Religieux allemand de la Province de Lyon.
Un religieux d’outre-Rhin.
Dominikus Holzner est né le 31 juillet 1901 à Schlossberg (Allemagne fédérale), au diocèse de Rottenburg dans le Wurtemberg (1). De son enfance ou de son adolescence, on ne sait pratiquement rien, sinon le fait qu’il a été baptisé le 2 août 1901. Dominikus fait partie du petit groupe de Scheidegg constitué à partir de 1929. Il lui faut attendre l’érection canonique de la maison pour la vêture, le 28 août 1933. Il émet ses premiers v?ux, sous le nom de Frère Gregor, le 2 février 1935, renouvelés annuellement jusqu’en 1938. Le P. Libermann Weisshaar le décrit comme « un religieux de bonne volonté, mais un peu gâté par ses nombreux défauts. Ce Frère trouvait un grand appui dans son confrère plus âgé, le Frère Joachim Doeppler (1880-1934), ce qui l’encourageait dans sa façon de penser et d’agir. Mais le Frère Joachim étant mort, il semble que le Frère Gregor se mette davantage à l’exercice de la vie commune et entre dans l’esprit de la famille. C’est un homme intelligent qui peut rendre de grands services, travailleur, mais pas encore acquis à l’esprit de soumission ». A la fin de l’année 1938, le Frère Gregor est admis à la profession perpétuelle: « Malgré son esprit dominateur, celui qui était le bras droit du Frère Joachim n’aime pas qu’on le contrecarre. Mais le travail dont il est chargé, il le fait très bien. Il se montre dévoué et l’on peut compter sur sa discrétion. Joyeux en communauté, il ne compte pas sa peine et si l’on peut lui reprocher son caractère autoritaire, il ne manque pas de dévouement pour le bien de la maison ». On sait qu’en 1938, la maison de Scheidegg doit être fermée. Le Frère Gregor est envoyé à Plovdiv (Bulgarie) en 1938 où il peut prononcer enfin ses v?ux perpétuels. De 1939 à 1940, il est envoyé à la communauté de Yambol.
De 1940 à 1948, il revient en Allemagne et habite à Saffig bei Andernach en Rhénanie où il trouve refuge chez des Frères de la Charité. Depuis longtemps, il a perdu ses parents et n’a plus qu’une s?ur, Genovefa.
En service en France et en Allemagne.
La guerre étant terminée, le Frère Gregor retrouve les liens avec sa famille de l’Assomption. De 1948 à 1952, il est affecté à la communauté de l’alumnat Sainte-Odile à Scherwiller (Bas-Rhin). De 1952 à 1958, il repasse le Rhin et fait partie d’un essai de fondation de l’Assomption en terre allemande: Untergrôningen. Au cours de sa visite canonique en mai 1956, le P. Bruno Linder, supérieur provincial de Lyon, constate que le Frère Gregor se trouve dans un état de santé très déficient, en proie au découragement, à tel point qu’il insiste pour obtenir un exeat de la Congrégation. De l’avis du supérieur local, le P. Emilien Rauscher, et du médecin traitant, il est fort douteux que le Frère Gregor puisse se remettre à vivre dans une communauté. Sa famille accepte de le recevoir pendant six mois pour lui permettre de reprendre santé et souffle. De 1958 à 1961, le Frère Gregor passe à la communauté de Comburg qui succède à celle de Untergrôningen. De 1961 à 1963, le Frère Gregor vit à la communauté de Strasbourg, boulevard de l’Orangerie. De 1963 à 1972, il fait partie de la communauté de Mayen en Allemagne. A partir de là, il va vivre retiré chez les Frères de Saint-Jean de Dieu à Nordendorf (Kloster Holzen). C’est là qu’il meurt le 21 juin 1973 et qu’il est inhumé le 22. Le Frère Gregor a surtout la réputation d’être un excellent cuisinier. Mais il est également réputé comme quêteur. Pour cette activité, il n’a pas son pareil: jamais de plainte ni d’accusation malveillante n’ont été portées contre lui. Il est d’un caractère entier et dominateur, mais par la douceur, on peut tout obtenir de lui. C’est bien ainsi que le jugeait son deuxième supérieur à Scbeidegg, le P. Florian Griesemer. En même temps qu’ïl quête, le Frère Gregor diffuse activement la revue ‘Missionen Augustiner von Maria Himmelfahrt’ qui, dans les années 1932, compta plus de 31.000 abonnés. La revue fut interdite par le régime nazi en 1937.
(1) Graphie francisée du nom de cette région allemande du Sud : ‘Württemberg’.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 1. ART Informations, 1973, n° 42, p. 4. On peut être étonné du fait que le bulletin Lyon-Assomption qui a succédé à Rhin-Guinée, n’ait consacré aucune notice biographique au Frère Gregor Holzner en 1973, puisque ce religieux a toujours relevé de cette Province. A part la mention laconique de son décès en 1973, on ne trouve en effet pas trace de ce religieux dans les colonnes de la revue. Pour l’?Assomption et l?’Allemagne, cf Missions Assomptionistes, 1963, n° 559, p. 38-43.