Religieux de la Province de Bordeaux.
D’un environnement assomptionniste.
Joseph-Yves-Marie Le Menthéour est le 19ème enfant d’une famille qui en compte 20 et dont trois frères ont choisi la vie religieuse à l’Assomption: outre le futur Père Guénolé, les PP. Mélaine (1889-1982), Jean-Gualbert (1891-1984). Leur frère Michel, encore alumniste, meurt dans les combats de la Somme en 1916. Joseph est né à Landeleau le 15 mars 1903 (Finistère). Il fait ses classes primaires à l’école de Collorec, un village voisin qui se trouve être le pays natal du P. François-Marie Masson (1905-1983). Joseph commence ses études secondaires chez les Rédemptoristes (1916-1917). Il rejoint alors les traces de ses frères en devenant alumniste à Saint-Maur dans le Maine-et-Loire (1917-1919), puis à Vinovo en Italie, de 1919 à 1921. Il prend l’habit au noviciat de Saint-Gérard en Belgique, le 4 novembre 1921, sous le nom bretonnant de Frère Guénolé et y prononce ses premiers v?ux, le 5 novembre 1922. C’est dans la même maison qu’il fait ses études de philosophie (1922-1926), sous la conduite du P. Sidoine Hurtevent, interrompues pendant une année et demi par le service militaire à Lille (1923-1924). En 1926, commencent les études de théologie à Louvain où il prononce ses v?ux perpétuels, le 8 décembre 1927. Il les poursuit à Toulouse (Haute- Garonne) à partir de 1929, faisant partie de la communauté de l’école Sainte-Barbe, alors rue Deville, sous le toit des Religieuses de la Compassion. Il fait aussi fonction de surveillant et il ne badine pas avec la discipline si l’on en croit la rumeur du temps, y gagnant le surnom de ‘Minou’, allusion au Raminagrobis de La Fontaine et dévorant déjà des piles de romans policiers. Le Frère Guénolé est ordonné à 31 ans à Toulouse, le 19 décembre 1931.
De la pastorale à l’enseignement et vice-versa.
Le Père Guénolé commence sa vie ministérielle comme enseignant: elle va durer 20 ans, d’abord au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne), en qualité de surveillant de 1931 à 1938, puis de professeur de cinquième. En 1938, il passe à Blou (Maine-et-Loire), jusqu’en 1945, exerçant également la fonction d’économe, ce qui n’est pas de tout repos pendant la guerre. Pendant deux ans, il assure un vicariat à la paroisse de La Rochelle-Tasdon (Charente- Maritime) avant de revenir à l’enseignement à Saint-Caprais, de 1947 à 1953, pour l’histoire- géographie. De 1953 à 1938, il retourne à la vie paroissiale, comme archiprêtre à Melle (Deux- Sèvres). Enfin, troisième séjour à Saint-Caprais, de 1958 à 1960, pendant lequel il exerce la fonction de directeur du petit collège. Son dernier poste paroissial est pour Angoulême (Charente), une année seulement (1960-1961). Fatigué, il se retire alors à la maison Sainte- Thérèse de Blou, devenue maison de repos pour religieux âgés. Il en accepte le supériorat en 1962 jusqu’en 1966, année où la propriété est vendue. Il émigre alors à Chanac (Lozère) pour un repos plus complet. C’est là qu’il meurt le 22 juillet 1970, dans sa 6lème année. Il y est inhumé. Comme surveillant ou préfet de discipline, le P. Guénolé laisse une réputation de sévérité et de discipline éducatives déjà tempérée si on la compare à celle du chanoine Fourès. Il ne se laisse cependant pas marcher sur les pieds et son flair de détective, aiguisé par la lecture des romans policiers, le fait redouter même des grands. Passionné d’histoire, il sait en faire partager l’attrait, servi par une excellente mémoire et une forte culture. Excellent confrère en communauté, il se montre joyeux et même boute-en-train, avec un penchant non déguisé pour les farces et les taquineries. L’apprentissage patient des livres, des hommes et des choses a fait de lui un ‘honnête homme’, humaniste averti et contenu, d’une conversation étincelante d’esprit et d’imprévu. Surnommé ‘Menthibour touriste’ pour s’être promené un jour avec une paire de jumelles en bandoulière, le P. Guénolé a fait partie de cette grande équipe de Saint- Caprais où les surnoms, amplifiés par la légende, faisaient plus de chemin que les religieux, astreints à leurs occupations et à leur résidence!
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1972, p. 173-174. A Travers la Province (Bordeaux), 1970, n° 186, p. 1;-IX. Dans les ACR, du P. Guénolé Le Menthéour, rapports sur Melle-paroisse (1954-1958), sur Blou (1962-1963) et correspondances (1923-1957). [Le P. Guénolé a été inhumé le vendredi 24 juillet, dans le caveau d’une famille amie, à Chanac, dans l’attente d’un nouveau cimetière sur la commune ou l’Assomption acquiert une concession].