Religieux français de la Province d’Amérique du Sud. Repères biographiques. Pierre Solans est né le 3 octobre 1902 à Bagnères- de-Bigorre, diocèse de Tarbes (Hautes-Pyrénées), au foyer de Michel et d’Antoinette née Bernard. N’étant qu’un enfant, il se sent tout de suite attiré par la vie religieuse et, à 11 ans, il entre à l’alumnat d’Elorrio en Espagne pour ses études secondaires (1913-1919). C’est à Notre-Dame de Lumières (Vaucluse) qu’il prend l’habit, sous le nom de frère Germer, le 24 septembre 1919. Il prononce ses premiers vœux à Saint-Gérard en Belgique, le 24 septembre 1920, le noviciat y étant transféré. L’attendent deux années d’études pour la philosophie (1920-1922) et quatre autres pour la théologie (1924-1928), interrompues par les obligations du service militaire. Il est reçu à la profession perpétuelle le 8 décembre 1925 et il est ordonné prêtre, le 29 juillet 1928, à Louvain. Quelques mois plus tard, le 31 mars 1929, il arrive au Chili qui va être sa terre d’élection missionnaire, à l’âge de 26 ans. Pendant 67 ans, le Père Germer, prénom qu’il transforme localement en celui de Pedro, reprenant ainsi son nom de baptême, va vivre et travailler dans ce pays qui devient sa véritable patrie. Quand le P. Pedro arrive au Chili en 1929, la ‘tercera escuela apostolica’ ou petit séminaire ou encore alumnat, selon l’appellation originelle, vient d’être fondée ou, plus exactement, refondée depuis une année, à l’ombre de l’église paroissiale de Notre- Dame de Lourdes de Santiago, en face de la grotte. Cette oeuvre devient son premier engagement pendant 21 ans. Il collabore avec plusieurs religieux à la formation des vocations sacerdotales et religieuses. De 1930 à 1949, il est professeur à Mendoza, près de Rengo, où l’école a été transplantée, à cause notamment de la construction de la basilique à Santiago. A.A Du 14 février 1930 jusqu’en 1949, il accompagne les enfants et les jeunes, en recherche de leur vocation définitive. Dans les années suivantes, à Lota d’abord, puis à Santiago-El Golf, comme vicaire paroissial, il continue sa charge de professeur. En 1973, il arrive à Rengo et les malades, chez eux comme à l’hôpital, deviennent sa grande préoccupation. Le P. Pedro aime beaucoup la marche, habitude prise dans ses jeunes années et conservée toute sa vie. Il aime aussi charmer son auditoire avec des histoires et des chansons. Comme professeur de mathématiques, il est remarquable d’humilité. Il reconnaît ses propres difficultés à comprendre ou à résoudre les problèmes, devenant un élève parmi des élèves. Avec l’âge et le temps, l’image que l’on se fait de lui se modifie. On l’imagine marchant lentement vers la grotte, vers la basilique ou arpentant les corridors du couvent, s’aidant de sa canne, pour ne pas perdre sa mobilité. En dépit de son grand âge, le P. Pedro garde une naïveté enfantine. Il est certain d’arriver au ciel plein de joie et de jeux, avec son sourire et son caractère malin, toujours prêt à raconter des histoires et des aventures drôles de sa vie. On comprend facilement qu’après 67 ans de présence au Chili, nombreux sont les hommes et les femmes qui ont été marqués par ce religieux, sa personnalité ou son action. Il a passé une vie de plus de 94 ans à pardonner, à évangéliser, à bénir des mariages et à célébrer l’Eucharistie. Le 23 juillet 1992, l’archevêque de Santiago, le Cardinal Carlos Oviedo Cavada lui confère la Croix de Jacques apôtre pour lui témoigner toute la reconnaissance du diocèse. La dernière partie de la vie du P. Pedro s’est déroulée à Santiago où ses supérieurs l’envoient afin qu’il se repose et qu’il prenne le temps de se préparer à la dernière rencontre. Il garde jusqu’à la fin sa lucidité et très longtemps sa santé solide de pyrénéen, vieillissant sagement sans anxiété ni amertume, ne se renfermant ni dans la solitude ni dans la tristesse, mais demeurant paisible et aimable. Soigné à domicile par une infirmière, il atteint le grand âge de 94 ans. Il meurt le dimanche 25 février 1996. Son corps repose dans la crypte du sanctuaire de Lourdes à Santiago. L’enterrement est célébré le 26 février 1996.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 3-5. Asuncion Chile-Argentina, abril 1996, n° 142, p. 4-8. Lettre du P. Pedro Solans au P. Claude Maréchal, Santiago, 17 septembre 1988. Du P. Germer ou Pedro Solans, dans les ACR, correspondances (1923-1988). on doit au P. Solans des articles sur l’Assomption au Chili, publiés dans Voulez-Vous? (Layrac), L’Assomption et ses Oeuvres. Notices Biographiques