Giovanni MICOLI – 1920-1985

Lyon, septembre 1953.
« A mon retour de Paris, le P. Bruno Linder m’a communiqué votre récente
proposition au sujet d’un emploi qui me serait décerné dans la maison de
Tor di Nona. Je vous remercie de votre fraternelle initiative. Seulement je
ne suis pas à même de vous rendre les services que vous désirez parce que
je n’ai ni aptitudes
ni expérience pour l’économat, l’administration ou autres charges
matérielles. J’ai fait toutes mes études à l’Angélique et obtenu deux
licences en philosophie et en théologie. Aux Facultés de Lyon, j’ai terminé
la scolarité pour un doctorat en théologie avec l’intention de présenter
une thèse, si j’arrive à faire un travail convenable. L’enseignement à
Valpré uni à l’apostolat ouvrier et aux expériences sociales dans la
banlieue lyonnaise présentait, au fond pour moi, une assez heureuse
solution. Mon travail à Debrousse n’est, me semble- t-il, que provisoire.
Aussi ce serait bien mon désir de
rentrer un jour au l’autre en Italie, surtout à Rome, si vous pouvez
m’employer à un travail dont je pourrais m’acquitter de mon mieux ». P.
Giovanni Micoli au P. Wilfrid Dufault, 29 septembre
1953.

Religieux italien de la Province de Lyon.

Curiculum Vitae.

Italien d’Istria, Giovanni Micoli est né le 2 septembre 1920 à Novacco di Montona, au diocèse de Pola (ou Pula), dans le triangle de 525 km2, au sud de Trieste que l’Italie cédera à la Yougoslavie en 1947. Il fait ses études secondaires à l’alumnat de Florence, de 1934 à 1938, et à Miribel-les-Echelles (Isère), jusqu’en 1940. Il étudie à Rome, acquiert une licence en philosophie et commence sa théologie. Puis il prend l’habit au noviciat aménagé à Florence au. mois de janvier 1946 et prononce ses premiers vœux, à Florence, le 6 janvier 1947. C’est le P. Ferréol Poux-Berthe qui est son maître des novices improvisé en raison des conditions difficiles de l’immédiate après-guerre « Le Frère Giovanni est un novice laborieux, studieux qui aime passionnément 1’étude, mais il a montré aussi beaucoup d’ardeur pour le dévouement, même s’il n’aime pas trop le travail manuel. Les PP. Félix Michel et Gioacchino Romano, tous deux consultés, ont donné un avis favorable ». Le Frère Giovanni retourne à Rome, est profès perpétuel le 6 mai 1948, prêtre le 29 juin. Il poursuit ses études et passe à la licence en théologie. Plus tard il est encore diplômé de Lettres modernes d’une Université de Milan. De 1950 à 1952, le P. Giovanni enseigne la morale et le droit canonique à Valpré (Rhône). Il réside ensuite à Lyon-Debrousse, s’adonnant à l’étude, au vicariat dominical et à l’apostolat auprès d’Italiens de la région lyonnaise. En 1954, il revient en Italie, passe huit ans à Cannero (1954-1962), d’où il déploie, en plus de ses cours à l’alumnat, des activités pastorales dans les paroisses environnantes. Viennent ensuite 23 années à Florence (1962-1985) durant lesquelles il se consacre à l’enseignement et aux aumôneries. En 1976, il est nommé second conseiller régional d’Italie.

Depuis septembre 1982, il est supérieur de la communauté de Florence. Il s’adonne en amateur à la peinture. A la fin du mois de septembre 1985, il participe à la session des religieux nés entre 1920 et 1930 et chacun garde le souvenir de ses interventions récentes quand on apprend son décès brutal, un mois plus tard, le 21 octobre 1985 à l’hôpital de Pula (Yougoslavie) où il meurt d’un infarctus. Venu passer quelques jours dans son pays natal afin de revoir son vieux père pour la dernière fois, il ne peut se douter qu’il va être le premier à partir. Le P. Giovanni est inhumé dans sa terre bien aimée d’Istrie. Il est impossible aux religieux d’Italie de se rendre aux obsèques qui ont lieu sur place. Une messe est concélébrée pour lui à Florence, le 24 octobre. L’église contient à peine la foule de ses amis, collègues et anciens élèves.

De l’hommage du P. Gioacchino Romano.

« En 1944, Giovanni retourne à Rome, après avoir miraculeusement échappé à la mort à laquelle l’ont condamné les partisans yougoslaves, comme il le raconte lui-même. Il est désormais un exilé d’Istrie et, durant vingt ans, il ne peut revoir son pays bien-aimé ni embrasser les membres de sa famille qui ont perdu un garçon de 16 ans, victime des représailles de l’armée allemande. A Lyon il retrouve des compatriotes italiens, membre de communautés d’exilés. Contraint de fuir sa terre natale, le P. Giovanni est à même de comprendre ces personnes qui recherchent du travail à l’étranger. A Florence, le P. Giovanni est apprécié comme professeur au petit séminaire, puis à l’école normale Pascoli où il donne des cours de religion, pendant presque vingt ans. Bien préparé, ouvert à la jeunesse, compréhensif mais exigeant, il donne le meilleur de lui-même. Il y connaît aussi les déceptions inévitables du labeur scolaire, mais trouve des motifs de satisfaction dont il aime rendre compte. il est assistant ecclésiastique du groupe de l’Union des Enseignants du premier cycle (U.C.LLM.) et du groupe de Rinascita cilstiana. Il aide enfin de sa compétence un cercle de jeunes qui étudient la Bible. Dans son village de Novacco di Montana comme à Florence, beaucoup pleurent sa disparition ».

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1985, p. 93-94. Assomption-France, Nécrologie no 4, année 1985, p. 95-96. Dans les ACR, du P. Giovanni micoli, quelques correspondances (1949-1968). Sur cruelcrues-uns des lieux de vie du P. Giovanni Micoli: Pour les résidences AA à Rome. cf Pages d’Archives, décembre 1967, no 8. – La décision de fonder un alumnat à Florence est prise par le P. Zéphyrin Sollier en juin 1931. – En 1952, un nouvel alumnat italien s’est installé sur les bords du lac Majeur, à Cannero-Riviera (Piémont), d’après L’Assomption et ses (Euvres, 1953, no 495, p. 12. – Valpré château, lieu de formation pour les jeunes religieux où enseigna le P. Micoli, est une propriété lyonnaise acquise par la Province de Lyon en 1947. – Sur l’origine de la résidence de Lyon-Debrousse, cf l,’Assomption et: ses Oeuvres, 1934, no 400, p 583-584.