au P. Merklen, Bure, Il août 1902. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Dans les ACR, du Frère Gérald de mul, quelques correspondances (1902-1903).