Ghislain (Jean-Baptiste) DELORY
1875-1922
Religieux français.
Curriculum vitae.
Jean-Baptiste Delory est né le 16 mai 1875 à Croix, près de Roubaix (Nord). Après la communale, il fait ses études de grammaire et d’humanités à Taintegnies de 1891 à 1894. Ayant choisi la vie à l’Assomption, il entre au noviciat à Phanaraki, en Turquie sur les bords de la mer de Marmara, où il reçoit l’habit le 28 août 1894 des mains du P. Alfred Mariage. Sous la conduite du P. Félicien Vandenkoornhuyse, ses deux années de noviciat se déroulent dans ce cadre, ponctuées par la première profession le 28 août 1895 et par la profession perpétuelle ;à la même date, l’année suivante. Il prend le nom de Frère Ghislain. Selon la coutume de l’époque, les jeunes religieux profès sont envoyés dans les alumnats ou écoles de mission pour prendre contact avec les réalités de la vie apostolique et introduire un temps de maturation entre le noviciat et les études ecclésiastiques. Le Frère Ghislain s’initie à l’enseignement à Koum-Kapou, quartier turc d’Istanbul sur la rive européenne de 1896 à 1900. En 1900, il se rend à Notre-Dame de France à Jérusalem pour entreprendre le cursus des études de philosophie et de théologie (1900-1904). Il est ordonné prêtre par Mgr. Menini, vicaire apostolique de Constantinople, le 25 septembre 1904. Il retourne ensuite à Koum-Kapou pour l’enseignement jusqu’aux vacances de 1906. De là, il est envoyé à Brousse, en Turquie d’Asie, où il reste jusqu’en 1910. Il s’estime incompris de son supérieur, le P. Pierre Descamps (1), et demande un changement de poste. Le P. Félicien Vandenkoornhuyse, son ancien maître des novices, devenu supérieur de la mission d’Orient après le décès du P. Alfred Mariage en 1903, l’adresse à Andrinople où il ne reste que deux ans (1910-1912) avant de reprendre la route de l’Asie Mineure, Eski-Chéir (1912-1913).
En 1914, devant des difficultés persistantes, les unes d’ordre objectif, à cause des événements politico-militaires dans la région, d’autres d’ordre interne, ayant trait au caractère et au comportement assez indépendant du P. Ghislain, le P. Emmanuel Bailly l’envoie dans l’hémisphère Sud, pour la mission lointaine du Chili. Le P. Ghislain y connaît encore une forte mobilité: Los Andes (1914-1916), Conception (1916-1917), 9 mois à Mendoza près de Rengo (1917) et enfin Santiago, la capitale, où lui est demandé le service de l’économat en plus des obligations de la vie missionnaire (1917-1922).
Atteint d’une pneumonie mortelle.
Le P. Ghislain, pris d’une forte fièvre, soit s’aliter le 18 juin 1922. Le P. Georges [Jorgel Neusch, infirmier de la communauté, lui prodigue les premiers soins d’après le diagnostic médical qui conclut à une mauvaise fièvre. Quelque temps après, il peut :à nouveau reprendre ses activités de comptabilité et envisager un temps de repos à Los Andes. Mais le 10 juillet, une véritable pneumonie se déclare, le malade ayant donné des signes de faiblesse cardiaque. Non seulement il ne peut se déplacer à Los Andes mais il est obligé de s’aliter à nouveau. Une complication rhumatismale occasionne de pénibles souffrances. Le Dr Gonzaiez se dit impuissant à le guérir tandis qu’un de ses confrères, le Dr Rodriguez, se fait fort de remettre le malade sur pied: ‘Sanara el Padre’. Le Père Ghislain meurt dans la soirée du 25 juillet 1922, à l’aube de sa 48ème année. Ses obsèques sont célébrées à Santiago le 27 juillet où il est inhumé, avec le concours d’une grande foule de fidèles attachés au ‘Padre Capellan’. On comprit alors l’action profonde que le P. Ghislain avait exercée, sans bruit, sans tapage, auprès de tous ces ‘ancianos’ et ‘ancianas’, tenant à manifester leur sympathie et leur peine.
(1) Ce n’est pas la première fois qu’il est fait mention de l’autoritarisme du P. Pierre Descamps dont plusieurs religieux ont souffert, ce qui est l’indice d’un comportement objectivement et difficilement supportable, notamment lors de la période de son supériorat à Bure (1900-1908). Le P. Polyeucte Guissard l’évoque en termes voilés ou allégoriques.
Bibliographies
Bibliographie et documentation; Lettre à la Dispersion 1922 n° 26, p. 185; n° 28, p. 201; n° 30, p. 219-221. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. On trouve dans les ACR quelques lettres autographes du P. Ghislain Delory (1903-1922). Notices Biographiques