Goulven (Francois) PERES – 1919-1991

Paradis chilien.
« Quand après 28 jours de bateau et 48 heures de train à travers la pampa
argentine et la Cordillère, on arrive de Bordeaux à la communauté de
Santiago et à la grotte de
Lourdes, pour la première fois, on pense au P. Picard et aux oeuvres
géantes de nos
anciens Pères; cette basilique immense prend corps, lentement, mais
splendidement comme nos vieilles cathédrales; nos Pères
y clament les invocations de la Vierge à toute heure du jour, devant des
centaines de personnes et devant des dizaines de mille, les grands jours.
Quand on approche le peuple chilien pour la
première fois, simple, affectueux, enthousiaste, malgré sa pauvreté, sa
saleté et une certaine indiscipline, on l’aime. Quand on va prêcher une
mission de quelques jours dans une de ces fermes isolées et populeuses et
que, dans la nuit, hommes, femmes,
enfants suivent en procession, une grosse croix de bois en tête, tous
chantant en sanglotant les lugubres cantiques des fins dernières, on dit:
‘Le Saint-Esprit est là’. Quand on voit ces Christs flagellés, déchiquetés
ou rouges qui pendent dans nos cloîtres, on dit: ‘Nous n’avons rien perdu
depuis sainte Thérèse ou saint Jean de la Croix’ … ». P. Coulven.

Notices Biographiques A.A

Religieux français de la Province d’Amérique du sud. Formation, guerre en Algérie. François Pérès naît à Saint-Yvi en Bretagne (Finistère), le 16 juillet 1919. À l’âge de 11 ans, il commence ses études secondaires à Saint-Maur (Maine-et-Loire) où il reste de 1930 à 1933, et les termine à Melle (Deux-Sèvres), de 1933 à 1935. Il entre au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime), le ler octobre 1935, sous le nom de Frère Goulven. Inspiré par sa naturelle générosité et par une profonde ardeur mystique, il demande de lui-même de prolonger son noviciat de six mois avant de prononcer ses premiers vœux, le 29 mars 1937. Il rejoint ses anciens compagnons de noviciat à Layrac (Lot-et-Garonne), de 1937 à 1938, et fait ses études de philosophie à Scy-Chazelles (Moselle) de 1938 à 1939. A la déclaration de guerre en septembre 1939, il est mobilisé et doit suivre son régiment en Algérie. Il y vit de pittoresques aventures qu’il raconte par la suite volontiers, de façon originale. Tout n’y est pas rose cependant, mais il reste marqué à vie par les conséquences de ‘la drôle de guerre’. des crises de profonde dépression l’accableront périodiquement jusqu’à ses derniers jours, ayant connu la fragilité des hommes et des situations qui déconcertent une âme simple et même candide. A la fin de l’année 1940, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) où il peut achever ses études de théologie. Il devient profès perpétuel le 13 janvier 1943. le P. Athanase Sage note que « le Frère Goulven a toujours donné satisfaction. C’est une vocation certainement solide, mais qui a besoin encore de se mûrir ». Le Frère Goulven est ordonné prêtre le 18 juin 1944. Chili, première étape. Après deux ans d’activité pastorale en France, A.A le P. Goulven reçoit sa lettre d’obédience pour le Chili, à la fin de l’année 1946. Il a 27 ans. Enthousiaste, entreprenant, ami des enfants, il est nommé professeur à l’école apostolique de Mendoza à Rengo. Après quelques mois de séjour à Valparaiso comme vicaire, il assume de 1952 à 1962 la responsabilité de la pastorale vocationnelle, avec résidence à, Mendoza. En 1963, il assure la charge de sous-maître des novices à Los Andes. Ce sont au total dix-sept années (1946-1963) durant lesquelles le P. Goulven impressionne par son esprit surnaturel, par sa manière originale et efficace d’animer les fêtes au noviciat, par le grand esprit de famille qu’il inspire, un esprit fait de confiance et d’estime entre professeurs et élèves. Chili, deuxième étape. De 1963 à 1991, le P. Goulven se fait l’apôtre de la Vierge Marie au Chili, au service de la paroisse et du sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago. Comme curé, le P. Goulven se montre un pasteur impatient, toujours à la recherche du moyen apostolique le plus efficace pour répondre aux besoins des âmes et plus particulièrement attentif aux appels des pauvres, des abandonnés, des faibles, des anciens et des malades. Dans la mémoire des fidèles, il reste le ‘Bon Samaritain’. Au sanctuaire, il se montre créatif et a des initiatives parfois très originales, au moyen de signes concrets et de chants inédits, proposés aux pèlerins du Lourdes du Chili, pour animer et éclairer la religiosité populaire. Il sait mener les foules en prière. Qui ne se souvient avec sympathie de son enthousiasme poussé parfois jusqu’à l’euphorie, transmettait le message évangélique de la Vierge de Lourdes en termes directs, très simples, aux milliers de pèlerins qui répondent par de vibrants applaudissements. Même au plan national, le P. Goulven a ses moments de gloire comme animateur populaire pour l’Année Sainte. Le P. Goulven puise son enthousiasme dans sa dévotion à la Vierge, dans sa fidélité exemplaire à l’Eucharistie et dans son attachement à la prière du bréviaire. Faire le portrait du P. Goulven est relativement facile. Toute sa vie est marquée par son caractère ouvert, ingénu, espiègle et joyeux, par son âme d’enfant transparente, avide de savoir, désireuse de se donner et d’aider, heureuse d’aimer et d’être aimé. Il est content de vivre, spontané, porté au rire contagieux, taquin sans malice. Le P. Goulven est victime d’une attaque cérébrale foudroyante. Il est mort à Santiago le ler juillet 1991, à l’âge de 72 ans. Il est inhumé sur place dans le caveau des Religieux de l’Assomption, au sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 28-29. Venga Tu Reino (bulletin de la Province de Chili-Argentine), 1993: In Memoriam du P. Goulven Pérès par le P. Régis Loaëc. Le P. Goulven a donné quelques articles dans les bulletins et revues de l’Assomption sur la présence de l’Assomption au Chili et l’animation d’une prière mariale. Notices Biographiques