Guy (Francois-X.-Joseph) DONZELOT – 1885-1915

Pèlerin à Jérusalem, 1909.

« Le Frère Guy, ambassadeur des Frères convers de Louvain, où il a pris
l’habit la veille de s’embarquer, est le très exact et dévoué réglementaire
à bord du navire qui emmène les pèlerins à Jérusalem. Les pèlerins,
habitués à le voir courir, alerte comme un mousse, et brandissant une
énorme cloche, l’ont surnommé le
‘Frère court toujours’. Un soir, le Frère ne trouva plus sa cloche. On fit
des recherches de la cave à la soute, partout, excepté au musée des objets
trouvés où un passager, au tympan sensible, l’avait déposée. C’était la
veille du
1er avril ».

Lettre à la Dispersion, 1909, n° 28 p. 115.

Dernière information reçue en
1915 sur le Frère Guy par le
Frère Jean-Baptiste Lagarde:

«Comment savoir si le Frère Guy a été tué ou s’il est prisonnier, avec
l’avance des Boches qui eux aussi, ont laissé des monceaux de
cadavres? Il y a eu 15 à 20 000 tués. Quelle hécatombe! Ma section était
dans une grange,
à l’abri, quand 300 Boches sont venus, baïonnette au canon, sur notre
tranchée qu’ils croyaient occupée … ».

Guy (Francois-X.-Joseph) DONZELOT

1885-1915

Religieux français.

Mort des blessures de la guerre en 1915.

François-Xavier Donzelot est né le 5 mars 1885 à Voires (Doubs), au diocèse de Besançon. Il prend l’habit le 21 mars 1909 à Louvain (Belgique) et prononce ses premiers vœux le 25 mars 1912 à Rome. On sait seulement qu’il est sacristain à l’église Saint- Venance qui se trouve à proximité du couvent de l’Ara Coeli quand la mobilisation générale d’août 1914 vient le soustraire à ses activités religieuses. Il se montre à l’armée tel qu’il est connu au couvent: homme simple, docile, dévoué, très attaché à sa vocation. De caractère très facile, il ne fait pas de bruit, n’émet aucune prétention, mais se consac,re entièrement à sa charge, sans avoir à se plaindre de quiconque ni donner lieu à aucune récrimination le concernant. Pendant ses campagnes, il fait parvenir à La lettre à la Dispersion quelques nouvelles de sa vie militaire, souvent incomplètes à cause de la censure qui veille à occulter noms de lieux, de personnes et renseignements d’ordre militaire. Nous ne disposons que de très rares renseignements sur ce religieux, frère convers, mort à 30 ans, le 10 mars 1915, des suites de graves blessures pendant la grande guerre. Ce n’est d’ailleurs qu’en 1920 que sa famille a pu recevoir des services de l’armée quelques précisions sur sa disparition. Nous reproduisons ici ces quelques témoignages sur une vie fauchée comme des millions d’autres, par la folie meurtrière des hommes.

En reconnaissance.

L’annonce du décès du Frère Guy Donzelot est faite, de façon incomplète à l’époque, par son père, M. Amable Donzelot, qui écrit au P. Arthur Deprez, alors à Rome, le 2 mai 1915:

« C’est avec une grande douleur que je viens vous annoncer la mort de notre bien-aimé frère et fils Guy Donzelot,

décédé en Allemagne des suites de ses blessures de guerre, et inhumé par les autorités allemandes. Qu’il a dû souffrir parmi ces barbares! Personne auprès de lui pour recevoir ses dernières paroles! Nous avons reçu l’avis mortuaire vendredi; il est mort le 0 mars [1915]. Il écrivait à l’abbé Bonnet, curé de notre paroisse [Voires] qu’il offrait sa vie au bon Dieu, pour des pères de famille qui murmuraient et le bon Dieu a accepté son sacrifice. Nous l’acceptons aussi avec résignation, mais la douleur est d’autant plus grande que n’avons pas eu le bonheur de l’embrasser une fois depuis quatre ans; mais ce qui me console, c’est que j’irai le rejoindre un jour au ciel

C’est une note de service parue dans le Journal Officiel, le 22 novembre 1920, qui publie un décret conférant la Croix de guerre, à titre posthume, à Guy Donzelot, permettant de préciser la date et le lieu où il a été blessé en 1915. On relève:

« 60ème régiment d’infanterie, Donzelot François-Xavier-Joseph, matricule 09532, soldat: Brave soldat. Mort glorieusement pour la France des suites de blessures reçues le 12 janvier 1915 devant Soissons. Croix de guerre avec étoile de bronze ». Décret du 12 août 1920. Relevé gravement blessé par les services d’ambulance du front allemand, le Frère Guy est soigné comme prisonnier de guerre, quelque part dans un hôpital où il vit encore deux mois après sa blessure. Nous ignorons toujours le lieu de sa mort et de sa sépulture.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1915, n° 164, p. 577-578; 1924, n° 79, p. 25. Carnets Merklen. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques