Guy (Joseph) FINAERT – 1895-1958

Supérieur à Nîmes.
«Voilà bien longtemps que votre lettre attend réponse: le bureau que vous
connaissez bien a l’avantage d’être près de la porte et le désavantage
d’être envahi sans que le Supérieur puisse faire appel, aussi devient-il un
factotum.
Le portrait du P. d’Alzon a été fait par M. Rastoux en 1897, mais le P.
Matthieu Lombard affirme que c’est la copie d’un portrait fait par Vollier,
peintre de Paris, et que le P. d’Alzon a posé pour cette œuvre. Où est
l’original ? Je n’en ai aucune idée. Quant aux Notes et Documents, je n’ai
découvert que le tome II que la Mère Marthe [Pierre, O.A.] va vous
apporter. Je lui ai demandé de chercher de son côté. J’ai bien demandé à la
communauté de chercher
aussi, mais vous savez que si je ne le fais pas, c’est l’inertie complète.
Et l’on ne peut plus rien demander au P. Louis de Gonzague qui manque de
force ni au P. Léocade
[Bauer]: ce sont les seuls qui pourraient fouiller les bas- fonds de la
bibliothèque. La vieille route d’Arles perd son nom et devient l’avenue
Leclerc. On aurait pu choisir un moins glorieux patronage. Les Sœurs
Orantes du Vigan ont leur aumônier qui décline et qui a déraillé pendant
toute
la semaine… » P. Guy Finaert .

Guy (Joseph) FINAERT

1895-1958

Religieux de la Province de Paris.

Les premières années.

Joseph Finaert naît le 11 octobre 1895 à WestCappel près de Bergues (Nord). L’histoire veut qu’un châtelain du lieu planta l’étendard de la croix sur les remparts de Jérusalem en 1099! Fils d’instituteur Joseph suit les traces de son frère Louis alumniste: Le Bizet en Belgique (1907-1910) et Ascona en Suisse (1910-1912). D’une intelligence très vive, d’une mémoire prodigieuse, les progrès du jeune élève sont tels que les professeurs lui font corriger les copies de ses camarades! Le 14 août 1912, sous le nom de Frère Guy, Joseph prend l’habit religieux au noviciat à Limperstberg (Luxembourg). Profès annuel le 15 août 1913, le Frère Guy connaît la condition de guerre de ce noviciat affamé: tour à tour étudiant, vacher, cuisinier… Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1917, les novices-étudiants de Limpertsberg peuvent gagner Louvain où le Frère Guy peut prononcer ses vœux perpétuels le 16 mai 1918. La fin de la guerre est épique, le couvent loge 300 soldats et 117 religieux: « Les officiers allemands sont désarmés par les soldats qui parcourent les rues en arborant des bouts d’étoffe rouge. Les bombardements sont intenses; sans conviction les réflecteurs fouillent le ciel de leur pinceau lumineux, les canons tirent à plaisir sans souci de précision ». Après les études de théologie (1917-1922), le Frère Guy est ordonné prêtre le 23 juillet 1922.

A la Bonne Presse.

Les qualités intellectuelles et morales du P. Guy le font nommer sans autre préparation au poste de secrétaire général de La Croix à Paris, sous les directives du P. Ambroise jacquot et du P. Franc (alias Bertoye). Levé tôt, ayant accompli ses exercices religieux, le P. Guy se rend à la salle de rédaction, lit la presse et les dépêches, fait la sélection des informations, distribue aux journalistes du quotidien les articles retenus à composer,

veille à la mise en page, répond au courrier, fait des visites… On est alors en pleine affaire de l’Action française, du ministère Herriot qui veut relancer la législation contre les Congrégations: d’une plume prompte, claire et courageuse, mais aussi acérée, le P. Guy monte au créneau. En 1932, sur ordre, il est écarté du journal et de la Bonne Presse. Le P. Antonin Coggia lit à 20h., le 23 octobre 1932, une missive du P. Gervais Quenard devant la communauté rassemblée. Tellement ému, le P. Guy se tient à l’extérieur, près de la cage d’ascenseur. Il sait que la mesure a été demandée par le P. Merkien, opposé au P. Guy sur de nombreuses questions de politique intérieure et extérieure. Le P. Guy préfère garder le silence. Le dimanche 23 octobre il prend le train à Paris gare de Lyon pour rejoindre Miribel où le reçoit fraternellement le P. Bernard. Une page de la vie du P. Guy est tournée, brutalement, comme une blessure dont la cicatrice ne s’est jamais fermée.

Professeur et Supérieur.

De 1932 à 1935, le P. Guy enseigne à l’alumnat de Miribel (Isère). Acharné au travail, il demande à suivre les cours de la Faculté à Grenoble et passe en 3 ans le baccalauréat et quatre certificats de licence. Il accepte en plus de prêcher des retraites à ses confrères jusqu’en Bulgarie et Roumanie. Il y apprend sa nomination au collège de Nîmes: l’enseignement ne le distrait pas d’un autre chantier, la préparation de deux thèses: Evolution littéraire de Saint Augustin et Saint Augustin rhéteur, soutenues brillamment à Grenoble le 24 juin 1939 et publiés aux ‘Belles lettres’. M. Perrochat et Jacques Chevalier restent jusqu’à leur mort de solides amis de leur jeune disciple. Sollicité par le P. Cayré, le P. Guy collabore à des éditions de textes augustiniens. En décembre 1943, le P. Guy est nommé supérieur du collège Saint- Louis de Gonzague à Perpignan (1943-1949) et en 1949 supérieur au collège de l’Assomption à Nîmes. Professeur spécialiste de grec, il ajoute à sa matière préférée les langues vivantes qu’en autodidacte il a apprises par lui-même. Lorsque le P. Bal-Fontaine vient le relever dans la charge de supérieur, le P. Guy reste sur place pour enseigner. Savant, il n’enchante pas toujours son auditoire à cause de sa voix monocorde et de ses digressions étymologiques, mais tous les élèves reconnaissent la profonde bonté du Père, son indulgence et sa délicatesse. Très volontaire, robuste, il est surpris par la maladie, une artériosclérose cérébrale qui le paralyse du côté droit le 15 mai 1955. Le Docteur Alric le condamne au repos à la fin de l’année 1957. Ayant perdu la faculté d’écrire et de parler, le P. Guy meurt le 2 février 1958. Les obsèques sont célébrées à Nîmes le mardi 4 février. Il est inhumé au cimetière de Saint-Baudile.

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Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A., juin 1959, p. 53. Paris-Assomption, février 1958, n° 59, p. 1-2. Lettre à la Famille, 1958, p. 50-55. Maison de l’Assomption (Nîmes) 1958, n° 1 p. 1-7. L’Assomption et ses (Euvres, 1959 n° 518 p. 24-26 (article écrit sur le P. Guy par le P. Bernard Finaert sous un pseudonyme ‘Dalbade’). Lettre du P. Guy Finaert au P. Judes Verstaen, Nîmes, 8 mai 1951. Correspondances du P. Guy Finaert dans les ACR (1913-1949) ses rapports sur Nimes (1949- 1952) et Perpignan (1945-1949). Le P. Guy Finaert a fait paraître dans la Bibliothèque augustinienne les volumes 28 à 32 des Cguvres de Saint-Augustin: Douze Traités antidonatistes et les Dialogues philosophiques (avec le P. Thonard). Notices Biographiques